Comment l’exercice physique fait perdre du ventre

Par Priscille Tremblais - Journaliste scientifique Publié le 31/12/2018 Mis à jour le 31/12/2018
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Vous avez pris la bonne résolution de faire plus de sport en 2019 ? Ou vous voulez simplement perdre cette petite bouée ventrale qui vous gâche la silhouette ? Voici comment l’exercice physique permettrait de la faire fondre selon une étude danoise parue dans Cell metabolism.

Pourquoi c’est important

La graisse abdominale est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, mais aussi de cancer, de démence et de mortalité toutes causes confondues. 

On sait que l'activité physique réduit le tissu adipeux viscéral (celui qui entoure les organes internes de la cavité abdominale) mais on ne sait pas comment. Certains chercheurs suggèrent que l’épinéphrine, une hormone dite de "combat ou de fuite", intervienne dans cet effet. Mais des chercheurs danois soupçonnent que l'interleukine-6 (une cytokine importante du système immunitaire) pourrait également jouer un rôle important car elle régule le métabolisme énergétique, stimule la dégradation des graisses et est libérée par les muscles pendant l'exercice.

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L’étude

Anne-Sophie Wedell-Neergaard, Helga Ellingsgaard et leurs collègues de l’université de Copenhague ont décidé de tester leur hypothèse sur 53 volontaires obèses. Les chercheurs ont séparé de manière aléatoire les participants en deux groupes : l’un recevant un traitement à base de tocilizumab, une molécule connue pour bloquer l’interleukine-6 (et utilisée pour traiter certaines maladies comme la polyarthrite rhumatoïde) et l’autre un placebo, combiné ou non avec un entraînement de vélo de 45 minutes plusieurs fois par semaine. Les scientifiques ont mesuré la graisse abdominale avant et après l’étude à l’aide d’une IRM.

Résultats : dans le groupe recevant le placebo, la pratique du vélo a permis de réduire de 8% le tissu adipeux abdominal par rapport aux participants non soumis à un entraînement. En revanche, dans le groupe sous tocilizumab, cette perte de graisse n’a pas été observée. Et au contraire, cette molécule a augmenté le taux de graisse abdominale, y compris chez ceux faisant du vélo.
« A notre connaissance, cette étude est la première à montrer que l’interleukine-6 joue un rôle physiologique dans la régulation de la graisse viscérale chez les humains » souligne Anne-Sophie Wedell-Neergaard.

En pratique

On ne peut évidemment rien déduire de cette étude, en termes cliniques pour l’instant. D’autant que l’interleukine 6 est connue pour être pro-inflammatoire dans certains contextes. Comme l’explique Anne-Sophie Wedell-Neergaard, « Les voies de signalisation dans les cellules immunitaires diffèrent considérablement par rapport aux cellules musculaires, ce qui entraîne des actions pro-inflammatoires et anti-inflammatoires, de sorte que l'interleukine-6 peut agir différemment chez les personnes saines et malades ».

En attendant d’en savoir plus sur le rôle de l’interleukine dans la perte de graisse viscérale, la pratique d’une activité physique régulière modérément soutenue ne peut que faire du bien à votre santé. Pratiquez une activité d’intensité modérée comme la marche, un jogging tranquille, de la natation, du cyclisme.
Et plus que votre poids (qui peut augmenter avec la prise de muscle), veillez à mesurer surtout votre tissu adipeux, à l’aide d’un mètre-ruban et/ou d’une balance à impédancemètre.

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