La vitamine K : une raison de plus de servir des légumes verts aux enfants

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 03/11/2017 Mis à jour le 10/01/2018
Actualité

La vitamine K, présente notamment dans les légumes verts, est importante pour la santé du coeur ; elle agirait sur la structure du muscle cardiaque.

La vitamine K était déjà connue pour favoriser la coagulation et la santé osseuse. Mais elle aurait aussi un rôle sur le cœur : d’après une étude américaine, les jeunes qui ne mangent pas de légumes verts - riches en vitamine K - ont 3 fois plus de risque de souffrir d’un agrandissement anormal du muscle cardiaque, aussi appelé hypertrophie ventriculaire. Mais le manque de vitamine K, en particulier la K2, est aussi associé à un plus grand risque de maladie cardiovasculaire.

Un coeur trop gros

Des chercheurs du Medical College of Georgia (Augusta University, Etats-Unis) ont suivi 766 adolescents âgés de 14 à 18 ans, qui étaient apparemment en bonne santé. Ils ont répondu à des questionnaires alimentaires sur une période de trois à sept jours. Une échographie cardiaque a examiné leur cœur.

Résultats de cette étude parue dans la revue Journal of Nutrition. : ceux qui absorbaient le moins de vitamine K1 (phylloquinone) avaient 3,3 fois plus de risques d’avoir un cœur gros. Malgré leur jeune âge, 10 % des participants montraient des signes d’hypertrophie ventriculaire. Or un cœur plus gros est moins efficace.

Le manque de vitamine K, un facteur de risque cardiovasculaire

Une nouvelle étude parue en 2017 dans la revue Nutrients confirme l’effet bénéfique de la vitamine K sur le cœur. Des chercheurs montrent en effet qu’il existe une relation forte entre un faible statut en vitamine K et le risque de mortalité cardiovasculaire.

Dans leur étude menée sur 4275 personnes, les chercheurs montrent que la prévalence du déficit en vitamine K est d’environ 30%. Le déficit en vitamine K était même plus important – environ 50% – chez les personnes âgées ou chez les personnes souffrant d’hypertension, de diabète de type 2, de maladie rénale ou encore de maladie cardiovasculaire. Après 10 ans de suivi, les résultats montrent également une association significative entre le déficit en vitamine K et le risque de mortalité toutes causes et cardiovasculaire.

La calcification vasculaire est fréquente chez les personnes souffrant de diabète, d’hypertension ou de maladie rénale chronique et constitue un facteur de risque important de mortalité cardiovasculaire. La vitamine K joue un rôle de co-facteur dans la conversion de la forme inactive vers la forme active d’une protéine (Matrix Gla Protein) qui inhibe la calcification des artères.

« La reconnaissance du rôle du déficit de la vitamine K dans la calcification des artères et par conséquent de la maladie cardiovasculaire a été freinée par un manque de distinction entre les vitamines K1 et K2 » expliquent les chercheurs. "En matière de santé publique, le rôle bénéfique de la vitamine K2 sur la santé osseuse et sur la santé cardiovasculaire n’est pas suffisamment reconnu malgré le nombre croissant de données scientifiques. De plus, l’apport recommandé en vitamine K est souvent basé sur la vitamine K1 et peut donc être sous-évalué".

Les résultats issus de cet étude ne prouve pas un lien de cause à effet entre le déficit en vitamine K et le risque de mortalité cardiovasculaire. Cependant des essais cliniques menés récemment ont montré qu’une supplémentation en vitamine K2 était efficace pour inverser la calcification rénale, cardiaque et artérielle.

En pratique

LaNutrition recommande une consommation de vitamine K de 1 µg/kg de poids corporel/j (pour l’adulte). La vitamine K1 est présente dans des légumes verts comme les épinards, le chou, l’endive, la bette… Voici les meilleures sources.

 

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