Les carences liées à la malbouffe augmentent la faim des enfants

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 06/11/2019 Mis à jour le 06/11/2019
Actualité

Au moins un enfant âgé de moins de 5 ans sur trois est dénutri ou en surpoids et un sur deux souffre de faim insoupçonnée selon un rapport récent de l’Unicef.

Entre dénutrition et obésité, les deux plus grands problèmes alimentaires du monde, se trouverait la faim « insoupçonnée », une faim liée à l’exposition des enfants à la malbouffe.

La « junk food » provoque ainsi des carences qui passent souvent inaperçues, et qui alimentent une « faim insoupçonnée » touchant aujourd’hui près de 340 millions d’enfants et soupçonnée d’être en cause dans l’épidémie actuelle d’obésité.

Selon l’UNICEF, ce problème commence dès les premiers mois de vie, avec une majorité d’enfants privés de l’allaitement maternel et se poursuit avec la diversification alimentaire pas toujours bien conduite, ce qui est à l’origine de carences et de problèmes de croissance chez les enfants. 

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Indépendamment de tous les ingrédients des aliments ultra-transformés qui influencent directement le poids, la faim excessive de ces enfants pourrait être le résultat d’un message du corps cherchant désespérément les nutriments dont il a besoin.

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Le rapport de l’UNICEF

Dans ce rapport de nombreux enfants et mères ont été interrogés sur les causes de ces comportements alimentaires. Il en ressort évidemment que l’une des premières limites est bien le coût d’une alimentation saine. Mais le goût est aussi en cause : comment après avoir goûté à la malbouffe et ses exhausteurs de goût peut-on retourner à une alimentation saine perçue comme fade ? Le manque de temps des parents pour cuisine serait aussi en cause dans la consommation de produits transformés rapides à consommer.

Pour l’UNICEF, il est urgent de créer des environnements alimentaires adaptés aux enfants pour leur fournir une alimentation réellement nutritive, sûre, abordable et durable en encourageant les familles et les jeunes à demander de vrais aliments, en encourageant aussi les distributeurs à améliorer la sûreté, la disponibilité et le prix d’une alimentation saine tout en limitant le marketing abusif pour les produits ultra-transformés certes bon marché mais mauvais pour la santé.

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En pratique

Pour réduire le coût du panier alimentaire tout en privilégiant la qualité, voici quelques conseils de Nicole Darmon, docteur en Nutrition et directrice de recherche à l’INRA :

  • Supprimer tous les produits de mauvaise qualité (boissons sucrées, gâteaux, plats préparés…) et répartir cette économie dans des catégories d’aliments saines (fruit et légumes, légumes secs, noix…)
  • Choisir des aliments de bon rapport qualité nutritionnelle/prix (féculents, légumes secs, pomme de terre, certains fruits et légumes, œuf, volaille, abats, poisson surgelé, sardine, maquereau, lait et produits laitiers frais, huiles végétales)
  • Privilégier les marques distributeurs, les magasins hard-discount, les marchés populaires et la vente directe chez les producteurs pour ces aliments de bonne qualité.

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