Les TOC (troubles obsessionnels compulsifs) ne sont pas une fatalité : des thérapies peuvent aider à en venir à bout.
Des paroles apaisantes, basées sur les principes d’hypnothérapie, sur un fond musical pendant une opération chirurgicale permettent aux patients d'avoir moins recours aux opioïdes dans la période postopératoire.
Pourquoi c’est important
Après une chirurgie, les médecins prescrivent souvent des opioïdes ou opiacés (médicaments qui sont dérivés de l'opium) contre la douleur. Ces médicaments peuvent provoquer une addiction dont il est difficile de se sortir et sont à l’origine d’un nombre important d’overdoses et de décès. Leur utilisation doit être strictement encadrée et limitée dans le temps.
Lors de l'anesthésie générale, les patients ont une absence de sensations, mais il existe des preuves d'un état de « conscience connectée » (une capacité à percevoir l'environnement externe). Dans une étude parue dans le numéro de Noël du BMJ, des chercheurs ont utilisé cette perception pendant l’anesthésie en faisant écouter aux patients des paroles apaisantes sur un fond de musique douce afin d'évaluer si cela avait un effet sur la douleur postopératoire et le recours aux opioïdes.
L’étude
Dans cette étude, 385 patients âgés de 18 à 70 ans qui devaient subir une opération chirurgicale programmée d’une durée allant de 1 à 3 heures ont été séparés en deux groupes. Dans le premier groupe, pendant l’anesthésie, les patients ont pu écouter à plusieurs reprises pendant 20 minutes une bande sonore de musique de fond et de suggestions positives basées sur des principes d’hypnothérapie (grâce à des écouteurs). Ces 20 minutes étaient suivies de 10 minutes de silence. Dans l’autre groupe les patients ont « écouté » une bande vierge. Avant la chirurgie, la douleur des patients était similaire dans les deux groupes.
Dans les 24 heures qui ont suivi la chirurgie, l’utilisation d’opioïdes était significativement plus faible dans le groupe d’intervention (63% des patients) que dans le groupe de contrôle (80% des patients). Ceci signifie que dans le groupe de contrôle, la proportion de patients ayant recours aux opioïdes est supérieure de 26%, par rapport au groupe d'intervention. L’intensité de la douleur chez les patients du groupe d’intervention était significativement plus basse, d’environ 25%, que celle des patients du groupe témoin.
Les chercheurs soulignent l’importance de la perception du patient au cours de l’opération et donc la nécessité de faire attention au bruit qui règne dans la salle ainsi qu’aux conversations de l’équipe chirurgicale.
En pratique
Cette technique corps-esprit vient s’ajouter à celles qui ont déjà fait leur preuve dans le soulagement de la douleur : méditation de pleine conscience, hypnose, thérapie comportementale et cognitive… Toutes ces méthodes peuvent diminuer le recours aux opioïdes. Dans cette nouvelle étude, les paroles écoutées par les patients pendant leur opération sont positives, rassurantes et sont basées sur la suggestion thérapeutique. Elles amènent le patient à se concentrer sur son bien-être et son confort. Le pouvoir de cette suggestion, que l’on retrouve dans l’hypnothérapie, permet au patient de moins ressentir la douleur après son opération.
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