L'ail contre le cancer du côlon

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 10/09/2008 Mis à jour le 27/02/2017
Nathalie Druesne-Pecollo réalise une thèse au sein de l’équipe Nutriments et Cancer du laboratoire de Nutrition et Sécurité Alimentaire (INRA, Jouy-en-Josas). Ses recherches montrent qu’un composé de l’ail, le disulfure de diallyle, empêche le développement et la prolifération de cellules cancéreuses du côlon. Cependant, rien ne montre encore que ces résultats peuvent être reproduits chez l’homme.

 

 

Quelles sont les substances de l’ail possédant des effets anticancéreux ?

 

Il existe diverses molécules soufrées dans l’ail capables de neutraliser des cellules cancéreuses in vitro. Mais les plus étudiées sont le sulfure et le disulfure de diallyle, des composés qui se forment lorsque l’ail est coupé ou broyé.

Par quel mécanisme agissent ces composés sur les cellules cancéreuses ?

Dans les cellules tumorales du côlon, ces molécules arrêtent temporairement le processus de multiplication cellulaire, mécanisme qui est dérégulé dans les cellules cancéreuses. Ces composés peuvent aussi provoquer l’apoptose de ces cellules, c'est-à-dire leur mort programmée. Cependant, le disulfure de diallyle ne fait pas qu’empêcher le développement des cellules tumorales in vitro : on observe aussi une modification de l’expression de certains gènes.

Peut-on évaluer l’efficacité du disulfure de diallyle par rapport à celle d’autres composants des fruits et légumes ?

En ce qui concerne l’action de l’ail sur les cellules tumorales coliques, la concentration en disulfure de diallyle qui permet d’observer un ralentissement de la multiplication des cellules dépend de la nature des cellules utilisées pour l’expérimentation. Le disulfure de diallyle n’est cependant pas la seule molécule végétale efficace contre les cellules tumorales, ni la plus efficace. On sait par exemple que le sulforaphane, une substance issue du brocoli, est plus efficace que lui.

Vos recherches seront-elles extensibles à l’homme dans un futur proche ? Sont-elles complémentaires d’études épidémiologiques existantes ?

Actuellement, quelques études épidémiologiques suggèrent que la consommation régulière d’ail diminue le risque de cancers digestifs et notamment celui du côlon. Mais il faut souligner que les recherches in vitro et in vivo sont réalisées avec des doses très élevées d’ail : aucune étude d’intervention nutritionnelle n’est disponible pour ces doses. Les résultats ne sont donc pas extrapolables à l’homme dans un avenir proche. En revanche, ils ouvrent des perspectives pour des recherches complémentaires.

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