Eclairage urbain et mauvais sommeil : un lien inquiétant

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 06/12/2018 Mis à jour le 07/12/2018
Actualité

Une étude sud-coréenne suggère un lien entre la pollution lumineuse et les insomnies et la prise de somnifères chez les seniors.

Des difficultés à s’endormir, un sommeil de mauvaise qualité, des réveils la nuit… Et si c’était l’éclairage public proche de votre logement qui nuisait à votre sommeil ? Les éclairages artificiels de nuit, qu’il s’agisse des lampadaires, des enseignes de magasins, des panneaux publicitaires, quand ils sont excessifs, sont regroupés sous le terme de « pollution lumineuse ». Depuis plusieurs décennies déjà, les astronomes alertent l’opinion publique sur le fait qu’il est de plus en plus difficile d’observer les étoiles la nuit, en raison de ces éclairages artificiels. Un tiers de la population mondiale ne voit pas la Voie lactée !

La pollution lumineuse a un impact sur la biodiversité - un lampadaire tue une centaine d’insectes chaque nuit - et sur la santé des habitants, en perturbant leur sommeil. Or les troubles du sommeil sont associés à des problèmes de santé comme le diabète et l’obésité.

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Conscientes de ces problèmes, de plus en plus de communes françaises choisissent d’éteindre l’éclairage public pendant une partie de la nuit ; l’extinction de l’éclairage municipal a aussi comme avantage d’alléger la facture énergétique des collectivités et de participer à une démarche éco-responsable.

Ce que montre l’étude

Cette étude de l'université de Séoul (Corée du Sud) parue dans la revue Journal of Clinical Sleep Medicine, a utilisé des données collectées entre 2002 et 2013, portant sur 52 000 adultes de plus de 60 ans, dont 60 % de femmes. Pour connaître le niveau de pollution lumineuse correspondant au lieu d’habitation des participants, les chercheurs se sont servis d'images satellites. Les participants ont été séparés en quatre groupes en fonction de l’importance de la pollution lumineuse au niveau de leur lieu d’habitation. Grâce aux informations de l’assurance maladie, les auteurs ont identifié les personnes qui prenaient des somnifères zolpidem (Stilnox en France) et triazolam (Halcion, retiré du marché en France). Environ 22 % des participants avaient eu une ordonnance pour ces médicaments.

Les résultats ont mis en évidence une association significative entre l'intensité de l'éclairage nocturne artificiel extérieur et la prévalence de l'insomnie : plus les habitants vivaient dans un lieu éclairé la nuit, plus ils se faisaient prescrire des somnifères et plus ils en prenaient. L’éclairage nocturne artificiel, à l’extérieur des habitations, semble donc lié au manque de sommeil des habitants proches.

Kyoung-Bok Min, un des  auteurs de cette étude, conclut ainsi que « compte tenu des preuves scientifiques récentes, y compris nos résultats, un éclairage extérieur brillant peut constituer un nouveau facteur de risque pour la prescription de somnifères ».

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En pratique

  • Le bruit, l’éclairage artificiel, une température inadéquate, nuisent au sommeil la nuit.
  • Le soir, avant de vous coucher, ne restez pas de longs moments devant un écran (télévision, ordinateur, smartphone…).
  • Veillez à ce que la température de votre chambre soit plutôt fraîche, entre 15 et 19 °C.
  • Relaxez-vous avant de dormir.
  • Evitez de ruminer et notez sur un papier les choses à faire le lendemain pour vous libérer l’esprit.
  • Buvez une tisane de camomille pour vous aider à vous endormir.

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