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Deux grands noms de la recherche sur le vieillissement, l’Anglais Tom Kirkwood (université de Manchester) et l’Américain Michael Rose ont élaboré cette théorie séduisante comme explication de la sénescence.
La théorie du soma jetable peut être résumée comme une lecture darwinienne du vieillissement, Tom Kirkwood au moins revendiquant cette filiation.
Selon les deux chercheurs, le vieillissement est causé par une accumulation de dégâts infligés aux cellules et tissus somatiques, parce que les fonctions de réparation de ces mêmes cellules et tissus sont insuffisantes – et que l’évolution en a décidé ainsi.
Les systèmes de réparation ont un coût énergétique. Si ce coût réduit les ressources disponibles pour la croissance et la reproduction, il aura un impact négatif sur la sélection darwinienne. Donc, on peut prédire, selon cette théorie, que la sélection privilégiera un niveau juste assez suffisant de maintenance pour maintenir les cellules et organes en état de fonctionnement correct, mais qu’elle ne favorisera pas les systèmes de réparation cellulaires plus sophistiqués. En d’autres termes, l’espèce n’a aucun intérêt à investir plus que nécessaire à la survie dans des conditions normales d’existence. L’investissement optimal dans les systèmes de réparation et de maintenance est celui qui maximise la sélection darwinienne ; par définition, il est toujours plus modeste que celui qu’il conviendrait de mettre en œuvre pour être immortel. Donc, le vieillissement paraît être une nécessité de l’évolution.
Le niveau d’investissement optimal correspond à l’espérance de vie moyenne de l’espèce, telle qu’elle est déterminée par les risques naturels de l’environnement. Une espèce soumise par son environnement à une mortalité élevée (comme les rongeurs) a plus intérêt à investir massivement dans une croissance rapide et une reproduction tout aussi rapide. Dans le cas de l’espèce humaine, au contraire, il est plus judicieux d’affecter un peu plus de ressources aux fonctions de maintenance et de réparation des tissus. L’acquisition d’une longévité plus grande a donc un coût énergétique.
Tout d’abord, de multiples gènes différents peuvent contribuer au vieillissement. Deuxièmement, les différences de longévité entre espèces peuvent être expliquées par les différences dans les taux de mortalité imposés par l’environnement. Une espèce qui habite une niche écologique dangereuse connaîtra des niveaux de mortalité élevés et la force de la sélection naturelle déclinera rapidement avec l’âge avec pour conséquence un vieillissement plus rapide. Au contraire, toute adaptation ou tout changement de niche écologique qui réduit le niveau de risque ouvre la voie à une longévité accrue parce qu’elle peut faire pencher la balance vers un investissement plus important dans la réparation et la maintenance.
Kirkwood estime que le principal facteur d’explication de la longévité humaine (la plus élevée des mammifères) a été l’augmentation du volume cérébral, et la réduction qu’elle a entraînée dans le niveau de risque environnemental du fait d’une intelligence accrue et d’une vie sociale croissante. Selon lui, la théorie du soma jetable explique bien comment, dans le cas de l’espèce humaine, une diminution progressive du risque environnemental a pu conduire à une augmentation de la longévité, en particulier par un renforcement des mécanismes moléculaires de réparation et de maintenance des tissus. Kirkwood cite à l’appui de cette corrélation les études comparatives qui montrent que les cellules humaines disposent de systèmes de réparation de l’ADN plus efficaces que les cellules d’autres mammifères.
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