Un autre raison d'en prendre en début de grossesse : la vitamine B9 peut réduire le risque d’autisme

Ce que dit l'étude

Une nouvelle étude parue dans la revue Environmental Health Perspectives montre que les femmes qui prennent des suppléments de vitamine B9 (acide folique) dès le début de la grossesse, voire avant, diminuent le risque d’autisme - lié à l’exposition aux pesticides- chez leur enfant.

Quelques études ont montré que les femmes qui prennent de l’acide folique dans la période autour de la conception ont un risque plus faible d’avoir un enfant autiste. D’autres ont montré que cette association n’existe que chez des personnes au profil génétique spécifique.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont émis l’hypothèse que des suppléments d’acide folique peuvent être bénéfiques autour de la période de conception et diminuer le risque d’autisme chez des personnes soumises par ailleurs à un autre facteur de risque environnemental, notamment les pesticides.

La majorité des pesticides sont des neurotoxiques et les femmes enceintes qui y sont exposées ont un risque accru d’avoir un enfant autiste. Parallèlement des études sur des animaux montrent que l’acide folique peut protéger des effets de produits chimiques environnementaux sur le développement.

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Les chercheurs ont utilisé les données de l’étude Childhood Autism Risks from Genetics and the Environment (CHARGE) et notamment celles concernant 296 enfants âgés de 2 à 5 ans et présentant des troubles du spectre autistique ainsi que celles de 220 enfants en parfaite santé mentale. Ils ont évalué l’exposition des mères aux pesticides domestiques et agricoles pendant la grossesse. Les chercheurs ont également évalué les apports en acide folique.

Le groupe de référence était constitué des mères ayant pris des suppléments d’acide folique supérieurs à 800 µg par jour pendant le premier mois de grossesse et n’ayant pas été exposées aux pesticides. Les résultats montrent que par rapport à ce groupe, les femmes qui ont pris moins de 800 µg d’acide folique par jour et qui ont été exposées aux pesticides pendant leur grossesse ont un risque beaucoup plus élevé d’avoir un enfant qui souffre d’autisme. De faibles apports en acide folique associés à une exposition aux pesticides augmentent plus le risque d’autisme que de faibles apports en acide folique seuls ou une exposition aux pesticides seule.

Cependant, les enfants dont les mères ont pris au moins 800 µg d’acide folique (la quantité dans la majorité des vitamines prénatales) ont un risque significativement plus faible de développer un trouble autistique même si leur mère a été exposée à des pesticides pendant la grossesse.

Il s'agit d'une étude d'observation qui décrit une association, pas une relation de cause à effet.

Si prendre des suppléments d’acide folique en quantité suffisante permet réellement de réduire le risque d’autisme associé à l’exposition aux pesticides, il ne l’éliminerait pas complètement. « Le mieux pour les femmes enceintes est d’éviter l’exposition chronique aux pesticides pendant la grossesse » expliquent les auteurs.

En pratique

Les folates jouent un rôle essentiel dans la méthylation de l’ADN, un mécanisme par lequel les gènes sont activés ou désactivés, ainsi que dans la réparation et la synthèse de l’ADN. Ces processus sont tous très importants dans la période de croissance lorsque beaucoup de cellules se divisent, comme lors du développement du fœtus in utero. Les suppléments de vitamine B9 et/ou de multivitamines qui en contiennent, réduisent le risque de malformation du foetus lorsqu'ils sont présents dans les premières semaines de la grossesse. Concrètement, il est conseillé aux femmes qui souhaitent un enfant de prendre chaque jour des suppléments de vitamine B9 ou de prendre un complément de vitamines et minéraux. 

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