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Deux chercheurs se sont intéressés à l’évolution du système immunitaire induite par les différents agents pathogènes rencontrés par nos ancêtres. Ces adaptations génétiques pourraient ainsi aider à mieux comprendre la réponse du corps aux infections, aux maladies inflammatoires et maladies auto-immunes.
Les mouvements migratoires qui ont façonné l’évolution de l’Homme l’ont aussi obligé à devoir faire face à des écosystèmes différents et à se battre contre de multiples micro-organismes pathogènes. L’humain s’est ainsi peu à peu adapté à son environnement et ces adaptations génétiques ont permis sa survie.
Aujourd’hui, le génome humain présente plus de 500 locus (emplacement d’un gène sur un chromosome) portant la trace d’une pression sélective. Parmi eux, plus de 300 gènes relatifs à l’immunité comportent des variations entre les populations, variations qui pourraient expliquer la sensibilité à certaines maladies, selon une étude réalisée par deux chercheurs hollandais publiée dans Trend immunology.
L’exemple du paludisme
Les scientifiques ont étudié comment différents pathogènes (virus, bactéries, parasites…), ceux causant le paludisme, la tuberculose, la grippe ou encore le sida par exemple, ont pu entraîner des changements dans l’ADN de différentes populations, notamment quand ces modifications étaient liées à l’inflammation. Ils se sont appuyés sur des travaux de plusieurs domaines de recherche : virologie, génétique, immunologie et microbiologie.
Le paludisme est la maladie qui a exercé la plus grande pression sélective connue, c’est pourquoi les chercheurs l’ont prise comme modèle pour expliquer leur théorie. Selon eux, pour la combattre, les humains et leurs ancêtres ont dû adapter leur système immunitaire pendant des millions d’années en augmentant la réponse inflammatoire. Mais leurs descendants aujourd’hui sont plus à risque de souffrir d’athérosclérose et de maladies cardiovasculaires.
La théorie évolutionnaire des maladies de civilisation
La théorie des deux chercheurs hollandais peut se résumer ainsi : augmenter l’inflammation pour mieux résister aux maladies infectieuses favorise à terme d’autres problèmes de santé. Ce n’était pas un souci tant que l’espérance de vie était peu élevée puisque ces maladies n’apparaissent qu’à un âge avancé. Mais l’espérance de vie actuelle, largement supérieure à celle de nos ancêtres, nous expose désormais à ces maladies : maladies auto-immunes (maladie de Crohn, maladie cœliaque, sclérose en plaques…) et inflammatoires (maladies cardiovasculaires, arthrose, athérosclérose).
« Il semble y avoir un équilibre » explique l’un des auteurs de l’étude, Jorge Domínguez-Andrés. « Les humains ont évolué en construisant leurs défenses contre les maladies. Cependant nous n’avons pas les moyens d’empêcher de nouvelles maladies de survenir, et les bénéfices immunitaires que nous avons obtenus peuvent aussi nous fragiliser face à ces dernières ».
De plus, l’augmentation des maladies chroniques et non transmissibles et la réduction des maladies infectieuses entraînées par une augmentation de l’hygiène (sanitaire, assainissement, gestion des déchets…) pourrait elle aussi être en cause dans l’apparition de maladies auto-immunes. En cause : une hypersensibilité du système immunitaire, pas suffisamment exposé aux agents microbiens.
Conclusion
Grâce aux nouvelles technologies de séquençage de l’ADN, le rôle des maladies infectieuses dans la sélection naturelle et dans l’émergence de maladies auto-immunes et inflammatoires commence ainsi à s‘éclaircir. Et la plus grande réactivité du corps à l’égard des agents pathogènes, héritée de nos ancêtres et qui n’est plus nécessaire dans de nombreux pays, pourrait aider à trouver de nouvelles pistes thérapeutiques pour les maladies inflammatoires et auto-immunes.
Référence
Domínguez-Andrés, J., & Netea, M. G. (2019). Impact of Historic Migrations and Evolutionary Processes on Human Immunity. Trends in Immunology. doi:10.1016/j.it.2019.10.001