Les cauchemars prédisposent à la démence

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 31/10/2022 Mis à jour le 31/10/2022
Actualité

Les personnes d’âge moyen qui font le plus de cauchemars ont quatre fois plus de risque de développer une démence dix ans plus tard.

Nous passons un tiers de notre vie à dormir et un quart de notre temps de sommeil à rêver, ce qui représente des années de songes sur toute une vie ! Et si ces rêves apportaient des informations importantes sur le fonctionnement de notre cerveau et sa santé ?

C’est ce que suggère une étude de l’université de Birmingham : des cauchemars fréquents en milieu de vie ou à un âge avancé augmentent le risque de démence. Cette découverte est d’autant plus importante qu’il existe peu d’indicateurs connus en milieu de vie qui pourraient renseigner sur le risque ultérieur de démence.

Un lien entre les rêves et la santé mentale

Pour en arriver à cette conclusion, l’auteur, le Dr Abidemi Otaiku, a réuni les données de trois études américaines sur le vieillissement. 3 200 participants ont été inclus dans ces études qui ont démarré entre 2002 et 2012. Ils ont répondu à des questionnaires de santé, incluant des questions sur le sommeil et les rêves.

Le chercheur a trouvé que les participants d'âge moyen (entre 35 et 64 ans) qui faisaient des cauchemars chaque semaine avaient quatre fois plus de risque de déclin cognitif au cours de la décennie suivante.

Bizarrement, le lien entre les cauchemars et la démence future était beaucoup plus fort chez les hommes que chez les femmes. Par exemple, les hommes âgés qui faisaient des cauchemars chaque semaine étaient cinq fois plus susceptibles de développer une démence que les hommes âgés sans mauvais rêve. Tandis que chez les femmes, l'augmentation du risque n'était que de 41 %.

Dans un article qu’il a écrit sur le site The Conversation, le Dr Abidemi Otaiku conclut : « ces résultats suggèrent que des cauchemars fréquents peuvent être l'un des premiers signes de démence, qui peuvent précéder le développement de problèmes de mémoire et de réflexion de plusieurs années, voire de plusieurs décennies, en particulier chez les hommes. »

Cependant on peut aussi se demander si les cauchemars peuvent être une cause de démence ultérieure ! Quoi qu’il en soit, la prévention des cauchemars pourrait être une stratégie pour diminuer le risque de démence chez les hommes âgés notamment.

Le scientifique souhaite prolonger ces travaux en étudiant les cauchemars des personnes plus jeunes pour voir si le lien avec la démence subsiste. « Je prévois également d'étudier si d'autres caractéristiques des rêves, telles que la fréquence à laquelle nous nous souvenons de nos rêves et leur vivacité, pourraient également aider à déterminer la probabilité que les personnes développent une démence à l'avenir. »

Ces résultats paraissent dans la revue eClinicalMedicine.

Traiter les cauchemars pour être en meilleure santé

Le traitement des cauchemars pourrait donc ralentir le déclin cognitif et empêcher la démence de se développer chez certaines personnes. D’après le Dr Abidemi, « il a déjà été démontré que le traitement médical de première intention des cauchemars diminue l'accumulation de protéines anormales liées à la maladie d'Alzheimer. Il y a également eu des rapports de cas montrant des améliorations de la mémoire et des capacités de réflexion après le traitement des cauchemars. »

Si les cauchemars sont liés à de l’anxiété ou de la dépression, il faudra traiter ces affections. Sinon, les thérapies cognitives et comportementales (TCC) peuvent aussi aider à lutter contre les mauvais rêves.

La sélection

Publicité

Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.

Découvrir la boutique logo Nutrivi

A découvrir également

Back to top