Grossesse : comment diminuer le risque de prématurité ?

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 07/01/2016 Mis à jour le 07/08/2018
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Les aliments et les compléments alimentaires à consommer pendant la grossesse et même avant la conception pour réduire le risque de donner naissance à un enfant avant terme.

Une grossesse dure normalement 41 semaines d’aménorrhée. En France, les accouchements prématurés, c’est-à-dire ceux qui interviennent avant la 37ème semaine d’aménorrhée représentent 6 à 8% des naissances. Les grands prématurés -les bébés nés entre 28 et 32 semaines d’aménorrhée - représentent environ 1,6% des naissances.

La prématurité a des conséquences sur la santé de l’enfant qui nait avec des organes immatures (poumons, foie, appareil digestif…) et sur son développement notamment cognitif.

Pour diminuer le risque de naissance prématurée, vous pouvez adopter de bonnes habitudes alimentaires. En voici quelques-unes.

À lire : Les besoins alimentaires de la femme enceinte

Prendre des suppléments de vitamine B9

La vitamine B9, appelée « folates » dans les aliments naturels se trouve souvent sous forme d'acide folique (synthétique) dans les compléments alimentaires. Une carence en vitamine B9 chez la femme enceinte est connue pour augmenter le risque de spina bifida, une malformation du système nerveux potentiellement grave chez le nouveau-né, ainsi que d'autres types de malformations.

La vitamine B9 est importante dans les premières semaines de la grossesse, une période où beaucoup de femmes ignorent encore qu'elles sont enceintes, d'où les recommandations visant à donner des suppléments de vitamine B9 avant la conception. Une idée renforcée par les résultats d’une nouvelle étude parue dans le British Journal of Nutrition qui confirme que les suppléments d’acide folique ne doivent pas être pris n’importe quand et qu’il faut démarrer la supplémentation avant la conception pour diminuer le risque de prématurité et de poids de naissance trop faible. Après la conception, ce serait trop tard ...

Cette étude a été menée sur 240 954 femmes enceintes. Globalement, la supplémentation en acide folique a été démarrée après la conception pourtant les résultats montrent que si les femmes commencent à prendre des suppléments d’acide folique avant d’être enceintes, leur risque de mettre au monde un enfant prématuré est diminué de 8% par rapport à celles qui ne prennent aucun supplément. Quant au risque d’avoir un enfant de faible poids de naissance, il est diminué de 19%. Par contre, les chercheurs n’ont relevé aucun effet sur la prématurité et le poids de naissance lorsque la supplémentation est démarrée post-conception.

Pour en savoir plus : Guide pratique des compléments alimentaires  (lire un extrait ICI >>)

Prendre des multivitamines

Plusieurs travaux, dont une étude publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition, montrent qu'une supplémentation régulière en multivitamines durant la période périconceptionnelle (quelques semaines avant et après la conception d’un enfant) permet, chez les femmes de poids normal, de diminuer le risque de prématurité.

Les chercheurs de l’Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis et de l’Université de Aarhus, au Danemark, ont suivi 35897 femmes et ont recueilli des informations sur leur consommation de multivitamines au cours des 12 semaines entourant la conception.

Chez les femmes de poids normal, la prise régulière de multivitamines durant la période périconceptionnelle est associée à une réduction de 16 % du risque de naissance prématurée, mais également à une réduction de 17 % du risque de donner naissance à un bébé trop maigre.

Lire : un complément multivitaminé pendant la grossesse améliore la santé de la mère et de son enfant

Surveiller votre en statut en vitamine D et en oméga-3

Une supplémentation en vitamine D serait bénéfique pendant la grossesse. Une étude parue dans Obstetrics & Gynecology en 2014 et menée sur des femmes pendant leur grossesse montre en effet que celles qui ont le moins de vitamine D ont le risque le plus élevé de mettre au monde un enfant prématuré (moins de 37 semaines de gestation).

Lire : Vitamine D mode d'emploi (lire un extrait ICI >>)

Publiée dans EBioMedicine, une récente étude a identifié qu'un faible niveau plasmatique d'oméga-3 chez la femme enceinte était un facteur de risque important de prématurité (moins de 34 semaines de gestation). Une supplémentation en oméga-3 (ou des apports suffisants par l'alimentation) est donc vivement conseillée avant et pendant la grossesse. 

Manger du poisson

Des chercheurs américains ont montré dans une étude parue dans la revue Obstetrics & Gynecology que consommer 2 à 3 portions de poisson par semaine durant les premiers mois de grossesse permettait de prévenir les accouchements prématurés chez les femmes à risque, confirmant ainsi l’importance de la consommation d’oméga-3 durant la grossesse. Les auteurs ont suivi 852 femmes enceintes ayant déjà accouché prématurément et ont évalué leur consommation de poisson avant la 22ème semaine de grossesse.

Selon leurs résultats, le risque d’accouchement prématuré est de 35,9 % chez les femmes consommant plus d’une portion de poisson par mois, contre 48,6 % chez celles en consommant moins. La consommation de 2 à 3 portions de poisson par semaine au cours des premiers mois de grossesse est associée à une diminution de 40 % du risque de prématurité.

Prendre des probiotiques

Les femmes consommant régulièrement des probiotiques ont moins de risque d’accoucher prématurément d’après des chercheurs de l’Institut de santé publique d’Oslo, en Norvège.

Afin d’évaluer la relation entre la consommation de produits laitiers riches en probiotiques et la prématurité de l’accouchement, les auteurs ont suivi 18888 mères dont 950 ayant accouché prématurément. Chaque participante a indiqué ses habitudes alimentaires. Les chercheurs ont remarqué que la consommation régulière de produits laitiers riches en probiotiques était associée à une diminution du risque d’accouchement prématuré.

Comment expliquer ce rôle des probiotiques sur la grossesse? Les chercheurs émettent l’hypothèse que « la consommation de produits riches en probiotiques pourrait réduire les complications dues à des microorganismes pathogènes durant la grossesse, et donc réduire le risque d’accouchement prématuré ».

Manger sainement : fruit, légumes, céréales complètes et fibres et boire de l’eau

D’après les résultats d’une étude menée en 2014 en Norvège sur 66 000 femmes enceintes, les habitudes alimentaires de la future maman pendant sa grossesse ont un effet sur le risque de prématurité. Les chercheurs ont en effet remarqué que les femmes qui adhèrent le plus à un régime qualifié de « prudent » c’est-à-dire riche en fruits et légumes, poissons, céréales complètes, fibres et avec pour boisson de l’eau, ont un risque plus faible 12% d’avoir un enfant prématuré par rapport aux femmes qui y adhèrent le moins.

Selon les auteurs, « augmenter la consommation des aliments appartenant au régime alimentaire « prudent » est plus important que de totalement exclure les aliments transformés et les fast-food ».

Pour aller plus loin, lire le livre de Magali Walkowicz : Le guide alimentaire de la future maman

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