« L’ortie : une cuisine santé à peu de frais »

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 14/01/2008 Mis à jour le 15/02/2017
Bernard Bertrand est agriculteur-écrivain à Aspet, dans la Haute-Garonne. Il a choisi une agriculture familiale, paysanne et alternative et s’est installé avec sa femme sur une ferme où ils pratiquaient la vente directe : fromage de chèvre, pâtisseries maison, confitures... Il est l’auteur de Saveurs d’ortie sous les éditions de Terran qu’il a lui-même créées.

Vous avez co-écrit Purin d’ortie et Compagnie en 2003. Puis vous avez écrit Saveurs d’ortie quelques années plus tard. L’ortie et vous, c’est une longue histoire…

Oui, mon intérêt pour l’ortie a commencé avec mon activité d’agriculteur. Cette plante peut être utilisée comme fertilisant en purin d’ortie. Elle a failli être interdite de commercialisation et d’utilisation par un décret de juillet 2006. Même le partage et la transmission de ces vertus étaient alors découragés par les autorités. Soit disant pour protéger les consommateurs alors que ce qui semblait être protégé, c’est le droit de polluer des multinationales. Aujourd’hui, après la guerre de l’ortie, les autorités font preuves de tolérance et permettent sa commercialisation à condition qu’il n’y ait pas d’allégation l’accompagnant. Nous avons monté l’Association des amis de l’ortie pour défendre le droit à l’utiliser en toute légalité. Depuis le Grenelle de l’environnement, les choses se sont accélérées et notre travail auprès du gouvernement est en train de porter ses fruits. L’ortie devrait bientôt obtenir une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). C’est une excellente dynamique grâce à laquelle nous allons pouvoir exiger des produits à base d’ortie de qualité pour les consommateurs.


Mais l’ortie, c’est aussi une histoire de goût ?

Il faut savoir qu’elle fait partie de ces plantes oubliées de nos assiettes et pourtant elle a été très utilisée en période de famine. L’ortie a perdu son statut de légume et est devenue sauvage après l’apparition de nouvelles plantes cultivées. Aujourd’hui, les scientifiques se sont penchés sur cette « mauvaise herbe ». L’ortie a des vertus diurétiques et contient jusqu’à 40% de son poids sec en protéines. Ce qui en fait un aliment plus riche en protéines que le soja. Evidement, la comparaison se fait en poids sec et donc pour une équivalence en poids frais, il faut plus d’ortie que de soja. Mais globalement, l’ortie est une bonne source de protéine si on en mange régulièrement. Avec Saveurs d’ortie, nous partageons des recettes simples et authentiques où l’ortie est utilisée comme base pour élaborer des plats salés et sucrés.


C’est aussi une histoire de couple puisque vous avez écrit Saveur d’ortie avec votre femme Annie-Jeanne, vous-même aimez cuisiner ?

Annie-Jeanne est une cuisinière hors paire, pleine d’imagination. J’adore ça aussi ! Je suis plutôt dans le ponctuel et l’imaginaire. J’aime inventer, essayer, goûter et faire partager ! J’organise des stages sur la cuisine des plantes sauvages à la ferme ou dans des divers salons partout en France. C’est inimaginable tout ce que l’on peut faire avec l’ortie et les plantes sauvages. Cela permet aussi une cuisine santé à peu de frais.


Où peut on s’en procurer ?

Sur certains marchés, on trouve de l’ortie en barquette fraîche mais aussi séchée en sachet. A la fin de notre livre nous indiquons des fournisseurs mais vous-même pouvez en cueillir.


Propos recueillis par Céline Soleille

 

Pour en savoir plus, www.terran.fr


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