«Pour diminuer le risque cardiovasculaire, arrêtons de compter les calories»

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 04/09/2015 Mis à jour le 10/03/2017
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Pour diminuer le risque d'infarctus et de diabète, il faut s’intéresser à la valeur nutritionnelle des aliments plutôt qu’aux calories qu’ils contiennent.

Dans un édito paru dans le journal Open Heart, des chercheurs expliquent que pour diminuer la prévalence des maladies cardiovasculaires et du diabète liés à d’obésité, il serait plus judicieux de s’intéresser à la qualité nutritionnelle des aliments plutôt qu’aux calories qu’ils contiennent. Faire des changements simples notamment en choisissant bien ses aliments en fonction de leur valeur nutritionnelle - grâce aux composés qu'ils contiennent- est plus efficace que de compter les calories lorsqu’il s’agit de réduire le risque cardiovasculaire.

Lire : la santé cardiovasculaire peut décliner dès l'âge de 2 ans

Les chercheurs suggèrent en effet que de simples modifications alimentaires peuvent rapidement avoir des impacts positifs sur la santé à l’échelle de la population. Par exemple, l'augmentation des apports en acides gras oméga-3, en huile d’olive et la consommation régulière de noix ont tous été associés à une diminution du nombre de décès toutes causes ou par maladies cardiovasculaires et ce en seulement quelques mois.

Lire : une poignée d'amandes chaque jour éloigne le cardiologque (pour toujours?)

« Il est temps d’arrêter de compter les calories et de plutôt promouvoir une bonne alimentation ainsi que des changements alimentaires qui peuvent rapidement réduire la mortalité cardiovasculaire » disent les auteurs. « La réduction de la mortalité est observée à l’échelle individuelle ou d’une population entière dans les mois qui suivent l’arrêt du tabac mais aussi après des changements alimentaires ».

Pour les auteurs de l’article, les stratégies pour prévenir une prise de poids excessive chez les enfants et les adultes en freinant la consommation de certains aliments (boissons sucrées, sucreries, snack…) doivent aussi être encouragées.

Lire : sucres ajoutés : plus on en avale, plus on risque l'infarctus

Mais selon eux, il ne suffit pas de se concentrer sur la perte de poids de sujets obèses. Les résultats de l’étude PREDIMED montrent qu'en augmentant la qualité nutritionnelle de l’alimentation on obtient des réductions importantes du risque de maladies cardiovasculaires, indépendamment du poids et du nombre de calories consommées.

Lire : Le régime méditerranéen aussi efficace que les médicaments

Par exemple, les auteurs expliquent que la consommation quotidienne d’une boisson sucrée (150 calories) est associée à un risque accru de diabète de type 2 alors que la consommation quotidienne d’une poignée de noix, d’amandes ou de 4 cuillères à soupe d’huile d’olive extra vierge (500 calories) est associée à une réduction significative du risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Beaucoup d’aliments présents dans le régime méditerranéen (légumes, huile d’olive, noix) procurent des composés, comme les polyphénols et les acides gras-oméga-3, qui permettent de lutter contre l’inflammation et l’athérosclérose. Les graines de lin ont également des atouts santé : elles diminuent la pression artérielle et le risque cardiovasculaire.

Lire : les graines de lin font baisser la pression artérielle

« Arrêter de se focaliser sur les calories et mettre l’accent sur des habitudes alimentaires qui privilégient la qualité nutritionnelle plutôt que la quantité aidera à réduire rapidement l’obésité, les maladies associées et le risque cardiovasculaire ».

Les auteurs souhaitent la mise en place de solutions politiques qui permettraient selon eux d’améliorer la santé de la population comme par exemple taxer les boissons sucrées, allouer des subventions pour rendre les fruits, légumes et noix plus abordables et enfin réaliser des contrôles plus stricts sur le marketing de la malbouffe. « Ces mesures permettraient une diminution rapide des maladies et des hospitalisations à l’échelle de la population » expliquent les auteurs.

« La charge des maladies dans le monde ne sera clairement pas diminué par les médicaments ; il faut des choix politiques qui rendent l’alimentation saine plus facile d’accès et en font le choix par défaut » concluent les auteurs.

Pour en savoir plus sur les bonnes règles alimentaires, lire "La meilleure façon de manger" (lire un extrait ICI  >>)

Source

Aseem Malhotra, James J DiNicolantonio, Simon Capewell. It is time to stop counting calories, and time instead to promote dietary changes that substantially and rapidly reduce cardiovascular morbidity and mortality. Open Heart 2015;2:e000273. doi:10.1136/openhrt-2015-000273.

 

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