Le régime carnivore

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 02/12/2019 Mis à jour le 02/12/2019
Fiche pratique

À l’inverse des autres régimes en vogue, le régime carnivore prône une alimentation exclusivement animale, riche en protéines et pauvre en fibres et avec quasiment pas de glucides. Que doit-on en penser ?

Profil Alimentation non équilibrée, riche en protéines et graisses animales, très pauvre fibres et en glucides
Principe Alimentation exclusivement d’origine animale
Points forts
  •  Absence de glucides et de sucre ajouté
  • Possible perte de poids
Points faibles 
  • Pas de fibres
  • Risque de carence en micronutriments
  • À fort impact écologique

Qu’est-ce que le régime carnivore ?

Comme son nom l’indique, le régime carnivore consiste à se nourrir exclusivement d’aliments d’origine animale (viande, œuf, poisson, certains produits laitiers pauvres en lactose…). Il ne contient donc aucun glucide et aucun aliment d’origine végétale (il exclut même les boissons issues des plantes comme le thé et le café).

A quoi ressemble-t-il ?

Pour une ration calorique adulte normale, soit entre 1800 et 2000 calories, la part carnivore représente environ 26 % de la ration (contre les 15 à 20 % recommandés) alors que les lipides représentent près de 72 % :

Aliments Quantité Calories* Protéines* Lipides*
Œuf  100 g 134 13,5 8,62
Poisson 200 g 286 46,8 10,96
Viande 200 g 366 53,6 16,32
Fromage (type emmental) 30 g 115 8,46 9,06
Beurre 60 g 438 _ 48,3
Crème fraîche 30% 200 ml 590 4,94 61
Total - 1929 127,3 154,26

Voici ce qu’on peut ou non manger quand on suit ce régime :

Aliments interdits Aliments autorisés
  • Fruits et légumes
  • Produits laitiers à haute teneur en lactose (lait, yaourt, fromage à pâte molle, etc.)
  • Légumineuses 
  • Céréales
  • Sucres 
  • Fruits à coque et graines
  • Alcool 
  • Boissons autres que l'eau
  •  Viande : bœuf, poulet, dinde, abats, agneau, porc, etc.
  • Poissons : saumon, maquereau, sardines, crabe, homard, tilapia, hareng, etc.
  • Autres produits d'origine animale : œufs, saindoux, moelle osseuse, bouillon d'os, etc.
  • Produits laitiers à faible teneur en lactose (en petites quantités) : crème épaisse, fromage à pâte dure, beurre, etc.
  • Eau

Qu’en dit la recherche ?

Aucune étude n’existe à ce jour pour ce régime actuellement en vogue aux États-Unis. Quelles vertus y trouvent les tenants de cette diète ?

Le principal avantage que les défenseurs de ce régime mettent en avant est la perte de poids que l’on peut en tirer. En effet, les protéines ont un haut pouvoir de satiété : de ce fait on est moins tenté d’ingérer beaucoup de calories avec un plat riche en protéines comme le montrent de nombres études. (1)(2)

Cependant, d’autres régimes pauvres en glucides et notamment à IG bas peuvent aider à atteindre les mêmes résultats sans pour autant créer une carence en nutriments essentiellement présents dans les végétaux. (3)

Les risques potentiels

Le régime carnivore implique une grande consommation de graisses saturées, mais il peut aussi conduire à consommer une grande quantité de sel (notamment via les viandes transformées lorsqu’elles sont consommées).

L’excès de protéines pourrait aussi avoir des conséquences notamment au niveau de la fonction rénale (4). De même l’absence de végétaux pourrait mener à des carences en micronutriments (vitamines, minéraux et antioxydants). Mais aussi des carences en fibres qui permettent pourtant de nourrir les bonnes bactéries de l’intestin et participent au transit intestinal.

L’avis de LaNutrition

Ce régime permet sans doute une perte de poids mais rien n’indique qu’elle peut être maintenue dans le temps. Il n’a aucune étude pour le soutenir sur le plan scientifique. Par ailleurs, comme tout régime restrictif il est très difficile à suivre à long terme, par rapport à ses contraintes sociales et sa monotonie. Il peut même s’avérer dangereux s’il n’est pas encadré médicalement. Dernier point : il coûte cher (si on veut de la bonne viande, et sinon on s’expose à de nombreux polluants) à la fois sur les plans économique et écologique.

Références
  1. Paddon-Jones D1, Westman E, Mattes RD, Wolfe RR, Astrup A, Westerterp-Plantenga M. Nutr Metab (Lond). Protein, weight management, and satiety. Am J Clin Nutr. 2008 May;87(5):1558S-1561S
  2. Dominik H Pesta and Varman T Samuel. A high-protein diet for reducing body fat: mechanisms and possible caveats. Nutr Metab (Lond). 2014; 11: 53.
  3. Larsen TM, Dalskov SM, van Baak M, Jebb SA, Papadaki A, Pfeiffer AF, Martinez JA, Handjieva-Darlenska T, Kunešová M, Pihlsgård M, Stender S, Holst C, Saris WH, Astrup A; Diet, Obesity, and Genes (Diogenes)
  4. Project. Diets with high or low protein content and glycemic index for weight-loss maintenance. N Engl J Med. 2010 Nov 25;363(22):2102-13. doi: 10.1056/NEJMoa1007137.

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