Perte de force musculaire : un signe précoce de démence ?

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 29/06/2023 Mis à jour le 17/07/2023
Actualité

S’il est normal de perdre de la force en vieillissant, c’est aussi parfois le signe d’un risque accru de développer une démence plus tard.

Sport et Alzheimer

Plusieurs études ont déjà démontré que l’activité physique était bénéfique pour prévenir la maladie d’Alzheimer. L’exercice stimule la formation de nouveaux neurones. Et le sport protège les cellules en leur permettant de mieux résister aux facteurs de stress environnementaux et en augmentant leur capacité à prévenir les maladies.

Lire : Quel sport contre la maladie d'Alzheimer ?

Une nouvelle étude australienne suggère que la mesure de la force musculaire et les résultats d’un test physique pourraient aider à diagnostiquer la maladie d’Alzheimer plut tôt. Or un dépistage précoce permettrait de mettre en place plus rapidement des modifications du mode de vie.

Mesurer des aptitudes physiques pour diagnostiquer précocément la maladie

Pour étudier la relation entre la fonction musculaire et la démence, les équipes de recherche de l’université Edith Cowan ont utilisé les données de l'étude de Perth sur le vieillissement, portant sur plus de 1000 femmes âgées en moyenne de 75 ans. Les chercheurs ont mesuré la force de préhension des femmes et le temps qu'il leur a fallu pour se lever d'une chaise, marcher trois mètres, se retourner et se rasseoir : c’est le test « TUG » (timed-up-and-go). Ces évaluations ont été répétées au bout de cinq ans.

Au cours des 15 années suivantes, près de 17 % des femmes ont été touchées par une démence. L'équipe a découvert qu'une force de préhension plus faible et un score au test TUG plus lent étaient des facteurs de risque importants pour développer une démence : les femmes ayant la force de préhension la plus faible avaient deux fois plus de risque de démence que celles qui étaient les plus fortes. Même chose avec le test TUG : les femmes les plus lentes étaient deux fois plus susceptibles de souffrir de démence que les femmes les plus rapides.

Lorsque les chercheurs ont examiné les changements dans la force de préhension et les résultats aux tests TUG après cinq ans, une diminution des performances était également liée au risque accru de démence. Les femmes dont la performance au test TUG avait le plus baissé risquaient quatre fois plus de décéder d’une démence que les femmes les plus rapides !

La force de préhension, qui se mesure facilement à l'aide d'un appareil portatif appelé dynamomètre, pourrait donc être une mesure de la santé du cerveau. Elle serait utile pour détecter au plus tôt des signes de démence chez des patients.

L'intégration de tests de la fonction musculaire dans le cadre du dépistage de la démence pourrait être utile pour identifier les personnes à haut risque

Le Dr Marc Sim, un des auteurs de cette recherche, a expliqué dans un communiqué de l’université, que « Les tests de force de préhension et de TUG ne sont pas couramment effectués dans la pratique clinique, mais les deux sont des outils de dépistage peu coûteux et simples. » Il ajoute : « L'intégration de tests de la fonction musculaire dans le cadre du dépistage de la démence pourrait être utile pour identifier les personnes à haut risque, qui pourraient alors bénéficier de programmes de prévention primaire visant à prévenir l'apparition de la maladie, comme une alimentation saine et un mode de vie physiquement actif. »

Du sport contre Alzheimer

L’activité physique fait partie intégrante du protocole RECODE mis au point par le Dr Dale Bredesen pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. « La recherche a montré non seulement que l’exercice était bénéfique, mais aussi que la position assise était préjudiciable à la santé cognitive et physique (en particulier cardiovasculaire) », explique-t-il dans La fin d’Alzheimer.

Il précise : « L’exercice réduit la résistance à l’insuline, qui joue un rôle clé dans la maladie d’Alzheimer. Il augmente la cétose, ce qui, entre autres effets, accroît la production de la molécule BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau) bénéfique aux neurones. Il augmente aussi la taille de l’hippocampe, une région cérébrale essentielle pour la mémoire. »

Pour en savoir plus, lisez : La fin d'Alzheimer

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