Améliorer ses capacités cardio-pulmonaires permettrait de vivre plus longtemps

Par Julien Hernandez - Journaliste scientifique Publié le 22/10/2018 Mis à jour le 18/05/2020
Actualité

Des capacités cardio-pulmonaires élevées, liées à une pratique sportive importante, sont associées à une probabilité plus faible de mourir prématurément.

Pourquoi c’est important 

L'activité sportive constitue un rempart puissant contre beaucoup de maladies et permet de conserver une bonne santé physique et mentale. Cependant, un doute persiste concernant le niveau et la quantité de sport qu’il faudrait pratiquer pour que les effets protecteurs soient optimaux. Est-ce que la modération est de mise ? Des études récentes donnent quelques pistes.

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Les études

L’une d’elles est une étude de cohorte rétrospective, débutée en 1991, a réuni les données de plus de 122 000 patients. Les chercheurs ont soumis ces derniers à des tests sur tapis roulant afin de mesurer leurs capacités cardio-pulmonaires respectives. Cela a fait apparaître 5 groupes distincts : 

  • Faibles capacités cardio-pulmonaires
  • Bonnes capacités cardio-pulmonaires (moyenne basse)
  • Bonnes capacités cardio-pulmonaires (moyenne haute) 
  • Très bonnes capacités cardio-pulmonaires 
  • Excellentes capacités cardio-pulmonaires 

Quelques années plus tard, les scientifiques ont surveillé la mortalité toute cause confondue dans chaque groupe et ont analysé les résultats. Ils ont alors observé une relation inverse linéaire entre mortalité toute cause confondue et niveau de capacités cardio-pulmonaires . Autrement dit, plus les capacités cardio-pulmonaires des sujets étaient élevées, comme c'est le cas pour les sportifs de haut niveau, et plus ils vivaient longtemps.

Autre résultat, étonnant : les sportifs de haut niveau étaient ceux qui  présentaient le pourcentage le plus élevé d'hyperlipidémie. Des taux élevés de graisses, chez des personnes minces et sportives, qui sont aussi celles pour lesquelles le risque de mortalité est le moindre, voilà de quoi interroger à nouveau la soi-disant nocivité du cholestérol et des graisses saturées

Ce paramètre d’aptitude respiratoire a été étudié, à l’aide cette fois-ci de tests sur vélo, dans une cohorte britannique plus récente ayant réuni les données de 60 000 patients âgés de 40 à 69 ans.

Selon les chercheurs, la prise en compte de l’aptitude respiratoire avec les autres facteurs de risque (l'âge, le sexe, la pression artérielle, le cholestérol et le tabagisme) pourrait améliorer l’évaluation du risque de mortalité. Ceci serait d’autant plus intéressant pour les patients ne présentant aucun facteur de risque traditionnel.

Lire aussi : Quel sport pratiquer pour vivre plus longtemps ?

"Faut-il vraiment faire des évaluations de l’aptitude respiratoire une partie standard d'un examen médical ? D'après ce que nous avons appris, la réponse est "oui". Nos conclusions les valident clairement en tant que prédicteurs de risques cliniques en conjonction avec les autres facteurs de risque", note le Dr Laukkanen, principal auteur de l’étude.

Si ces résultats ne peuvent faire l'objet d'une relation de cause à effet, l'association trouvée est néanmoins très significative. L’aptitude respiratoire est un indice de l'activité physique habituelle, en particulier l'exercice aérobique et il semble cohérent de penser que les bonnes capacités cardio-pulmonaires des participants ne jouent pas un rôle fortuit dans la longévité de ces derniers. Les scientifiques encouragent donc naturellement la population à maintenir un bon niveau d’activité physique et des capacités cardio-pulmonaires optimales. 

En pratique 

Il semble donc que faire du sport, même à très haut niveau, permet de se protéger contre un risque de mort prématurée. 

Néanmoins, avant de vous lancer dans la pratique effrénée d’un sport, assurez-vous que celui-ci vous soit agréable et qu'il ne constitue pas une contrainte majeure à votre vie sociale et familiale ; assurez-vous également d'être en bonne santé en allant chez votre médecin. Et si tout le monde ne peut faire du sport intensément, on peut tous en revanche augmenter son activité physique au quotidien  en prenant les escaliers systématiquement, en se garant plus loin, en faisant du vélo (quand on ne peut courir à cause des contraintes articulaires), etc.

Lire aussi : Plus important que faire du sport : ne pas être inactif et Reprendre le sport de Patrick Seners

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