La maladie de Parkinson se lit dans les yeux

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 18/09/2023 Mis à jour le 18/09/2023
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Des scanners oculaires pourraient détecter des signes de la maladie de Parkinson jusqu’à sept ans avant le diagnostic.

L’œil donne des informations sur de nombreux aspects de notre santé et pourrait aider à détecter des maladies. Les ophtalmologues utilisent déjà la tomographie par cohérence optique (OCT) pour surveiller la santé oculaire de leurs patients. Cette technologie qui fournit une coupe transversale très précise de la rétine permet aussi de visualiser les couches de cellules situées sous la surface de la peau.

L’examen post mortem de patients atteints de la maladie de Parkinson a révélé des différences dans la couche nucléaire interne de la rétine. Cette caractéristique pourrait aider au diagnostic précoce de la maladie, comme le suggère une nouvelle étude de l’University College of London qui paraît dans la revue Neurology.

Des signes de Parkinson 7 ans avant l’apparition de la maladie

Ces indices ont été repérés par une intelligence artificielle dans des bases de données d’examens oculaires : AlzEye (plus de 154 000 patients de plus de 40 ans suivis en ophtalmologie dans un hôpital de Londres) et la UK Biobank (plus de 67 000 volontaires de 40 à 69 ans qui ont bénéficié d’une imagerie de la rétine).

Bien que la prévalence de la maladie de Parkinson soit faible (0,1 à 0,2 % de la population), les chercheurs ont pu identifier des marqueurs de la maladie : au niveau de la rétine des patients, la couche plexiforme interne des cellules ganglionnaires et la couche nucléaire interne étaient plus fines. Quand l’épaisseur de ces deux couches est réduite, le risque de développer la maladie de Parkinson augmente.

Ces données oculaires ont déjà révélé des indices d’autres maladies neurologiques, comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, dans un domaine de recherche émergent baptisé "oculomique". Les données oculaires ont également pu révéler une propension à l'hypertension artérielle, aux maladies cardiovasculaires ou au diabète.

Pour Alastair Denniston, ophtalmologiste et professeur à l'Université de Birmingham, « Ce travail démontre le potentiel des données oculaires, exploitées par la technologie pour détecter des signes et des changements trop subtils pour que les humains puissent les voir. » La technique a pour gros avantage d’être non invasive, moins coûteuse et plus rapide que des analyses cérébrales.

Quelles modifications du mode de vie contre Parkinson ?

Le Dr Siegfried Wagner, principal auteur de l’article, a aussi participé à d’autres études sur les données de la base AlzEye. Il a déclaré : « Même si nous ne sommes pas encore prêts à prédire si un individu développera la maladie de Parkinson, nous espérons que cette méthode pourrait bientôt devenir un outil de pré-dépistage pour les personnes à risque. Détecter les signes d'un certain nombre de maladies avant l'apparition des symptômes signifie qu'à l'avenir, les gens pourraient avoir le temps de modifier leur mode de vie pour prévenir l’apparition de certains symptômes. »

La maladie de Parkinson est une maladie neurologique liée à la diminution de la fabrication de la dopamine. Elle se traduit par des tremblements, une lenteur généralisée des mouvements et une rigidité des membres.

Plusieurs études suggèrent que l’alimentation peut aider à ralentir sa progression ou réduire le risque, comme une alimentation riche en végétaux ou un régime cétogène.

Lire aussi : Maladie de Parkinson : l'alimentation préventive

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