Programmé pour grossir ?

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 04/11/2010 Mis à jour le 21/02/2017
Il existe dans certains cas une prédisposition génétique à l’obésitéMais cette prédisposition peut être effacée par un bon régime et de l’activité physique

Les chercheurs s’accordent pour dire que certains traits génétiques peuvent favoriser le surpoids et l’obésité. Les mutations génétiques associées à l'obésité seraient présentes dans environ 30 pour cent des populations européennes. Mais cette « programmation » est loin d’être une fatalité, si l’on en croit des travaux récents. En d’autres termes, le passage à l’obésité d’un enfant prédisposé est fortement modulé par son environnement.

L’activité physique atténue ou annule les effets des gènes

Dans une étude récente, Evadnie Rampersaud, de l'Université du Maryland à Baltimore ont analysé des échantillons d'ADN (support génétique) de 704 Amish adultes en bonne santé (âge moyen 43,6) recrutés de 2003 à 2007. {footnote} Rampersaud E. Physical activity and the association of common FTO gene variants with body mass index and obesity. Arch Intern Med. 2008 Sep 8;168(16):1791-7. {/footnote}

Les participants ont également subi une série de tests physiologiques, y compris une mesure de sept jours d'activité physique. 54 pour cent des hommes et 63,7 pour cent des femmes étaient en surpoids, et 10,1 pour cent des hommes et 30,5 pour cent des femmes étaient obèses. L'analyse génétique a révélé qu’une altération du gène FTO étaient associée à l'indice de masse corporelle (IMC). Mais lorsque les chercheurs ont réparti les volontaires en deux groupes selon leur niveau d’activité physique, ces altérations génétiques n’étaient associées à l’obésité que chez les individus qui avaient de faibles scores d'activité physique pour leur âge et le sexe. Cette étude suggère qu’un trait génétique pouvant prédisposer au surpoids peut être contrecarré par l’activité physique ou qu’il peut au contraire s’exprimer chez des sédentaires.

Dans une autre étude, Jonatan R. Ruiz, de l’Institut Karolinska (Suède), a suivi entre octobre 2006 et décembre 2007, 752 adolescents dans 10 pays européens. Parmi eux, 275 (37%) n'avaient dans les gènes aucune copie de la mutation FTO prédisposant à l'obésité, 354 (47%) avaient une copie et 123 (16%) avaient deux copies. Cependant, chez les adolescents ayant une activité physique quotidienne, l'effet de la mutation du gène a été beaucoup plus faible puisque leur IMC était quasiment celui des adolescents qui ne portaient pas la mutation.  {footnote} Ruiz JR. Attenuation of the effect of the FTO rs9939609 polymorphism on total and central body fat by physical activity in adolescents: the HELENA study. Arch Pediatr Adolesc Med. 2010 Apr;164(4):328-33. {/footnote}

L’influence du régime alimentaire

Une étude sur 2700 petits Ecossais conduite par l’équipe de Joanne Cecil, de l’université de Dundee a trouvé, comme prévu que les enfants porteurs du variant du gène FTO étaient plus gros que les autres. Une analyse du régime de ces enfants a conclu qu’ils consommaient plus d’aliments à densité calorique élevée que les autres. Les chercheurs concluent que même si ces enfants risquent plus que les autres de prendre du poids, cette susceptibilité est modulée par le mode de vie et l’alimentation. « Le mode de vie, dit le Dr Rudolph Leibel (université Columbia, New York), encourage ou au contraire restreint une telle susceptibilité génétique. »

Cecil JE. An obesity-associated FTO gene variant and increased energy intake in children. N Engl J Med. 2008 Dec 11;359(24):2558-66.

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