Si c’est sain, j’ai encore faim

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 06/04/2010 Mis à jour le 06/02/2017
Actualité

On serait moins rassasié après avoir mangé un aliment présenté comme « sain » qu’avec le même plat présenté comme « savoureux » selon une nouvelle étude.

Les résultats publiés dans le Journal of Consumer Research suggèrent que les personnes à qui l’on fait déguster des aliments décrits comme « sains » disent par la suite avoir plus faim que les personnes qui ont mangé les mêmes aliments mais décrits comme « savoureux ».

Plusieurs expériences ont été menées par les chercheurs de l’Université de Chicago afin d’explorer l’impact de la perception des aliments sur la sensation de faim.

Dans une première expérience, 51 étudiants ont été recrutés et ont été invités à déguster une barre protéinée goût chocolat framboise. Les chercheurs ont dit à certains étudiants que cette barre était « une nouvelle barre bonne pour la santé  riche en protéines, vitamines et fibres », et à d’autres que c’était une « barre chocolatée très savoureuse et délicieuse avec un coeur chocolat framboise. »

Les chercheurs ont ensuite demandés aux volontaires s’ils avaient encore faim. Verdict : ceux qui pensaient manger une barre « bonne pour la santé » étaient beaucoup plus nombreux à avoir encore faim que ceux qui avaient mangé la même barre de chocolat mais présentée comme « savoureuse et délicieuse ».

Dans une seconde expérience, les chercheurs ont offert aux étudiants la possibilité de choisir entre une barre dite bonne pour la santé et une dite savoureuse.

Les auteurs ont constaté que lorsqu’on laisse la possibilité aux étudiants de choisir « le sain » ou « le savoureux », la sensation de faim après la dégustation est similaire pour tous les étudiants.

Pour Ayelet Fishbach, auteur de l’étude, « lorsque les gens se sentent obligés de manger sainement, cela leur donne faim et ils mangent plus. Quand ils mangent cette même nourriture par choix, ils ne vont pas compenser en mangeant beaucoup. »

Ces résultats sont à prendre en compte dans les campagnes qui encouragent la perte de poids, car selon Connie Diekman, directrice de l’université de Washington, à Saint-Louis, « dire que nous devons manger sainement, perdre du poids et faire plus d'exercice ne fonctionne que si les individus sont engagés à le faire. »

Référence

Ayelet Fishbach, Ph.D, professor, behavioral science and marketing, University of Chicago, Chicago, Ill.; Connie Diekman, R.D., M.Ed, director, university nutrition, Washington University, St. Louis, Mo.; Journal of Consumer Research, March 10, 2010.

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