Confirmation des bénéfices du régime paléo pour les diabétiques

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 15/02/2017 Mis à jour le 01/06/2017
Actualité
Selon une petite étude suédoise, les personnes souffrant de diabète de type 2 peuvent tirer de nombreux avantages métaboliques en suivant un régime de type paléo.

Moins de masse graisseuse, un meilleur contrôle de la glycémie... voici ce que peut apporter un régime paléo aux diabétiques de type 2. C’est ce que montre une étude de l’université d’Umeå en Suède, qui paraît dans Diabetes/Metabolism Research and Reviews.(1)

Le régime paléo s’inspire de l’alimentation qui existait avant l’avènement de l’agriculture au néolithique, celle à laquelle nos gènes sont le plus adaptés. Ce régime accorde une place importante (mais qui varie selon les époques de la préhistoire et la latitude) aux légumes, fruits, noix, œufs, poissons, coquillages, et viandes maigres. Le régime exclut le sucre raffiné, le sel, les produits laitiers et les produits céréaliers. Cette alimentation est connue pour avoir des effets bénéfiques sur l’obésité et le diabète de type 2.

Lire : Diabète : le régime paléo plus efficace que celui des médecins

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont étudié les bénéfices d’un régime paléo, avec ou sans exercice supervisé, sur la masse de graisse, la sensibilité à l’insuline et le contrôle de la glycémie. 32 patients souffrant de diabète de type 2, âgés de 59 ans en moyenne, ont suivi un régime paléo pendant 12 semaines. Certains ont eu le conseil de faire du sport (groupe 1) et d’autres ont participé à trois séances hebdomadaires de sport, comprenant des exercices en aérobie et un entraînement de résistance (groupe 2).

Résultats : la masse de graisse a diminué de 5,7 kg dans le premier groupe et de 6,7 kg dans le groupe qui faisait de l’exercice. La sensibilité à l’insuline s’est améliorée de 45 % dans les deux groupes, avec ou sans sport supervisé.

Effet marqué sur la sensibilité à l'insuline et l'hémoglobine glyquée

Le régime paléo a émlioré l’équilibre métabolique (la sensibilité à l’insuline, le contrôle de la glycémie) chez les personnes souffrant de diabète de type 2, qu'elles aient suivi un entraînement physique supervisé ou pas.

L'hémoglobine glyquée (HbA1c), un marqueur de la glycémie, a baissé de 0,9% chez les participants, soit un effet aussi important qu'avec un médicament comme la metformine. (2) Une étude précédente a démontré que par rapport au régime standard conseillé contre le diabète, le régime paléo abaisse le niveau de HbA1c de 0,4%. (3) L'étude UKPDS britannique a conclu qu'une amélioration du niveau de HbA1c de 1% réduit les complications microvasculaires de 37% et la mortalité liée au diabète de 21%. (4) Ainsi, on peut espérer des bénéfices importants d'un régime paléo, si ces modifications se poursuivent sur le long terme.

Comment expliquer les bénéfices du paléo ? Les auteurs expliquent qu'avec un tel régime, la quantité de glucides ingérée est diminuée, et celle de protéines et d'acides gras monoinsaturés et polyinsaturés relativement importantes. La baisse des glucides à index glycémique élevé pourrait jouer un rôle bénéfique important. (5)

Lire : Régime paléo : quels bénéfices pour la santé ?

Les hommes ont également perdu de la masse maigre : 2,6 kg dans le premier groupe et 1,2 kg dans le groupe qui bénéficiait de séances d'exercice. L’exercice physique supervisé n’améliore donc pas forcément les résultats métaboliques obtenus avec l'alimentation paléo, mais il préserve mieux la masse maigre et améliore la forme cardiovasculaire.

Pour faire la transition vers un régime paléo, lire Le régime paléo à la carte et cette sélection de livres 

Sources

(1) Otten J, Stomby A, Waling M, Isaksson A, Tellström A, Lundin-Olsson L, Brage S, Ryberg M, Svensson M, Olsson T. Benefits of a Paleolithic diet with and without supervised exercise on fat mass, insulin sensitivity, and glycemic control: a randomized controlled trial in individuals with type 2 diabetes. Diabetes Metab Res Rev. 2017 Jan;33(1). doi: 10.1002/dmrr.2828.

(2) Campbell IW, Howlett HC. Worldwide experience of metformin as an effective glucose-lowering agent: a meta-analysis. Diabetes Metab Rev. 1995;11(Suppl 1):S57–62.

(3) Jonsson T, Granfeldt Y, Ahren B, Branell UC, Palsson G, Hansson A, et al. Beneficial effects of a Paleolithic diet on cardiovascular risk factors in type 2 diabetes: a randomized cross-over pilot study. Cardiovasc Diabetol. 2009;8:35.

(4) Stratton IM, Adler AI, Neil HA, Matthews DR, Manley SE, Cull CA, et al. Association of glycaemia with macrovascular and microvascular complications of type 2 diabetes (UKPDS 35): prospective observational study. BMJ. 2000;321(7258):405–12. 

(5) Manheimer EW, van Zuuren EJ, Fedorowicz Z, Pijl H. Paleolithic nutrition for metabolic syndrome: systematic review and meta-analysis. Am J Clin Nutr. 2015;102(4):922–32. 

 

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