Je mâche donc je maigris

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 18/10/2010 Mis à jour le 06/02/2017
L'essentiel

Vous surveillez votre ligne ? Prenez le temps de mâcher. De nombreuses études scientifiques montrent en effet que la mastication est un paramètre fondamental du métabolisme. LaNutrition.fr vous explique pourquoi.

A l’approche de l’été, les méthodes de régime fleurissent à la une des magazines : mangez plus de ceci, mangez moins de cela. Des conseils (parfois) judicieux mais pas toujours suffisants. Une nouvelle piste de « méthode minceur » reste encore trop méconnue et pourtant d’une simplicité déconcertante : la mastication. La recherche montre en effet que prendre le temps de bien mâcher pourrait être une des clés pour atteindre ou maintenir votre poids de forme. LaNutrition.fr vous explique pourquoi.

Mâcher pour ne plus avoir faim

Pourquoi est-il si important de mâcher ? Parce que la mastication est un des facteurs qui va déclencher la satiété, autrement dit le sentiment de n’avoir plus faim. Le fait de mâcher provoque après 15 à 20 minutes la libération par le cerveau d’un neurotransmetteur : l’histamine. C’est elle qui va transmettre le message « arrête de manger, tu n’as plus faim ». Conséquence : plus on mâche, moins on a faim. Mais ce n’est pas tout : non seulement l’histamine provoque le sentiment de satiété, mais en plus elle augmente le métabolisme des lipides. Donc en mâchant vous mangez moins et vous éliminez davantage. Conséquence : je mâche donc je maigris, CQFD.

Que disent les études ?

De nombreuses études ont été menées par les chercheurs s’intéressant à la mastication pour vérifier le rôle joué par la mastication dans la satiété. L’une des plus surprenantes émane d’un laboratoire français. A l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), la chercheuse Marie-Agnès Peyron  a demandé à des volontaires de mâcher longuement leurs aliments… et de ne pas les avaler ! La totalité de ce que les volontaires ont mis en bouche a été recrachée et donc aucune calorie n’a été consommée. Malgré cela tous les volontaires ayant participé à l’expérience sont repartis en affirmant qu’ils n’avaient plus faim… alors même qu’ils n’avaient finalement rien mangé.

Une étude américaine récente confirme les effets de la mastication sur la satiété. Le docteur Cassady et ses collègues de l’université d’Indianapolis ont recruté 13 volontaires auxquels ils ont donné 55 grammes d’amandes à manger, avec des consignes sur le nombre de mastications : 10 fois, 25 fois ou 40 fois.Pendant les 3 heures suivantes les chercheurs ont évalué l’appétit des volontaires. Ils se sont alors aperçus que ceux qui avaient mâché 40 fois avaient moins faim que ceux qui s’étaient contentés de mâcher 10 fois avant d’avaler.

Le chewing-gum contre les fringales

Si mâcher diminue l’appétit, les chewing-gums peuvent-ils limiter les fringales ? C’est bien possible si l’on en croit les résultats d’une nouvelle étude. Les chercheurs ont invité 15 volontaires à venir prendre leur déjeuner et leur goûter dans leur laboratoire. Le premier jour, les participants ont du mâcher du chewing-gum entre les deux repas et le deuxième jour ils ont laissé leur mâchoire au repos dans le même intervalle. Les chercheurs ont alors constaté que lorsque les volontaires mâchaient du chewing-gum dans l’après midi, ils avalaient 40 calories de moins au cours du goûter.

Les mâcheuses plus sveltes

Vous doutez qu’une mastication soutenue puisse influencer votre silhouette ? Pour en avoir le cœur net, une équipe de chercheurs japonais a suivi des jeunes filles âgées de 18 à 22 ans qu’ils ont interrogées très précisément pour savoir ce qu’elles mangeaient. En parallèle les scientifiques ont mesuré leur tour de taille. Résultats : celles qui privilégiaient les aliments durs et fermes, et qui donc devaient mâcher davantage que leurs camarades, avaient un tour de taille plus fin que les autres, alors même qu’elles consommaient autant de calories !

Cassady BA et coll : Mastication of almonds : effects of lipid bioaccessibility, appetite and hormone response. Am J Clin Nutr, 2009; 89: 794-800.

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