L’aspartame est cancérogène

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 25/11/2008 Mis à jour le 28/02/2017
Probablement FAUX aux doses habituelles

Le bon goût du sucre avec zéro calorie ! C’était la raison d’être de l’aspartame et de son succès. Mais y’a-t-il un revers à cette médaille ? Depuis sa mise sur le marché en 1974 jusqu’à aujourd’hui, l’aspartame est suspecté de provoquer des cancers du cerveau, mais aussi des lymphomes et des leucémies. Pourtant, les preuves scientifiques manquent.

Chez l’animal, les études conduites par le fabricant de l’aspartame ou financées par lui n’ont pas trouvé de preuves que l’aspartame est cancérogène. Il en va de même des études conduites par le National Toxicology Program (un organisme officiel indépendant) sur des souris transgéniques, conçues pour être particulièrement sensibles aux agents cancérogènes.

Cependant, des travaux menés par un institut italien indépendant, la foundation Ramazzini et publiés en juin 2007 dans le journal Environmental Health Perspectives ont soulevé de nouvelles inquiétudes. Ces études ont consisté à donner chaque jour de l’aspartame à des rats pendant de très longues périodes. Les doses étaient respectivement de 20 et 100 mg par kilo de poids. Les animaux nourris aux doses les plus élevées ont développé plus de lymphomes, de leucémies, et de cancers mammaires que ceux qui n’avaient pas consommé d’aspartame. A la dose de 20 mg par kilo, il y a aussi plus de cancers, mais ce résultat n’est pas significatif au plan statistique. En France, on considère qu’une personne peut consommer chaque jour sans risque jusqu’à 40 mg d’aspartame par kilo de poids, la consommation moyenne ne dépassant généralement pas 10 mg par kilo.

Des études épidémiologiques ont été menées chez l’homme. Le 4 avril 2006, des chercheurs de l’Institut national du cancer (NCI) des Ėtats-Unis ont présenté à Washington les résultats d’une étude épidémiologique : ils n’ont trouvé aucun lien entre la consommation d’aspartame et les risques de lymphomes, leucémies ou de tumeurs du cerveau.

En France, selon Mostafa Ould Elhkim, toxicologue à l’Afssa, « les données épidémiologiques des registres des cancers ne permettent pas de donner d’indication définitive sur une éventuelle relation aspartame - tumeurs du cerveau mais elles montrent qu’aujourd’hui la commercialisation de cet additif alimentaire en France ne s’est pas accompagnée d’une augmentation de la fréquence des tumeurs cérébrales ni d’une mortalité accrue liée à cette pathologie dans la population générale. »

Pas de risque accru de cancer

On peut conclure provisoirement, comme l’ont fait l’Autorité européenne de sécurité alimentaire  et la Food and Drug Administration américaine que l’aspartame ne semble pas entraîner de risque accru de cancer aux consommations habituellement relevées dans la population.

L’aspartame a aussi été accusé de favoriser les crises d’épilepsie chez les personnes sensibles et cet aspect de la sécurité de l’aspartame reste controversé. Selon le toxicologue de l’Afssa, Mostafa Ould Elhkim, « l’analyse de la littérature met en évidence l’absence d’arguments pour établir un lien de causalité entre aspartame et crises d’épilepsie ou anomalies de l’électroencéphalogramme chez l’homme. » C’est aussi l’avis de John Fernstrom, professeur de psychiatrie à l’université de Pittsbrugh, et l’un des experts mondiaux dans le domaine des neurotransmetteurs, qui a conduit des études sur les effets de l’aspartame et de ses produits de dégradation sur le système nerveux. Cependant, des chercheurs de l’université de Prétoria (Afrique du Sud) ont récemment soutenu qu’une consommation excessive d’aspartame pourrait entraîner chez certaines personnes des troubles mentaux, du comportement ou émotionnels.

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