Le régime Pritikin

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 16/03/2006 Mis à jour le 17/02/2017
Comme le régime Ornish, le régime Pritikin est pauvre en graisses et riche en glucides complexes et en fibres. Il a été conçu pour favoriser la perte de poids et lutter contre les maladies cadiovasculaires.

Profil

Pauvre en graisses et riche en glucides

Principe

Comme celui de Dean Ornish, le régime de Nathan Pritikin est quasiment végétarien, pauvre en graisses et riche en glucides complexes et en fibres. Il a été conçu à la fois pour favoriser la perte de poids et pour prévenir et guérir les maladies cardiovasculaires. En pratique, graisses animales, viandes grasses et charcuteries sont proscrites. La consommation de fruits et de légumes est vivement encouragée tandis que le sel, le sucre raffiné et les huiles végétales sont à consommer avec modération.

Points forts

  • Bénéfice cardiovasculaire avéré
  • Activité physique fortement recommandée

Points faibles

  • Difficile à suivre sur le long terme
  • Carences en acides gras essentiels et en certaines vitamines


Comment ça marche ?

Nathan Pritikin, un ingénieur américain, a mis au point un régime pour contrer la maladie coronarienne que l’on venait de lui diagnostiquer…à 42 ans à peine ! A la fin des années 1950, au moment du diagnostic, les conseils des cardiologues pour leurs patients malades étaient de stopper toute activité physique, rester tranquille et faire des siestes l’après-midi. Cependant, Nathan Pritikin s’intéressait de près aux dernières publications scientifiques concernant les maladies cardiovasculaires. Il décide donc de mettre au point son programme personnel de contrôle du cholestérol. Il devient végétarien et marche 5 à 6 km par jour. En deux ans à peine, il rétablit un taux de cholestérol normal et voit sa maladie coronarienne se résorber totalement.

Dès lors, au début des années 1960, Nathan Pritikin met au point et diffuse son programme minceur et bonne santé. Les objectifs de la diète de Pritikin sont la perte de poids, la prévention et la résorption des maladies cardiovasculaires, le contrôle du diabète de type II, la diminution de la pression artérielle, la prévention du cancer, la réduction des douleurs de l’arthrite.

Le régime de Nathan Pritikin s’appuie sur un principe fondateur : il faut contrecarrer le mécanisme de survie de nos ancêtres qui nous amène à manger plus que nécessaire en temps d’abondance et à limiter les activités pour conserver les ressources. A l’heure où la nourriture est toujours abondante, ce mécanisme appelé « instinct de graisse » (« fat instinct ») conduit tout droit au surpoids et aux maladies cardiovasculaires.

Pour y arriver, Pritikin préconise de réduire l’apport quotidien en graisses au minimum, soit 5 à 10 % de l’apport énergétique total. Les protéines ne comptent que pour 10 à 15 % des calories ingérées tous les jours. La place de choix revient aux glucides qui représentent 75 % à 80 % de l’apport énergétique.

Parmi les aliments dont la consommation est encouragée on retrouve les fruits et légumes, les légumineuses, les céréales complètes et les produits laitiers à 0 % de matière grasse. Sont autorisés aussi les blancs d’œufs cuits, les poissons et fruits de mer, la volaille (une fois par semaine) et la viande maigre (une fois par mois).

Certains aliments doivent faire l’objet d’une consommation plus que modérée : les huiles végétales, les sucres raffinés, le sel et les aliments salés, les condiments. Enfin certains produits doivent être proscrits : toutes les graisses animales, les viandes rouges, la charcuterie, les produits laitiers à plus de 1 % de matière grasse, le jaune d’œuf, les desserts et pâtisseries, les fritures, les produits dérivés des huiles végétales (mayonnaise, vinaigrette, etc.)

Parallèlement à ces mesures diététiques, Pritikin recommande une activité physique quotidienne soutenue (marche et exercices d’aérobic).

En résumé

Les glucides forment l’essentiel des menus tandis que les graisses sont quasiment reléguées aux oubliettes. L’activité physique est encouragée.


Qu’en dit la recherche ?

Selon une synthèse scientifique sur les régimes de tout type, une diète comme celle de Pritikin, riche en glucides complexes et pauvre en matière grasse, représente le régime idéal pour réduire le taux de « mauvais » cholestérol et lutter contre les maladies cardiovasculaires. Et les bénéfices santé d’une consommation massive de fruits et légumes sont incontestables grâce à leurs teneurs en vitamines et antioxydants.

D’autre part, il a été montré que le régime Pritikin conduit à une perte de poids caractérisée par la fonte des réserves de graisses et non pas seulement par celle des réserves d’eau.

Il faut noter toutefois que les teneurs en graisses du régime Pritikin sont plus basses que celles des régimes qui ont été étudiés. Et la recherche a montré que les régimes pauvres en lipides étaient difficiles à suivre sur le long terme. Par ailleurs le risque de carence en acides gras essentiels est important, notamment en ce qui concerne les oméga-3. Pour lutter contre les maladies cardiovasculaires regarder la quantité de graisse est important mais leur nature l’est tout autant !

En résumé

La restriction en graisses est vraiment importante ce qui peut provoquer des difficultés pour suivre le régime sur le long terme et provoquer des carences en acides gras essentiels. La plupart des recommandations nutritionnelles sont par ailleurs plutôt bonnes et la pratique d’une activité physique est encouragée.


Notre avis

C’est un régime intéressant à condition de revoir les quantités de graisse conseillées à la hausse en mettant l’accent sur les oméga-3



Pour la petite histoire

Comme Atkins, Pritikin a suivi ses propres préceptes toute sa vie, donnant pour meilleure preuve de la validité de son programme sa santé cardiovasculaire irréprochable. En revanche, son décès en 1985 n’a soulevé aucune polémique, contrairement à celui d’Atkins. Les causes de sa mort, une leucémie, n’entrent pas en jeu dans la validité de son régime. De plus l’autopsie de son corps a révélé une santé artérielle optimale. La preuve posthume que ce régime fonctionne bien contre les maladies cardiovasculaires.


Bibliographie

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Pritikin Robert. Pritikin Weight loss breakthrough. Signet Health Diet. États-Unis. 1999.

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