Viande rouge et charcuterie : des chercheurs bousculent les recommandations officielles

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 02/10/2019 Mis à jour le 02/10/2019
Actualité

14 chercheurs de 7 pays différents remettent en cause les recommandations concernant les risques prétendus liés à la consommation de viande et de charcuterie. Détails.

Pourquoi c’est important

Il est bien établi aujourd’hui que la consommation de viande rouge et de charcuterie augmente le risque cardiovasculaire, le risque de cancer et même de diabète, même si les mécanismes en jeu ne sont pas tout à fait clairs. Pourtant c’est l’un des piliers sur lesquels les politiques de santé publique se fondent.

L’étude

Dans leurs nouvelles recommandations publiées dans les Annals of Internal Medicine, 14 chercheurs (présumés sans conflit d’intérêts) réanalysent de nombreuses études.

Pour les chercheurs, les résultats des recherches sur lesquelles se sont basées les autorités de santé ne sont pas assez significatifs et la qualité des preuves est trop faible. Ils réanalysent plus d’une dizaine d’études tout en affirmant qu’il est difficile d’isoler l’effet d’un aliment particulier sur toute une vie. Leur but ? Faire mûrir les recommandations, trop axées sur les bénéfices sociétaux et non individuels dans le but d’aller dans le sens d’une médecine personnalisée.

Résultats : la diminution de la consommation de viande rouge entraînerait une très faible réduction du risque de complications cardiovasculaire et de diabète de type 2 avec 1 à 6 cas en moins pour 1000 personnes (pour une consommation de viande de moins de 3 portions par semaine).

De même, la réduction de la consommation de viande à moins de 3 portions par semaine induirait une très faible baisse de la mortalité par cancer, avec 7 cas en moins sur 1000 personnes.

En conséquence, ils concluent qu'il est possible de continuer à consommer (pour ceux dont c’est l’habitude) de la viande et de la charcuterie à raison de 3 à 4 fois par semaine, tout en précisant que leurs recommandations ne tiennent pas compte du bien-être animal et de l’impact environnemental de la consommation de viande. 

En pratique

LaNutrition.fr se situe dans la lignée de ces recommandations, même si la consommation de viande et de charcuterie n'est pas obligatoire. LaNutrition.fr recommande en effet 0 à 4 portions de viande par semaine et 0 à 3 portions de charcuterie hebdomadaires.

Nous conseillons aussi que :

  • La consommation de viande doit faire partie intégrante d’un régime riche en fruits et légumes et d’un mode de vie sain.
  • Les viandes issues des filières biologiques, garantissant le bien-être animal et la non-prise d’antibiotique, doivent être privilégiées.
  • La viande doit être débarassée de toutes les graisses visibles avant cuisson, surtout si elle est issue d'un élevage conventionnel (car c'est dans la graisse que se nichent tous les polluants).
  • Les cuissons longues à basse température sont préférables à celles à haute température.
  • Les parties carbonisées et roussies soient supprimées avant consommation.
  • Les charcuteries issues d’animaux nourris aux graines de lin (qui contiennent davantage d’oméga-3) et celles sans nitrites doivent être privilégiées.

À lire aussi : La meilleure façon de manger de la viande et de la charcuterie (abonné) et Pourquoi et comment dépolluer sa viande avant de la manger

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