Grossesse : les apports en oméga-3 des Françaises très insuffisants

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 28/01/2019 Mis à jour le 28/01/2019
Actualité

Une nouvelle étude française attire l’attention sur les apports en oméga-3 chez les femmes enceintes : ils sont très au-dessous des recommandations.

Pourquoi c’est important

Pendant la grossesse, les apports en oméga-3 doivent être suffisants pour la santé de la mère et pour celle de l’enfant. Ces graisses polyinsaturées (trouvées par exemple dans les poissons gras comme la sardine ou le saumon et les noix et graines oléagineuses) présentent en effet de nombreux bénéfices : elles permettraient de limiter le risque de prématurité, d’améliorer le développement moteur et cognitif de l’enfant, et pour la mère serait un bon moyen de réduire le stress. Les oméga-3 pendant la grossesse permettraient également de réduire le risque d'allergie chez l'enfant

Des apports trop faibles en oméga-3 chez la femme enceinte pourraient avoir un impact négatif sur la teneur en oméga-3 dans les membranes cérébrales du fœtus et du nourrisson et donc dans le développement visuel et cognitif de l’enfant au cours des premières années de vie.  

L’étude

Dans cette nouvelle étude parue dans la revue Prostaglandins, Leukotrienes and Essential Fatty Acids, les chercheurs ont déterminé les apports en lipides et en acides gras polyinsaturés chez 28 femmes enceintes françaises et 21 femmes allaitantes. Cette étude fait partie de l’enquête nationale INCA2. Les résultats obtenus ont été comparés aux données concernant 742 femmes en âge de procréer.

Pour leur analyse, les chercheurs ont utilisé les valeurs de l’apport journalier recommandé de 250 mg/jour pour l'acide docosahéxaénoïque ou DHA, 500 mg/jour pour l’acide éicopentaénoïque ou EPA et une quantité d’acide alpha-linolénique ou ALA correspondant à 1% de l’apport énergétique total (recommandations de l'ANSES). Le DHA et l'EPA sont deux oméga-3 à longues chaînes, immédiatement disponibles pour l'organisme et trouvés essentiellement dans les poissons. L'ALA est un oméga-3 végétal que le corps transforme ensuite plus ou moins bien en EPA et DHA dans le corps.

Les apports quotidiens en acides gras oméga-3 des participantes se sont ainsi avérés 4 à 10 fois inférieurs (pour ALA et DHA respectivement) aux recommandations chez les femmes enceintes comme chez celles en âge de procréer. Ce résultat suggère que la grossesse n’entraîne pas de modifications alimentaires pour favoriser les apports en oméga-3.

Pour les auteurs de l’étude, de nouveaux programmes de santé publique pourraient être développés pour encourager les femmes enceintes et allaitantes à consommer plus d’huiles végétales et de margarines riches en ALA, ainsi que des poissons gras riches en EPA et DHA.

À lire aussi : Les besoins alimentaires de la femme enceinte

En pratique

L’étude, même si elle porte sur un faible nombre de personnes, a mis en évidence une faible consommation d’huiles végétales riches en ALA ainsi que de poissons et de fruits de mer riches en EPA et DHA chez la femme enceinte. Il est cependant difficile de généraliser les résultats à la population française.

Toutefois, cette étude est l’occasion de rappeler l’importance des oméga-3 pour la santé de la mère et de l’enfant. Pendant la grossesse, pour avoir des apports en oméga-3 suffisants tout en minimisant les risques toxicologiques liés à la consommation de poisson à cette période de la vie, il faut savoir choisir les meilleures sources d'oméga-3.

Retrouvez-les dans notre article : Grossesse : les meilleures sources d’oméga-3

Pour aller plus loin, lire : Le guide alimentaire de la future maman

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