À quoi sert le sélénium ?

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 08/02/2021 Mis à jour le 09/02/2021
Choisir ses aliments

Indispensable au bon fonctionnement du corps, le sélénium est cependant peu  présent dans les sols français. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cet oligo-élément antioxydant.

Qu’est-ce que c’est ?

Le sélénium est un oligo-élément essentiel qui doit donc être apporté par l’alimentation. Sa présence dans les sols dicte ses concentrations dans les aliments végétaux. Les noix du Brésil, les graines, les légumes verts, les champignons sont d'excellentes sources de sélénium dans les régions où le sol en contient suffisamment (ce qui n'est pas le cas en France). La levure de sélénium est également une excellente source et est utilisée pour faire du pain. Les animaux qui consomment des aliments essentiellement végétaux en particulier le poisson, les fruits de mer, le bœuf et la volaille, sont aussi de bonnes sources de cet oligo-élément.

Le sélénium intervient dans de nombreuses réactions métaboliques de l’organisme. Une carence ou un surdosage peuvent toutes deux avoir des effets délétères sur la santé.

À quoi ça sert ?

Le sélénium intervient dans la défense contre le stress oxydant en participant à la fabrication d'antioxydants par l'organisme, dont la glutathion peroxydase. Il participe aussi à la régénération de la vitamine C et d’autres antioxydants. Il intervient dans la régulation des hormones thyroïdiennes, la formation des spermatozoïdes, la lutte contre l'inflammation et le maintien de l’immunité.

Que disent les études ?

Nous n'avons examiné que les études s'intéressant aux effets d’une supplémentation en sélénium hors carence.

Contre le cancer

Le sélénium est encore à l’étude en ce qui concerne les effets d’une supplémentation en prévention de divers cancers ainsi que son utilité comme adjuvant des traitements.

Contre les infections

Des suppléments de sélénium semblent stimuler l’immunité, y compris chez les personnes qui ne manquent pas de ce minéral. Ils pourraient aider à lutter contre certaines infections virales, prévenir certains cancers et notamment améliorer l’état de santé des personnes infectées par le VIH.

Contre le vieillissement

Son caractère antioxydant le rendant intéressant contre le stress oxydant et donc les maladies liées au vieillissement, le sélénium a longtemps été considéré comme un composé «anti-âge ». Cependant la recherche de ces dernières années semble plus mitigée. Ainsi, selon une méta-analyse de 2019 ses effets sur le vieillissement sont pour le moins controversés et il n'est pas certain que cet oligo-élément soit utile contre les effets de l'âge et les maladies associées.

Pour aller plus loin, lire : Peut-on encore manger du saumon ?

En pratique

Les signes d’une carence en sélénium sont un affaiblissement du système immunitaire, une arythmie cardiaque, une faiblesse musculaire, une anémie, une humeur dépressive, de l'anxiété et une confusion. Associée à un déficit en iode, elle peut entraîner une hypothyroïdie.

La forme la plus grave de la carence en sélénium est la maladie de Keshan, une cardiomyopathie survenant dans certaines régions du monde où les sols sont pauvres en sélénium. La maladie de Kashin-Beck, une déformation invalidante des os, du cartilage et des articulations, est aussi associée à une carence en sélénium.

Il existe souvent une carence en vitamine E concomitante dans de nombreuses maladies liées à une carence en sélénium.

A contrario, un surdosage en sélénium est responsable de la sélénose qui se traduit par une fatigue intense, une chute des cheveux et des ongles friables. Les personnes souffrant de sélénose ont une haleine caractéristique (odeur d'ail) et souffrent de problèmes digestifs.

L’apport nutritionnel conseillé est de 70 μg par jour pour les adultes en bonne santé. Cependant, ce niveau est considéré comme faible d'après certaines études qui fixent l’apport à 90 μg par jour. En France, les autorités de santé recommandent de ne pas consommer plus de 400 micro grammes de sélénium par jour.

Des suppléments peuvent être conseillés aux personnes immunodéprimées, aux personnes de plus de 60 ans, aux sportifs dont le stress oxydant est augmenté par l’exercice et bien sûr aux personnes carencées. Le sélénium en complément est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante ainsi que chez les personnes présentant un goître et chez les hommes en âge de développer un cancer de la prostate.

Le sélénium peut être apporté sous différentes formes : sélénite, sélénate, sélénocystéine, sélénométhionine. La sélénométhionine est la principale forme que l’on trouve dans les aliments.

La dose usuelle en complément nutritionnel est de 25 μg/jour pour un homme et de 15 à 20 μg/jour pour une femme. En cas de maladie immunitaire, virale ou cancéreuse, des doses plus fortes de sélénium, de 200 à 400 μg/jour, peuvent être utiles, avec un suivi médical.

À lire : Le bilan de stress oxydatif et les marqueurs biologiques du vieillissement (Abonné)

Références
  1. Cai Z, Zhang J, Li H. Selenium, aging and aging-related diseases. Aging Clin Exp Res. 2019 Aug;31(8):1035-1047.
     

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