7 faits étonnants sur le nerf vague

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 13/01/2020 Mis à jour le 05/07/2022
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C’est le nerf vague qui permet la communication entre nos deux cerveaux, et donc certains effets du microbiote. C’est aussi lui qui explique les effets des techniques corps-esprit. Voici 7 faits à découvrir sur ce nerf méconnu, clé essentielle d’une bonne santé.
 

Le nerf vague est le plus long des nerfs crâniens, il s’étend du tronc cérébral jusqu’au système digestif en passant par tous les organes viscéraux, d’où son nom dérivé du mot latin « errant, vagabond ». Il est responsable de la régulation du cœur, des poumons, des muscles de la gorge et des voies respiratoires, du foie, de l’estomac, du pancréas, de la vésicule biliaire, de la rate, des reins, de l’intestin grêle et d’une partie du gros intestin, pas moins. Plus de 80 % des informations qui circulent par le nerf vague vont des organes jusqu’au cerveau. 

On connaît le nerf vague via le bien connu malaise vagal qui survient lorsque le nerf est trop actif. A contrario, lorsqu’il est peu actif, cela entraîne divers désagréments qui n’ont pu être reliés à ce nerf que récemment. Voici 7 choses à connaître sur ce nerf encore peu connu, mais qui est de plus en plus étudié par les scientifiques.

Il permet au cerveau et à l’intestin de communiquer

Est-ce vraiment notre cerveau ou notre manque de volonté qui nous pousse à grignoter certains aliments ? En réalité, c’est le microbiote intestinal qui régit la prise alimentaire via le nerf vague (NV). 
Le Dr Navaz Habib, auteur du livre Activez votre nerf vague explique : « Une fois que l’on a compris que les fringales liées aux aliments qu’exigent nos bactéries intestinales sont en réalité des signaux relayés par le nerf vague à travers le système sanguin, il devient possible de reprendre la main et de modifier notre alimentation pour obtenir un effet bénéfique, non seulement sur notre microbiote, mais aussi sur notre santé globale. »

La stimulation du nerf vague, notamment sa branche intestinale supérieure droite pourrait être liée à la motivation et au plaisir. En effet une étude publiée dans le journal Cell, a révélé l’existence d’une population de neurones de récompense à cet endroit. Ces neurones fonctionneraient de la même manière que ceux de la récompense du système nerveux central. Leur stimulation induirait la libération de dopamine.
 

Sans le nerf vague, pas de faim ni de satiété

Les personnes qui ne ressentent pas ces sensations et chez qui se développent des troubles du comportement alimentaire souffrent probablement d’un dysfonctionnement du NV. En effet, durant le repas, ce dernier informe le cerveau sur la quantité et la composition du repas, signal qui permettra d’induire une sensation de satiété. Selon le Dr Habib, « un nerf vague insuffisamment actif peut ne pas être en mesure d’envoyer efficacement ce signal. Conséquence : une sensation continuelle de faim, une absence de perception de la satiété, et une suralimentation au cours des repas. Lorsque le nerf vague fonctionne normalement, il faut moins de 15 à 20 minutes pour se sentir rassasié après un repas. »

Le nerf vague protège de l’inflammation

L’inflammation est l’un des mécanismes de défense qui a permis la survie de l’humanité contre un vaste nombre d’agents pathogènes. C'est en effet le mécanisme d'alerte et de mobilisation du système immunitaire. Puisque le système immunitaire a pour fonction de corriger toute anomalie, le corps réagit par l’inflammation à toute agression, y compris les stress mentaux et émotionnels. Cela peut conduire à une inflammation chronique qui participe à la survenue de nombreuses maladies de civilisation : maladies auto-immunes, cancers, maladies dégénératives et cardio-métaboliques, etc.

Le nerf vague, s’il est correctement activé, participe à la régulation de l’inflammation. Via un messager chimique nommé acétylcholine, il envoie aux cellules immunitaires (surtout celles présentes au niveau de l’intestin) le signal de réduire l’inflammation quand celle-ci n’est pas nécessaire.

Un médicament antihistaminique, la famotidine, a permis de réduire les symptômes du COVID-19 dans des essais contrôlés, mais on ignorait par quel mécanisme. Une étude récente a montré que la famotidine active le nerf vague, ce qui a pour conséquence de supprimer l'inflammation excessive due à la maladie, qu'on appelle "orage de cytokines".

Pour aller plus loin : Arrêtons de saboter notre immunité, de Thierry Souccar

Moins il est stimulé, moins notre mémoire est bonne

Une mauvaise composition du microbiote intestinal et un dysfonctionnement du NV pourraient porter atteinte à notre capacité de créer des souvenirs. En cause : une mauvaise transmission des informations par le nerf vague du cerveau au microbiote.

Une étude de l'Université de Virginie sur des rats a montré que la stimulation de leurs NV renforçait leur mémoire. D’autres études ont été effectuées chez les humains et elles laissent entrevoir des traitements prometteurs pour des maladies touchant la mémoire comme la maladie d'Alzheimer.

Sans le nerf vague, nous devrions penser à respirer

Le neurotransmetteur acétylcholine, dont la sécrétion est induite par le nerf vague, ordonne aux poumons de respirer. Le NV innerve la trachée et les bronches et donne ainsi au cerveau les informations concernant le taux d’O2 et de CO2.

Un faible tonus vagal serait à l’origine des maladies pulmonaires, notamment la bronchite obstructive chronique (BPCO) et le syndrome d’apnée obstructive du sommeil.

Il explique pourquoi les techniques de relaxation marchent

Les respirations lentes et profondes stimulent le NV qui active à son tour un état de relaxation. 

Le nerf vague participe ainsi à gérer la variation du rythme cardiaque (VRC) c’est-à-dire la variation de la durée de l'intervalle de temps séparant 2 battements de cœur consécutifs. Des variations importantes de la fréquence cardiaque sont synonymes de l’équilibre et de l’adaptabilité du système nerveux autonome et notamment des systèmes sympathiques (dont le rôle est de préparer l’organisme à répondre à un stress) et parasympathiques (dont le rôle est de ralentir les fonctions de l’organisme pour favoriser la relaxation).

Le NV explique donc pourquoi une méthode comme la cohérence cardiaque (qui augmente la VRC) fonctionne.

À l’inverse, une mauvaise respiration provoque une mauvaise gestion du stress et peut être aussi le synonyme d’un dysfonctionnement vagal. Selon le Dr Habib, « l’un des signes de ce dysfonctionnement est qu’après un évènement stressant la fréquence cardiaque ne se normalise que lentement et la respiration reste longtemps superficielle. La personne capable de se calmer et ralentir son rythme cardiaque a un nerf vague qui fonctionne très bien. »

Lire aussi : SOS Anxiété du Dr Tanya Peterson

La stimulation du nerf vague est déjà utilisée par les médecins

Vous entendez peut-être parler du NV pour la première fois mais la bioélectronique s’en sert déjà. En utilisant des implants qui fournissent des impulsions électriques à diverses parties du corps, elle permet de stimuler avec succès le NV pour traiter l'inflammation, les migraines et l'épilepsie. La bioélectronique, un domaine d'études médicales en plein essor, pourrait représenter l'avenir de la médecine. Surtout si les études sur le nerf vague continuent d’être conduites. 

Parallèlement, il existe des moyens naturels d'activer le nerf vague, comme les massages

Pour en savoir plus : le best-seller du Dr Navaz Habib, Activez votre nerf vague 
 

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