Chute de cheveux : les causes, que faire

Pourquoi je perds mes cheveux ?

Combien de cheveux perd-on par jour ?

D'après la société américaine de dermatologie, nous perdons entre 50 et 100 cheveux par jour. Au-delà, on peut parler d'alopécie.

Alopécie, calvitie, pelade : quelles différences ?

L'alopécie est le terme scientifique qui désigne la perte excessive de cheveux. Il provient du mot grec signifiant "renard", alopex, en référence à la perte importante de poils de cet animal au printemps.

La calvitie décrit plutôt le symptôme observé sur le crâne : l'absence totale ou partielle de cheveux.

La pelade est une maladie dermatologique, probablement d'origine auto-immune, qui se traduit par une perte de cheveux localisée, par plaques, laissant le cuir chevelu nu par endroits.

Qu'est-ce qui peut causer la chute des cheveux ?

Alopécie androgénétique et calvitie

L'alopécie androgénétique est la principale cause de calvitie. Elle possède une composante héréditaire (génétique) et une composante hormonale : elle est liée aux androgènes, des hormones masculines. 

La prévalence de l'alopécie androgénétique augmente avec l'âge

D'après la dermatologue Wendy Levingbook, "L'alopécie androgénétique est une affection androgéno-dépendante héréditaire dans laquelle la dihydrotestostérone joue un rôle majeur. La prévalence de cette forme d'alopécie augmente avec l'âge et touche plus de 70 % des hommes et 57 % des femmes de plus de 80 ans".

Alopécie : les raisons environnementales

La perte des cheveux est soumise à des facteurs génétiques mais est également influencée par de nombreux facteurs environnementaux comme le mode de vie ou l’alimentation. En effet, ces facteurs ont un impact sur l’inflammation, l’immunité, l’expression des gènes ou encore le stress oxydant. Ainsi, la chute des cheveux, aussi bien chez l’homme que chez la femme, peut être envisagée comme un signal d’appel de déséquilibres alimentaires ou de déficits en micronutriments. D’ailleurs dans des situations qui entrainent des déficits en micronutriments ou en protéines, par exemple après une chirurgie bariatrique, les patients subissent une perte de cheveux qui peut être réduite par la prise de compléments alimentaires. 

Une chute excessive de cheveux peut également être provoquée par :

• un stress important ;
• certains médicaments (chimiothérapies notamment) ;
• une perte de poids de plus de 10 kg ;
• une maladie avec une forte fièvre, des infections ;
• certaines maladies auto-immunes.

La perte de cheveux chez la femme

Chez les femmes, certaines périodes de la vie sont plus propices à conduire à une chute de cheveux, à savoir :

• la grossesse : au cours de la première partie de la grossesse. Mais la femme enceinte est protégée de la chute de cheveux pendant la seconde partie de la grossesse ;
• après l'accouchement ;
• la ménopause.

Les chutes de cheveux varient en fonction des saisons. Elles sont généralement plus importantes au printemps à l'automne.

Comment faire pour stopper la chute des cheveux ?

Les traitements contre la chute de cheveux

Des traitements sous forme de médicaments peuvent être prescrits contre la chute de cheveux : 

• le minoxidil, présent dans différents médicaments, stimule la repousse des cheveux. C'est aussi un vasodilatateur utilisé contre l'hypertension artérielle ;
• le finastéride, un anti-androgène qui bloque la chute de cheveux chez l'homme. 

Il existe aussi des traitements au laser pour réduire la chute de cheveux, comme la LLLT (low level laser therapy) ou laser de faible intensité. L'analyse d'une vingtaine d'études sur l'utilisation de la LLLT contre l'alopécie  a montré que ces dispositifs sont sûrs et efficaces chez les hommes et femmes qui perdent leurs cheveux et ne répondent pas ou ne tolèrent pas les traitements standard.

Enfin, une autre solution consiste à greffer des implants capillaires.

Alimentation anti-chute : que faire contre la perte de cheveux ?

Une alimentation « variée et équilibrée » devrait couvrir les besoins en vitamines et minéraux et donc apporter ceux qui sont importants à la santé du cheveu. Les déficits nutritionnels, une alimentation déséquilibrée, peuvent conduire à la perte de cheveux. Parmi les nutriments les plus essentiels aux cheveux se trouvent : la vitamine D, le magnésium, la vitamine B6, la vitamine C, les caroténoïdes et les oméga-3.

