2018, quatrième année la plus chaude depuis 1880

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 11/02/2019 Mis à jour le 25/02/2019
Article

2018 s’inscrit dans une tendance continue au réchauffement de la planète avec des conséquences sur la vie animale et humaine. 

Ce début d’année 2019 est marqué par de grands écarts de températures sur Terre. Alors que certaines régions des Etats-Unis connaissent un froid polaire, l’Australie a enregistré des températures particulièrement élevées, avec par exemple 47 °C à Adelaide. Mais quel bilan tirer de l’année 2018 qui vient de se terminer ?

Pourquoi c'est important

Depuis les années 1880, les températures moyennes à la surface de la Terre ont augmenté de 1 °C. Cette élévation des températures est probablement liée à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre comme le dioxyde de carbone, générées par les activités humaines. Toutes les régions du globe terrestre ne subissent pas le même réchauffement.

Ainsi, les couches de glace du Groenland et de l’Antarctique fondent, ce qui contribue à l’élévation du niveau de la mer. La hausse des températures favorise les incendies et des phénomènes météorologiques extrêmes, comme des précipitations intenses, des inondations... Des vagues de chaleur, des canicules, frappent certains pays. L'augmentation de la fréquence et de l'intensité des vagues de chaleur n'est pas sans conséquence sur la vie animale et sur la vie humaine. 

Ce que disent les études

Des températures de plus en plus chaudes

Pour connaître l’évolution des températures sur Terre, la NASA utilise 6300 stations météorologiques, mais aussi les données récoltées par des navires, des bouées, et des stations de recherche antarctiques. Grâce à un algorithme, les scientifiques calculent la déviation des températures par rapport à la base des années 1951-1980.

En 2018, en moyenne, les températures étaient de 0,83 °C supérieures à la moyenne des années 1951-1980, d’après la NASA. Avec une méthode un peu différente, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) a trouvé que les températures de 2018 étaient supérieures de 0,79 °C à la moyenne du 20e siècle.

Les températures à la surface de la Terre en 2018 étaient les quatrièmes plus chaudes depuis 1880, d’après la NASA et la NOAA. 2018 se classe derrière 2016, 2017 et 2015. Les quatre dernières années seraient donc les plus chaudes depuis que les relevés de température ont commencé. 2014 était, elle aussi, une année assez chaude. D’après un communiqué de la NASA, « Ensemble, les cinq dernières années sont les années les plus chaudes des enregistrements modernes. »

2018 est donc une année très chaude, qui s’inscrit dans la tendance au réchauffement. Dans The Conversation, Nick Golledge, glaciologue, alerte sur les conséquences de la fonte des glaces au Groenland et en Antarctique : « Nos modèles suggèrent que nous verrons davantage de phénomènes météorologiques extrêmes récents, chauds et froids, avec des effets perturbateurs sur l'agriculture, les infrastructures et la vie humaine elle-même. »

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Quelles conséquences pour les animaux et pour l'homme?

Dans une étude parue dans la revue Physiology, un chercheur a analysé 140 articles scientifiques afin d’explorer les conséquences physiologiques et comportementales du changement climatique sur la vie animale et sur l’homme. Les données indiquent une tendance à la hausse des températures mais également une augmentation de la fréquence et de la sévérité des vagues de chaleur au cours du 21e siècle.

Les périodes de températures élevées augmentent les risques de coup de chaleur, de maladies associées et de mortalité chez l'homme ainsi que le stress dû à la chaleur chez les animaux sur terre, dans la mer et dans les airs. 

Pour faire face aux températures extrêmes, les populations animales et humaines vont mettre en place différents stratégies : modifications des schémas de migration, du comportement et des caractéristiques physiologiques.

Migration : de nombreuses espèces (oiseaux, poissons migrateurs) modifient leurs parcours de déplacements saisonniers (migrations) pour éviter les zones trop chaudes. Les espèces migratrices peuvent également s’installer dans de nouvelles zones qui étaient trop froides auparavant. La distribution des espèces va changer. La migration peut également impacter la démographie lorsque les seuils thermiques de migration varient en fonction du sexe et de l’âge.  

Changements de comportements : chez les espèces qui ont une température corporelle constante, c’est-à-dire les oiseaux et les mammifères, les chaleurs extrêmes vont changer leur comportement : pour maintenir leur température corporelle constante - grâce à la transpiration, le halètement, des battements de gorge - ils vont non seulement mettre plus de temps mais ils vont également avoir des besoins croissants en eau. Or, les chaleurs extrêmes entraînent également une sécheresse. La déshydratation représente une menace majeure pour la survie, notamment des petites espèces.

Changements physiologiques : des changements peuvent intervenir dans les protéines qui régulent le bilan énergétique et l’expression des gènes lorsque les températures ambiantes restent constamment supérieures à celles des années précédentes. Ces modifications peuvent conduire à une inefficacité des mitochondries (centrales énergétiques des cellules) et augmenter le stress oxydant.

Comportement humain : pour s’adapter aux chaleurs extrêmes certains changements seront nécessaires, notamment dans les populations qui ne sont pas habituées à pratiquer des activités avec des températures extérieures élevées. C’est notamment le cas pour les citadins qui subissent des vagues de chaleur plus intenses et qui n’ont pas d’eau à proximité pour se rafraîchir. Les zones urbaines devront probablement augmenter le nombre de dispositifs de refroidissement  (par exemple, les brumisateurs), l'accès à l'eau douce pour prévenir la déshydratation et limiter les activités susceptibles de provoquer une exposition à la chaleur pouvant entraîner des risques pour la santé, voire même des décès.

Enfin, il faut souligner que ces vagues de chaleur sont à l’origine d’une augmentation de la mortalité chez les espèces incapables de fuir ou de s’adapter aux températures très élevées et que d’ici la fin du 21e siècle un plus grand nombre d’espèce seront concernées.  

En pratique

Pour réduire votre impact sur le climat, vous pouvez faire des petits gestes au quotidien pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, comme :

  • laisser votre voiture au garage quand vous pouvez utiliser votre vélo, vos jambes ou un transport en commun,
  • chauffer au minimum votre habitation en hiver,
  • au marché, privilégier les produits locaux pour éviter les transports de marchandises sur de longues distances,
  • si vous avez un jardin, cultiver des fruits et des légumes,
  • acheter des vêtements d’occasion,
  • si vous êtes en train de planifier vos vacances, éviter l’avion…

Des livres pour aller plus loin : Famille (presque) zéro déchet et Famille en transition écologique

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