Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.

Je travaille sur la génétique des piments et des poivrons doux, deux légumes appartenant à l’espèce Capsicum annuum. Je cherche à optimiser l’utilisation des ressources génétiques pour rendre les variétés résistantes aux bio-agresseurs et aux parasites.
Les parasites sont capables de surmonter assez rapidement une nouvelle résistance conférée à une plante. On sélectionne donc des gènes de résistance provenant de différentes variétés et on les assemble en une construction adaptée à la culture que l’on désire améliorer.
Il y a 20-30 ans, on trouvait plutôt des poivrons de type méditerranéen à chair peu épaisse, de forme irrégulière et dits « ¾ long » (longueur égale à deux fois la largeur). Aujourd’hui, on trouve en majorité des variétés à chair plus épaisse dites « carrés » ou « rectangulaires » de longueur comprise entre une et deux fois la largeur. Les fruits sont plus homogènes et leur calibre plus gros. La diversité de couleur a aussi augmenté sur les marchés.
Les variétés de poivrons cultivées actuellement sont naturellement très riches en vitamines et antioxydants. Le poivron est de loin le légume le plus riche en vitamine C et le deuxième le plus riche en provitamine A, après la carotte. Notre travail contribue à améliorer la qualité nutritionnelle en remplaçant le recours aux pesticides par des variétés génétiquement résistantes aux parasites.
Les variétés de poivrons qui ont une chair et un épiderme épais sont les plus difficiles à digérer. Et plus un poivron est mûr, plus sa peau est épaisse. Dans les pays méditerranéens, c’est une hérésie de manger du poivron cru, on les fait cuire et on enlève la peau. Sauf s’ils sont petits et cueillis avant maturité ou s’il s’agit de variétés à chair et à peau fine.
Certaines variétés de poivrons riches en terpénoïdes sont utilisées pour produire des colorants à base de capsanthine et de caporubine. Ces colorants rouges remplacent les colorants chimiques pour teinter yaourt, confiseries, charcuterie, ketchup et sauces diverses.
Dans le Guide du chasseur-cueilleur égaré au 21ème siècle, Heather Heying et Bret Weinstein examinent notre vie moderne avec leur regard de biologistes de l’évolution. Une lecture stimulante et provocante. Entretien avec les auteurs.
Pascal Picq est maître de conférences au Laboratoire de paléoanthropologie et préhistoire du Collège de France (Paris). Il raconte comment, dès l’origine, l’alimentation a façonné l’évolution de l’homme.
Dans un nouveau livre, Christian Rémésy propose de redonner au pain la place qu'il n'aurait jamais dû perdre. Mais un vrai pain, bien différent de la baguette. Un pain proche de celui consommé par nos ancêtres.