Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.

À la base de nos travaux se trouve la découverte dans les années 1990 d’une variété de melon qui se conservait trois fois plus longtemps que la normale. Dominique Lacan, chercheuse à Bionov, a trouvé que ce phénomène était dû à une très haute teneur en superoxyde dismutase (SOD). Elle a travaillé ensuite à mettre au point un procédé industriel permettant d’obtenir un extrait de melon utilisable dans le domaine de la santé. En effet, on était alors en 1995 au moment de la crise de la vache folle qui a entraîné l’interdiction en France des extraits bovins de SOD employés jusqu’alors pour soigner des pathologies très lourdes en hôpital. Il était donc urgent de trouver une source végétale de SOD.
Nous utilisons uniquement la partie comestible du melon c’est-à-dire sa chair. Nous sommes en lien direct avec les producteurs de cette variété de melon riche en SOD. Je précise que ce melon est issu d’un croisement de plants tout à fait classique et n’est absolument pas un organisme génétiquement modifié.
Manger beaucoup de melon ne sert à rien car la SOD se délite au niveau gastrique. Aujourd’hui tous les compléments alimentaires de SOD bénéficient d’un travail d’enrobage qui permet de dépasser cette barrière. La SOD issue du melon est ainsi très bien assimilée.
Nous travaillons uniquement par voie physique. Le procédé de fabrication est assez semblable à celui d’un jus de fruit : broyage et filtration de la pulpe du melon plus des recettes qui nous sont propres. Nous devons notamment stabiliser l’enzyme en jouant sur la vitesse ou la température.
La voie classique, je dirai même royale (sauf en terme de volume), ce sont les compléments alimentaires à usage humain (Glisodine®). Notre deuxième pilier est représenté par les cosmétiques et la dermocosmétique. Notre extrait de melon entre ainsi dans la composition de crèmes permettant de lutter contre certaines maladies de peau comme le vitiligo (Vitix®). Cette maladie est caractérisée par une dépigmentation de la peau et la SOD permet de repigmenter la peau. On est en train d’explorer une application supplémentaire dans le domaine animal. Pour vous citer un cas précis, la SOD aurait une action pour diminuer la présence de germes pathogènes dans le lait de vache.
Sans vouloir paraître prétentieux je crois que nous sommes les seuls en France et dans le monde à produire de la SOD à partir du melon.
Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.
Pascal Picq est maître de conférences au Laboratoire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France (Paris). Il raconte comment, dès l’origine, l’alimentation a façonné l’évolution de l’homme.
Dans un nouveau livre, Christian Rémésy propose de redonner au pain la place qu'il n'aurait jamais dû perdre. Mais un vrai pain, bien différent de la baguette. Un pain proche de celui consommé par nos ancêtres.