Découverte d’un gène-clef de la longévité

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 03/05/2007 Mis à jour le 06/02/2017
Actualité

Une étude publiée dans la célèbre revue Nature vient de révéler la découverte d’un gène-clé qui pourrait expliquer pourquoi la restriction calorique permet aux organismes de vivre plus longtemps.

Il existe deux voies majeures permettant une vie plus longue : la voie de l’insuline dont la manipulation a permis de faire vivre deux fois plus longtemps des souris, mais au prix de nanisme et de difficultés à se reproduire, et la restriction calorique.

La restriction calorique consiste à diminuer les apports énergétiques tout en apportant à l’organisme les nutriments dont il a besoin. Les nombreux travaux menés sur ce sujet depuis des dizaines d’années sont parvenus à mettre en évidence qu’elle permettait d’allonger la durée de vie de nombreuses espèces animales tout en diminuant les risques de maladies chroniques, d’infarctus et de maladies cardiaques.

Les raisons pour lesquelles les animaux soumis à la restriction calorique vivent plus longtemps et en meilleure santé étaient jusqu’à présent peu claires. C’est en se servant d’un petit ver modèle d’1 mm répondant au doux nom de Caenorhabditis elegans que les auteurs de cette nouvelle découverte sont parvenus à leur résultat.

« Donner à l’animal 70% de ce qu’il mange spontanément accroît sa longévité de 20 à 30% », déclare Hugo Aguilaniu, co-auteur de l’étude et chercheur à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. « La restriction provoque un vieillissement harmonieux et dynamique » poursuit le chercheur.

Avec ses collaborateurs, des chercheurs du Salk Institute de San Diego (Etats-Unis), il a identifié chez ce petit ver habitué des laboratoires un gène nommé PHA-4, véritable « maître de jeu » régulant les autres gènes. Les chercheurs ont constaté qu’en bloquant ce gène, on annulait les effets de la restriction calorique sur la longévité. Au contraire en le stimulant, en le faisant se « sur-exprimer », et en soumettant l’animal à un régime normal, le ver vivait plus longtemps. Cette dernière expérience réalisée avec un régime restrictif, allonge encore un peu la durée de vie de C. elegans.

Comment agit ce gène ? Il permettrait d’améliorer les défenses contre le stress oxydatif responsable du vieillissement cellulaire en agissant sur le fonctionnement d’une enzyme antioxydante de l’organisme, la superoxyde dismutase (SOD).

D’après Martin Holzenberger, chercheur à l’Inserm (Paris), le gène PHA-4 serait « le seul, absolument indispensable, pour que la restriction calorique agisse sur la longévité ». Selon lui, ce gène « constitue a priori une bonne cible pharmaceutique en raison de son caractère spécifique »… quand son équivalent chez l’homme aura été bien étudié ! « PHA-4 correspond à 3 gènes (foxa 1,2,3) chez l’homme (et la souris). Plus on se rapproche de l’homme plus les choses sont complexes ». Il faudra donc des années de travail avant d’espérer détenir une solution thérapeutique.

Véronique Molénat

Hugo Aguilaniu, Nature, May 3rd 2007.

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