Toutes les formes de sodium ne sont pas à éviter, et la quantité de potassium du repas joue un rôle important.

Le lobby du pain, qui, à la ville, se fait pompeusement appeler « L’Observatoire du pain » s’est payé une campagne de publicité pour vendre sa baguette. Ainsi, 2 pleines pages ont été achetées dans les numéros de plusieurs magazines. Pourquoi pas, après tout ? La surprise vient de la présence dans une interview d’une presque pleine page, du Président du Programme National Nutrition Santé (PNNS), le Dr Serge Hercberg, un haut fonctionnaire du ministère de la santé, qui apporte ainsi une caution officielle à une pure opération de marketing.
Avec Isabelle Robard, nous avions révélé dans Santé mensonges et propagande comment la plupart des nutritionnistes en vue travaillaient pour l’industrie agro-alimentaire sans que le public en soit averti. Le cas du Dr Serge Hercberg est emblématique de ce mélange des genres.
Ce médecin se présente volontiers aujourd’hui comme le principal rempart contre l’influence de l’industrie agro-alimentaire. Mais ça n’a pas été toujours le cas. En 2004, au moment où notre livre est paru, le Dr Hercberg présidait depuis 3 ans le PNNS. Parallèlement, il siégeait dans le « Comité scientifique du pain », un organisme bidon mis sur pied par une agence de communication pour pousser à la consommation. A la même époque, il était également « conseil scientifique » de Candia. Un peu plus tôt, sous le prétexte qu’aucun aliment « n’est à lui seul diabolique » − surtout celui des sponsors de son étude SU.VI.MAX − il avait apporté son concours aux actions de promotion du « Centre d’informations sur les charcuteries », des soupes Knorr, ou de la margarine Fruit d’Or.
Après la parution de Santé, mensonges et propagande, le Dr Hercberg s’est délié de toutes ces embarrassantes casseroles (ou presque toutes, puisqu’on le trouvait à l’Institut Danone il y a encore quelques années). Le voilà rattrapé par son amour des tartines.
La double page à laquelle il participe est sobrement intitulée « communiqué », entendez : publlcité. Elle a été concoctée par « L’Observatoire de la santé ». Décidément, on observe énormément dans ces deux pages. Cet « Observatoire » est en fait une émanation d’une agence de communication de Levallois-Perret, Rouge & Red Médias. L’agence est spécialisée dans les publi-rédactionnels sur la santé et sur l’industrie. Lorsque le client opère dans le domaine de la santé, comme le lobby du pain, c’est l’Observatoire de la santé qui monte la campagne. Lorsque le client appartient au monde de l’industrie, c’est son alter ego « l’Observatoire de l’industrie ».
Les propos tenus dans cette campagne de publicité méritent maintenant qu’on s’y arrête.
Madame la ministre de la Santé sera certainement ravie d’apprendre qu’un haut responsable de la santé publique se prête complaisamment à une opération de promotion d’une filière de l’agro-alimentaire, qui plus est, émaillée de contre-vérités. A moins qu’elle ne cautionne cette démarche singulière au prétexte que le PNNS conseille de manger des féculents à chaque repas. Vous êtes dans le marketing de la viande (conseillée par le PNNS), du yaourt (conseillé par le PNNS), de la patate (conseillée par le PNNS) ? Vous vous demandez comment parer d'un prétexte santé votre campagne de pub ? Prenez contact avec le PNNS. Son président se fera certainement un plaisir de vous donner un coup de main comme il vient de le faire pour les meuniers et les boulangers.
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