Cancer : 7 aliments à diminuer

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean - Diététicienne-nutritionniste Publié le 18/10/2010 Mis à jour le 13/12/2022
Choisir ses aliments

Voici 7 conseils alimentaires en prévention du cancer ou si vous avez déjà été victime d'un cancer.

L'experte : Magali Walkowicz, diététicienne-nutritionniste et auteure de Combattre le cancer avec le régime cétogène

Le cancer contribue à un décès sur huit dans le monde et a dépassé les maladies cardiovasculaires en tant que principale cause de décès dans de nombreux pays. "On estime, dit Magali Walkowicz, qu'entre 30 % et 50 % de tous les cas de cancer peuvent être prévenus en évitant tabac, agents cancérigènes en milieu professionnel, certains agents infectieux, et en adoptant un mode de vie sain fondé sur une élimentation de qualité et la pratique régulière d'une activité physique." Dans cet article, nous vous présentons 7 aliments dont la consommation en grande quantité est associée à un risque plus élevé de cancer

 

En résumé : 

Moins de céréales raffinées

"La plupart des produits céréaliers commercialisés dans nos pays font monter le sucre sanguin et l'insuline : ils ont un index glycémique élevé et peuvent conduire à une charge glycémique élevée, dit Magali Walkowicz. Ce faisant, ils augmentent les niveaux de facteurs de croissance comme l'insuline et l'IGF-1, qui encouragent les cellules à se multiplier."

Dans les études épidémiologiques, une alimentation à index glycémique/charge glycémique élevés est associée à un risque accru de cancers colorectal, du sein (après ménopause), de l'endomètre, du pancréas. Les risques de développer d'autres cancers ne semblent pas être influencés par l'IG ou la CG.

Le message : préférer les aliments céréaliers peu transformés, préparés avec des farines intégrales. Pour consulter l'IG et la CG de centaines d'aliments, notre Guide des index glycémiques.

Moins de sucre et de produits qui en contiennent

Le sucre peut contribuer à activer la voie insuline et élever le niveau de facteurs de croissance comme l'IGF-1 qui est associé au risque de cancers. Le fructose ou le sirop de glucose-fuctose ne sont pas de bonnes alternatives au sucre car on les soupçonne eux aussi de conduire à une résistance à l'insuline qui n'est désirable ni en prévention du cancer ni du diabète.

Le message : réduisez la consommation de sucre blanc dans le thé, le café, les céréales du petit déjeuner, les confiseries, gâteaux, biscuits. Limitez les sodas, jus de fruits. Pour aller plus loin, le livre du Dr Robert Lustig, Sucre l'amère vérité.

Moins de sel

"Une consommation élevée de sel est associée à un risque plus important de cancer de l'estomac", dit Magali Walkowicz. Cette information provient surtout de données japonaises et coréennes où l'on mange de grandes quantités de viande, poisson, légumes conservées dans du sel. Le sel endommagerait les parois de l'estomac, et provoquerait des lésions. Pour les autres sources de sel alimentaire, les études sont moins éloquentes. Par précaution, ce pendant, il est conseillé de réduire toutes les formes de sel alimentaire. "L'Organisation mondiale de la santé recommande de consommer chaque jour moins de 5 grammes de sel par jour, soit environ 2 g de sodium pour la prévention des maladies cardiovasculaires, principale cause de décès dans le monde," indique Magali Walkowicz. Dans de nombreux pays à revenu élevé, environ 75 % du sel dans l'alimentation provient d'aliments transformés et de repas préparés à l'extérieur de la maison.

Le message : on diminue le sel en mangeant moins de charcuteries, plats préparés, pains, quiches, pizzas, en salant moins les plats que l'on cuisine. 

Moins de fritures

Les fritures renferment des produits de la dégradation des graisses (acides gras libres, composés polaires) qui ajoutent à la charge toxique de l'organisme. Surtout, beaucoup de fritures (frites, chips) renferment des niveaux élevés d’acrylamide, une substance potentiellement cancérigène.

Le message : ne manger des produits frits qu'occasionnellement, en limitant les temps de cuisson et en éliminant les parties carbonisées. 

Moins de viande rouge

Un excès de protéines animales stimule le niveau d'IGF-1. Ce n'est pas le cas avec les protéines végétales.

