Certains cosmétiques pourraient augmenter le risque d’endométriose

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 08/04/2021 Mis à jour le 09/04/2021
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Masques faciaux, rouges à lèvres, vernis à ongles, teintures capillaires… ces produits de beauté pourraient augmenter le risque de développer une endométriose, en raison des perturbateurs endocriniens qu’ils contiennent.

Pourquoi c’est important

L’endométriose est une maladie gynécologique très fréquente : on estime que 10 à 15% des femmes en âge de procréer pourraient en souffrir. C'est une maladie inflammatoire dans laquelle du tissu similaire à celui de la muqueuse de l’endomètre se développe en dehors de l’utérus. Cette croissance tissulaire est stimulée par les œstrogènes. L’endométriose est responsable de douleurs chroniques intenses dans la région pelvienne, de problèmes intestinaux et d'infertilité, diminuant considérablement la qualité de vie des femmes. Cette maladie est difficile à diagnostiquer et il n’existe pas de traitement pour la soigner. Bien que l’on ne connaisse pas ses causes exactes, des facteurs génétiques, environnementaux et, surtout, hormonaux semblent jouer un rôle.

C’est pourquoi la présence de perturbateurs endocriniens - des substances qui empêchent ou imitent l’action des hormones - dans certains produits cosmétiques et de beauté (masques, vernis, rouges à lèvres, teintures, laques…)  est particulièrement préoccupante. Dans une nouvelle étude parue dans la revue Environmental Research, des chercheurs ont étudié l’impact des perturbateurs endocriniens présents dans les cosmétiques sur le risque d’endométriose.

L’étude

Les chercheurs ont quantifié chez 124 femmes (atteintes ou non d’endométriose) les concentrations urinaires de parabènes et benzophénones, des perturbateurs endocriniens largement utilisés dans les cosmétiques. Ils ont également évalué le niveau d’utilisation, par les participantes, de produits cosmétiques et de beauté.

Les résultats indiquent clairement que les femmes qui utilisent le plus de produits cosmétiques ont des niveaux urinaires de parabènes et benzophénones plus élevés que celles qui en utilisent moins. De plus, les niveaux de certains perturbateurs endocriniens - particulièrement le méthylparabène et plusieurs benzophénones - présents dans les urines des femmes étaient associés à un risque accru d’endométriose.

En pratique

Parabènes et benzophènones font partie de ce que les scientifiques appellent l’exposome, un terme qui englobe tous les facteurs environnementaux non génétiques auxquels les êtres humains sont exposés depuis la naissance et qui contribuent au risque de maladies. Il est possible d'agir sur notre exposition à certains produits dangereux pour notre santé.

En ce qui concerne l’endométriose, l’absence de traitement justifie l’importance de mesures préventives et donc la nécessité d’éviter l’utilisation de produits contenant des perturbateurs endocriniens. Il faut donc bien lire les étiquettes afin de choisir des cosmétiques exempts de composés posant problème pour diminuer le niveau de perturbateurs endocriniens dans votre organisme. C'est peut-être également le moment de fabriquer vos cosmétiques "maison" afin de contrôler ce que vous appliquez sur votre peau. Vous pouvez également tester la cosmétique minimaliste pour dire adieu aux produits chimiques.

L’alimentation et notamment une consommation élevée d’oméga-3 pourrait également aider à prévenir l’endométriose. Pour les femmes qui sont touchées par la maladie, certains aliments peuvent avoir un effet sur les symptômes de l’endométriose car ils influencent la production d’œstrogènes ou qu’ils ont des propriétés anti-inflammatoires.

Pour faire efficacement la chasse aux pertubateurs endocriniens, lire la Petite bible de santé environnementale

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