En mangeant un peu de soja tous les jours, une femme avec un diagnostic de cancer du sein pourrait réduire son risque de décès et de rechute.

En adoptant 5 comportements liés au poids, au tabac, à l'activité, l’alcool et l’alimentation, on réduirait significativement son risque de cancer colorectal. Un mode de vie paléo semble également protecteur. Explications.
Le cancer colorectal, ou cancer côlon rectum, est l’un des plus fréquents en France. D'après l'institut national du cancer, ce cancer, qui concerne le gros intestin, touche chaque année plus de 47 000 personnes en France, dont environ 26 000 hommes et 21 000 femmes. Le cancer colorectal reste la deuxième cause de décès par cancer en France, derrière le cancer du poumon.
Le cancer colorectal se développe à partir de cellules qui tapissent la paroi interne du côlon ou du rectum. Le plus souvent, ces tumeurs malignes proviennent d’une tumeur bénigne, appelée polype adénomateux, qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. Les polypes sont détectés lors d'une coloscopie, ils sont souvent asymptomatiques.
L’alimentation pourrait influencer ce cancer mais ce n’est pas le seul facteur en cause.
Le cancer colorectal dans le monde
Dans le monde, le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes et le troisième chez les femmes et la majorité des cas apparaissent dans des pays au mode de vie occidental (Amérique du Nord et Europe occidentale).
Il existe des facteurs héréditaires, avec des familles où les cancers colorectaux sont plus fréquents. Ces formes familiales sont liées à des mutations ou anomalies génétiques héréditaires, mais cela concerne moins de 5 % des cas.
Les facteurs de risque évitables du cancer colorectal sont :
Le risque augmente avec l'âge, après 50 ans. L'âge médian au diagnostic est de 71 ans chez l’homme et 72 ans chez la femme. L'âge médian au moment du décès est de 77 ans chez l’homme, 81 ans chez la femme.
Une vaste étude européenne a exploré l’impact de plusieurs facteurs combinés sur le risque de cancer colorectal (1). Cette recherche montre que plus on adopte de comportements sains plus on réduit son risque de cancer colorectal.
Les chercheurs ont étudié l’impact combiné de 5 facteurs sur le cancer colorectal. Ils ont analysé les données de 347 237 hommes et femmes de 25 à 70 ans, provenant de 10 pays de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Pendant la période d’étude qui a duré 12 ans, il y a eu 3.759 cas de cancer colorectal. Les chercheurs ont considéré 5 facteurs "favorables" :
Pour chacun de ces 5 facteurs, chaque participant s’est vu attribuer une note de 0 ou 1, selon qu’il remplissait cette condition ou pas. Les points ont été additionnés pour obtenir un score pour chaque participant.
Résultats : Plus les participants avaient un score élevé, plus leur risque de cancer colorectal était bas. Par rapport à ceux qui avaient 0 ou 1 comportement sain, ceux qui en combinaient 2, 3, 4 ou 5 réduisaient leur risque de 13 %, 21 %, 34 % et 37 % respectivement. Les auteurs ont aussi noté une différence entre les femmes et les hommes, l’impact étant plus fort chez ces derniers.
En conclusion, la combinaison des 5 habitudes de vie semble réduire l’incidence du cancer colorectal dans une population européenne.
Jusqu’à 22 % des cas chez les hommes et 11 % des cas chez les femmes auraient été évités si les 5 comportements sains avaient été suivis
Pour Krasimira Aleksandrova, principale auteur de l’article, « Nos données ont confirmé qu’avec un nombre plus élevé de comportements sains, le risque d’une personne de développer un cancer colorectal diminue. » Au final, ce sont 16 % des cas qui pourraient être évités : « Les estimations basées sur les populations de notre étude suggèrent que jusqu’à 22 % des cas chez les hommes et 11 % des cas chez les femmes auraient été évités si les 5 comportements sains avaient été suivis. Nos résultats démontrent en particulier le potentiel de prévention chez les hommes qui sont à risque plus élevé de cancer colorectal que les femmes. »
Il existe un mode de vie qui pourrait réunir ces facteurs et limiter le risque de cancer colorectal : le mode de vie paléo.
Des chercheurs de l’université médicale de Chongqing (Chine) ont étudié une cohorte de 74 721 personnes provenant de l’étude américaine Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian (PLCO) Cancer. Grâce à des questionnaires, ils ont évalué leur adhésion au régime paléo et au mode de vie paléo. Le régime paléo apporte des légumes et fruits variés, de la viande maigre, du poisson, des noix, mais pas de viande transformée, produits laitiers, boissons sucrées, produits de boulangerie, céréales, alcool. En plus de l’alimentation, le mode de vie paléo comprend de l’activité physique, exclut la cigarette et favorise un IMC normal.
Au cours d'un suivi moyen de 9,2 ans, 694 cas de cancer colorectal ont été identifiés. Les 25 % de participants qui adhéraient le plus à l’alimentation paléo réduisaient de 24 % leur risque de cancer colorectal, par rapport aux 25 % qui étaient les plus éloignés de ce régime (2). L’association était même plus forte si on tenait compte du mode de vie paléo, avec une réduction du risque de 36 %. Les associations étaient plus prononcées chez les personnes qui n’étaient pas obèses, par rapport à celles qui avaient un IMC ≥ 30.
Il existe un dépistage organisé du cancer colorectal, entre 50 et 74 ans, qui permet de détecter des tumeurs avant l'apparition de symptômes. Le test de dépistage repose sur la détection de sang non visible à l’œil nu dans les selles, grâce à l’utilisation d’anticorps
Les symptômes du cancer colorectal sont peu spécifiques, ils peuvent être confondus avec d'autres pathologies. D'après le site de l'assurance-maladie, voici les signes et symptômes qui peuvent alerter et inciter à consulter un médecin :
La survie des personnes atteintes d’un cancer colorectal s’est améliorée au cours des dernières décennies. Entre 2010 et 2018, il y a eu une diminution du taux de mortalité de ce cancer de 1,8 % par an en moyenne chez l’homme et -1,6 % chez la femme. D'après Santé publique France, la survie à 5 ans est estimée à 63 %.
Les traitements dépendent du type de cancer, de son évolution, de l'âge et de la condition de santé du patient. Les principaux traitements du cancer du côlon sont : la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie et les thérapies ciblées.
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