Le bisphénol A est interdit dans les emballages alimentaires, mais ses remplaçants auraient les mêmes effets néfastes, notamment sur le système endocrinien.

Comme en France, la culture de tomate au Maroc nécessite quelques passages de produits chimiques, insecticides et fongicides. Certes, nous n’utilisons pas les mêmes produits qu’en France car l’environnement (climat, type d’insectes…) et les variétés utilisées sont différents. Mais tous ces produits sont homologués.
Pour ce qui est des tomates exportées en Europe, elles suivent la réglementation européenne, notamment au niveau des limites maximum de résidus de pesticides autorisées. Les inspecteurs de l’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations du Maroc passent régulièrement chez les exploitants qui exportent leurs tomates. Ils prélèvent des échantillons et font une batterie de contrôle pour vérifier leur conformité. La culture sous serre permet de développer depuis quelques années la lutte intégrée. Celle-ci permet de limiter voire d’éviter l’utilisation de pesticides. De toute façon, compte tenu de la concurrence montante de nouveaux pays producteurs et de la hausse des coûts de production au Maroc, les producteurs sont obligés de penser à la qualité et la traçabilité de leur produits. Cette qualité conditionne l’avenir de la tomate marocaine sur les marchés internationaux.
Un contrôle régulier |
L’établissement autonome de contrôle et de coordination des exportations est un organisme public crée en 1986 qui relève du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural marocain. C’est un laboratoire agrée par l’Union Européenne. Il est notamment chargé de garantir la conformité des fruits et légumes qui sont exportés du Maroc vers les marchés internationaux, et donc la France. Ainsi, les tomates marocaines qui se retrouvent sur les étals des marchés français sont conforment à la réglementation européenne, on ne devrait pas pouvoir les différencier des tomates françaises. |
C’est un produit que l’on mélange à la terre pour tuer les insectes avant de planter les jeunes plants de tomates à chaque nouvelle saison. Depuis 1992, il est reconnu pour être destructeur de la couche d’ozone. Le Maroc participe au protocole de Montréal qui demande aux pays qui l’ont signé d’éliminer le bromure de méthyle de leurs cultures. Le Maroc n’en utilisera plus d’ici l’année prochaine. Nous travaillons pour proposer des alternatives aux agriculteurs. Mais qu’elles soient chimiques ou non chimiques (solarisation…), les produits et techniques sont homologués. Depuis 2005, le bromure de méthyle est interdit en Europe. Les tomates que l’on exporte du Maroc en sont donc exemptes.
D’abord les variétés et les produits chimiques ne sont pas les même. Nous cultivons Daniela et Gabriela, deux tomates à longue conservation. Ensuite, les serres françaises sont en verres. Au Maroc, nous utilisons principalement du plastique. En France, les producteurs sont obligés de chauffer les serres et quelquefois d’améliorer la luminosité. Les consommations en électricité ne sont donc pas les même car au Maroc, l’environnement et le climat sont favorables à la tomate.
Enfin, 90% de la production française se fait en hors-sol. Au Maroc, ce type de culture commence à peine à se développer.
Le bisphénol A est interdit dans les emballages alimentaires, mais ses remplaçants auraient les mêmes effets néfastes, notamment sur le système endocrinien.
On trouve du bisphénol A et du bisphénol S, deux perturbateurs endocriniens dans les tickets de caisse. Le point sur les risques pour la santé, et nos conseils.
Jean-François Narbonne est professeur de toxicologie à l’Université Bordeaux et expert à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Il est l'auteur du livre Sang pour sang toxique.