3 tasses de café par jour pour vivre plus longtemps ?

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 28/04/2014 Mis à jour le 16/01/2019
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Une vaste étude a trouvé que les gros consommateurs de café souffrent moins de diabète, maladies cardiovasculaires, et de certains cancers, ce qui réduit leur risque de mortalité. Une autre confirme.

Le petit café que l’on prend pour se réveiller le matin, se stimuler la journée ou pour partager un moment de convivialité pourrait-il nous permettre de vivre plus longtemps ? C'est ce que suggèrent des études.  Les molécules du café qui peuvent influencer la santé sont la caféine, l’acide chlorogénique, et les diterpènes, cafestol et kahwéol.

Moins de maladies avec 3-4 tasses par jour

D’après une vaste étude parue dans BMJ, les personnes qui boivent trois à quatre tasses de café par jour en tireraient plus de bénéfices que d’effets nocifs pour leur santé.  Robin Poole et son équipe de l’université de Southampton ont mené une étude « parapluie » à partir de 201 études. Une étude « parapluie » consiste à synthétiser des analyses pour résumer une recherche sur un thème. Les chercheurs ont trouvé que la consommation de café était sans danger dans des fourchettes de consommation « habituelles ». Les personnes qui consommaient du café avaient moins de risque de souffrir de certains cancers : prostate, endomètre, peau et foie. Ils avaient aussi moins de diabète de type 2 et de cirrhoses. Le maximum de bénéfices s’observait pour une consommation de trois à quatre tasses par jour, sauf pour les femmes enceintes ou celles qui risquent de souffrir de fractures.

Pour ceux qui consommaient trois à quatre tasses de café par jour, le risque de mortalité était réduit de 17 %, la mortalité cardiovasculaire de 19 %, le risque cardiovasculaire de 15 %. Ces résultats proviennent globalement d’études d’observation donc qui ne permettent pas d’établir formellement un lien de cause à effet. Mais ils vont dans le même sens que d’autres travaux.

Un risque de mortalité réduit avec 2-3 tasses

Dans une autre étude de grande ampleur, parue en 2014 dans British Journal of Nutrition, les auteurs de l'université Kyung Hee (Séoul) et de la Harvard School of Public Health (Boston) ont étudié l’association entre la consommation de café et la mortalité. Ils ont sélectionné 20 études incluant 129 538 décès parmi 973 904 participants.

Dans l’ensemble des études, le risque de décès de ceux qui consommaient le plus de café par rapport à ceux qui en consommaient le moins était diminué de 14 %. Les chercheurs ont différencié les études pour lesquelles les plus gros consommateurs buvaient au moins 2 à 4 tasses par jour et celles où ils en buvaient au moins 5 à 9 tasses par jour ; les diminutions de risque de mortalité étaient similaires.

Concernant les différences géographiques, l’association semblait plus forte dans les 8 études conduites en Europe, où la diminution du risque atteignait 22 %, et dans les 3 études japonaises, avec un risque réduit de 18 % ; dans les 9 études conduites aux Etats-Unis, le risque de décès ne diminuait que de 8 %. Il n’y avait pas de différence notable entre les sexes.

De plus, une association faible mais significative a été trouvée avec une consommation modérée de café : le risque de mortalité diminuait de 8 % avec une consommation de 1 à 2 tasses par jour.

Enfin, une forte consommation de café décaféiné était aussi associée à une réduction du risque de décès, mais les données étaient limitées. Le café décaféiné ne contient pas de caféine, la molécule qui stimule le système nerveux et favorise l’état d’éveil.

Le café protégerait l’ADN

Mais comment expliquer cet effet bénéfique du café ? La réponse se trouve peut-être en partie dans cette nouvelle étude parue en novembre 2018 dans la revue European Journal of Nutrition.

Les chercheurs ont recruté 50 hommes et 50 femmes en bonne santé en Europe centrale. L’étude s’est déroulée en deux périodes de quatre semaines chacune. Les participants ont été répartis au hasard en deux groupes : certains ont bu du café et les autres de l’eau. Pour chaque période, le déroulement était similaire : d’abord, pendant un certain temps, les participants devaient boire au moins 500 mL d’eau par jour, et aucun produit contenant de la caféine (ni café, ni thé). Ensuite, certains ont bu chaque jour 500 mL de café noir fraîchement préparé, et les autres ont continué avec l’eau. Un prélèvement sanguin a été réalisé le dernier jour de chaque période de test.

A la fin de la période d’intervention, il y avait moins de cassures dans l’ADN chez ceux qui avaient bu du café que chez les témoins. L’effet du café était similaire chez les hommes et chez les femmes. Au cours de l’expérience, aucun groupe n’a eu de changement significatif dans ses apports caloriques ou son poids. Par conséquent, on peut penser que la consommation de café a un effet protecteur sur l’ADN.

En pratique

Il faut redire que ces études sont des études d'observation, qui ne permettent pas de conclure à une relation de cause à effet. De plus, les réductions de risque sont faibles : 10 à 20% en moyenne. Ces résultats doivent donc être pris avec prudence. Si on est convaincu(e), on peut boire 1 à 3 tasses de café chaque jour.

Il existe cependant des contre-indications qui sont celles de la caféine. En période de grossesse et d'allaitement, il est préférable de ne pas boire plus de 2 tasses par jour, soit l'équivalent de 200 mg de caféine. Le café est déconseillé chez un enfant, dans les troubles anxieux, le glaucome. Prudence aussi dans l'hypertension et l'ostéoporose.

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