L'apport en vitamine D se fait essentiellement par l'exposition solaire entre mars et octobre sous nos latitudes. Il suffit d'exposer un maximum de peau au soleil, quelques minutes par jour (sans que la peau ne rougisse). L'alimentation est aussi une source de vitamine D, mais de manière bien moins importante.

Le magnésium se trouve essentiellement dans les eaux minérales (Rozana, hépar...), les légumineuses (lentilles, haricots secs), les noix, les oléagineux secs, les céréales complètes, les légumes à feuilles vert foncé, le germe de blé, les fruits de mer.

Concernant la vitamine B6, il est important de consommer à chaque repas des céréales complètes, des fruits et des légumes frais ainsi que plusieurs fois par semaine du poisson et de la volaille pour s'assurer de bons apports. Si vous prenez des compléments de magnésium, notez qu'il y a de fortes chances pour qu'il y soit déjà associé à la vitamine B6 (voire à d'autres vitamines du groupe B).

Pour les oméga-3, tournez-vous vers les poissons gras (saumon, sardines, maquereau, hareng...), les noix, les graines de lin ou de chia, ou les suppléments. 

Lire : La nutrition du cheveu (abonnés)

Les meilleurs compléments alimentaires pour éviter de perdre ses cheveux

Voici quelques-unes des molécules les plus intéressantes pour la nutrition du cheveu.

Les oméga-3

Les oméga-3 se trouvent dans les cellules qui bordent le cuir chevelu et participent également à l’hydratation du cuir chevelu et des cheveux. Les oméga-3 ont une action anti-inflammatoire, or on sait que l’inflammation exerce un effet néfaste sur la santé du cheveu. Ils favorisent également la circulation sanguine, ce qui améliore l’apport en sang, donc en nutriments et en oxygène au niveau du cheveu. 

La vitamine D

La vitamine D a des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices et a également un rôle important dans la prolifération et la différenciation des kératinocytes. Le récepteur de la vitamine D (VDR) est présent dans les cellules du follicule pileux. Les femmes qui perdent leurs cheveux présentent des niveaux de vitamine D plus faibles. 

Le zinc

Le rôle du zinc est essentiel car il est nécessaire à l’incorporation d’un acide aminé, la cystéine, dans la kératine. Un déficit en zinc pourrait constituer une cause d’alopécie, car le zinc freine la conversion de testostérone en dihydrotestostérone (DHT), le principal facteur de l’alopécie androgénétique. Les concentrations sériques en zinc sont significativement plus faibles chez des femmes présentant une perte de cheveux que chez des femmes n’ayant pas le même problème. Une supplémentation en zinc chez des personnes en déficit permet de réduire la perte de cheveux.

Le magnésium

Le magnésium joue un rôle dans le transport intracellulaire du glucose, qui est essentiel dans le métabolisme du follicule pileux, et dans la synthèse de la kératine, en prévenant la dégradation de la cystéine par les radicaux libres. Les déficits en magnésium augmentent également la sensibilité au stress, qui est un facteur aggravant de la chute de cheveux.

Les vitamines du groupe B

Les vitamines du groupe B sont essentielles à la santé et à la force du cheveu, elles agissent à plusieurs niveaux comme la synthèse de la kératine ou l’apport en sang et en oxygène au niveau du cheveu, qui est notamment soumis à la présence des vitamines B6, B12, B9. La vitamine B6 favorise l’incorporation de la cystéine dans la kératine. 

La vitamine E

La vitamine E est un antioxydant qui peut protéger les cheveux du stress oxydant. Les personnes souffrant de pelade ont moins de vitamine E dans le sang que les personnes sans problème de cheveux. Chez des personnes souffrant de perte de cheveux, une supplémentation d’un mélange de tocotriénols (100 mg par jour) pendant 8 mois a permis d’augmenter de 34,5 % le nombre de cheveux alors qu’aucune croissance capillaire n’a été observée dans le groupe de contrôle. Il est probable que les tocotriénols réduisent le stress oxydant, qui est associé à l’alopécie.

La vitamine C

Un apport insuffisant en vitamine C a une influence sur la création de la tige pilaire. De plus, la vitamine C augmente l'absorption du fer non héminique (provenant des produits végétaux) qui prévient la perte des cheveux. Elle est également essentielle pour prévenir le vieillissement du cheveu, accéléré par l’exposition aux polluants et au soleil, notamment grâce à son rôle d’antioxydant et de chélateur de métaux toxiques.

Pour en savoir plus, lisez notre comparatif : Cheveux : quels compléments choisir ? (abonnés)