Un excès de viande rouge se traduit aussi par un excès de fer dans l'organisme, en particulier chez les hommes et aussi chez la femme de plus de 50 ans. L'excès de fer alimentaire semble associé à un risque plus élevé de certains cancers, soit parce que le fer est à l'origine de particules très réactives appelées radicaux libres, soit parce qu'il intervient dans d'autres réactions. Par exemple, si l'on mange beaucoup de fer alimentaire et qu'on avale en même temps une grande quantité de nitrates (eaux polluées), peuvent apparaître dans l'organisme des nitrosamines cancérogènes.

Les viandes sont souvent mangées après avoir été poêlées, rôties, grillées. Ce type de cuisson à température élevée donne naissance à des substances mutagènes, très nombreuses dans les parties grillées et roussies et dans le jude viande : amines hétérocyliques, hydrocarbures aromatiques polycycliques. Les études ont trouvé que les animaux qui sont exposés à ces mutagènes développent des cancers, notamment gastro-intestinaux. De leur côté, les études épidémiologiques ont trouvé que les personnes qui mangent le plus de viandes grillées, roussies, rôties ont plus de risque que les autres de développer un cancer du côlon, du sein, de la prostate, du pancréas.

Le message : pas plus de 500 grammes de viande rouge par semaine, comme le conseille le Fonds mondial de recerche sur le cancer (WCRF).

Moins de charcuteries

Les personnes qui consomment fréquemment des charcuteries, notamment des salaisons, courent un risque plus élevé de cancers du tube digestif par rapport aux personnes qui en consomment peu. Ceci s'explique vraisemblablement par la présence de sel nitrité dans ces aliments. Les nitrites peuvent dans certaines circonstances donner naissance à des cancérogènes, les nitrosamines. L'Institut américain de recherche sur le cancer estime qu'avec 50 grammes supplémentaires de charcuteries (ou de viandes en salaison), soit l’équivalent d’une saucisse ou moins de deux tranches de bacon, le risque de cancer du côlon augmente de 16 pour cent.

Le message : pour les charcuteries, nous recommandons zéro à trois portions par semaine dans notre guide La meilleure façon de manger.

Moins d'aliments ultra-transformés

Les aliments ultra-transformés (AUT) contribuent à l'obésité et au surpoids, donc au risque de plusieurs cancers. Contrairement à ce qu'on croit spontanément, les AUT ne se résument pas aux aliments traditionnels de la malbouffe comme les sodas ou les frites. En réalité, les AUT représentent 80 % de l'offre actuelle en supermarché, y compris dans les rayons diététique, bio ou "végétarien" (la plupart des steacks végétaux sont des AUT). Ces aliments représentent plus du tiers des aliments consommés par les Français. D'après les chercheurs, ils seraient la première cause de mortalité précoce dans les grandes villes.

Le message : selon le Dr Anthony Fardet, auteur de Halte aux aliments ultra-transformés ! Mangeons Vrai, ils ne devraient pas constituer plus de 15% de l'apport calorique.

Juste ce qu'il faut de calories

La restriction calorique (RC), un régime alimentaire dans lequel le nombre de calories est réduit par rapport à une consommation d'énergie spontanée, prévient le cancer expérimentalement (chez l'animal), mais on pense que ces enseignements sont valables pour l'être humain. Par exemple, la RC diminue les marqueurs inflammatoires et endocriniens associés au risque accru de cancer du sein chez les femmes, et les études épidémiologiques comme celles conduites à Okinawa au Japon apportent des preuves supplémentaires que la RC exerce des effets bénéfiques sur la longévité et le risque de cancer chez l'homme. 

Par ailleurs, lorsqu'on mange moins de calories, il semble que les cellules cancéreuses aient plus de difficulté à se multiplier. La démonstration en a été faite dans un tube à essais en 2001 par des chercheurs de l'université Ben Gourion en Israël. Soumises à une restriction d'énergie, ce qui est le cas quand on mange juste assez de calories pour rester en bone santé, les cellules normales se multiplient moins vite. Mais les cellules cancéreuses, parce qu'elles ont besoin de se reproduire rapidement, essaient de le faire plus vite que ne le permettent les ressources énergétiques, et c'est cela qui les fait mourir. En mangeant juste ce qui est suffisant, pas plus, concluent les chercheurs, on contribue à « affamer » les cellules cancéreuses.

Le message : manger à sa faim, pas plus (sauf circonstances festives); comme à Okinawa, essayer de sortir de table en ayant encore un peu faim. Ce conseil ne s'applique pas aux personnes qui ont un rapport perturbé avec la nourriture (tendances anorexiques).

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