Vivre à la campagne augmente le risque de maladie de Parkinson

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 31/03/2017 Mis à jour le 11/04/2017
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En France, les personnes qui habitent dans un secteur où l’activité agricole est importante, ont plus de risque de maladie de Parkinson, même si elles ne travaillent pas dans l’agriculture. Le risque le plus élevé est observé dans les zones viticoles.

La maladie de Parkinson est due à la destruction d’une population de neurones dans le cerveau : les neurones à dopamine de la substance noire. Elle se manifeste par des symptômes tels que des tremblements et des troubles dans la mobilité, causant de nombreux handicaps chez les personnes âgées. C'est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, après la maladie d'Alzheimer.

Le lien entre la maladie de Parkinson et l’exposition professionnelle aux pesticides a déjà été démontré : elle est plus fréquente chez les agriculteurs. Mais les personnes qui habitent près des champs sont-elles elles aussi plus à risque ?

Pour le savoir, des chercheurs de l’Inserm et de l’agence Santé publique France ont étudié le nombre de nouveaux cas de maladie de Parkinson dans chaque canton français, entre 2010 et 2012. Ils se sont servis des registres de l’Assurance maladie et ils ont  comparé ces données avec l’activité agricole donnée par le recensement agricole national du ministère de l’Agriculture. Ils ont tenu compte aussi de différents paramètres pouvant influencer les résultats : tabagisme, ensoleillement, niveau socio-économique…

Résultats : sur les 69 010 cas recensés sur la période d'étude, le fait d’habiter à la campagne augmentait le risque de maladie de Parkinson. Dans chaque canton, le nombre de cas de maladie de Parkinson était lié à la surface agricole, comme l’explique Alexis Elbaz dans un communiqué de l’Inserm : « Plus cette dernière est élevée, plus le nombre local de cas est important. Et avec certaines cultures, comme la viticulture, l’association semble plus prononcée. »

Les cantons qui avaient le plus de vignes présentaient l’association la plus forte : la viticulture augmentait la fréquence de la maladie de 10 %, et ce dans différentes régions viticoles. Même si les agriculteurs étaient retirés de l’analyse, le lien persistait. L'association était similaire chez les hommes et les femmes, mais elle variait en fonction de l'âge.

 « La relation entre l'activité viticole et la maladie de Parkinson est plus marquée chez les plus de 75 ans, en comparaison les sujets plus jeunes, quelle que soit la population analysée, » explique le chercheur. « Peut-être les personnes les plus âgées ont-elles été exposées plus longtemps que les autres, notamment à des pesticides toxiques qui sont aujourd'hui interdits, comme les organochlorés. Par ailleurs, il est possible que le poids des facteurs environnementaux soit plus important après 75 ans, tandis que la susceptibilité génétique pourrait jouer un rôle plus important pour les cas survenant chez les plus jeunes. »

Une explication serait que la population générale est elle aussi exposée aux pesticides dans les régions à forte activité agricole. La France est le premier pays consommateur de pesticides en Europe. La viticulture est connue pour être une activité particulière gourmande en produits phytosanitaires.  

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