La pêche, un fruit paléo

Par Marie-Céline Ray - Journaliste scientifique Publié le 07/12/2015 Mis à jour le 04/07/2017
Actualité

Le fruit sucré et juteux que nous connaissons aujourd’hui aurait existé en Chine bien avant l’arrivée de l’homme moderne.

Les pêches que pouvaient déguster les hommes préhistoriques étaient très proches des pêches actuelles. C’est ce que montre la découverte de pêches fossiles de plus de 2,5 millions d’années dans le sud-ouest de la Chine, et qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Scientific Reports.

La pêche est le fruit de Prunus persica, un arbre de la famille des rosacées. C’est un fruit très consommé dans le monde, avec une production annuelle de 20 millions de tonnes. Originaire de Chine, le fruit a plusieurs significations dans la tradition chinoise, où il symbolise  l’immortalité dans la mythologie taoïste, mais aussi la bonne fortune et la beauté.

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Dans cet article, les chercheurs décrivent la découverte de huit encodarpes (noyaux) de pêches fossiles, très bien conservés en dépit de leur âge. Tao Su, principal auteur de l’article, a découvert ces fossiles près de son domicile à Kunming, dans le Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine, alors que des travaux sur des routes ont permis de mettre à jour des roches datant du pliocène.

D’après ces preuves fossiles, les pêches auraient précédé les humains car les specimens dataient d’environ 2,6 millions d’années. Cette découverte apporte de nouvelles informations sur l’histoire de l’évolution du fruit.

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Les résultats suggèrent que les pêches ont évolué par sélection naturelle avant que les humains ne domestiquent le fruit, comme l’explique Peter Wilf, un professeur de la paléobotanique à Penn State et co-auteur de l'article : « Est-ce que la pêche que nous voyons aujourd'hui est quelque chose qui résulte de la reproduction artificielle dans l'agriculture depuis la préhistoire, ou a-t-elle évolué sous sélection naturelle? La réponse est vraiment les deux. » Il ajoute : « La pêche a été témoin de la colonisation humaine de la Chine. Elle était là avant les humains. » C’est-à-dire avant Homo erectus et Homo sapiens qui ont dû en consommer.

De plus, les fossiles trouvés étaient identiques à des noyaux modernes. Or, aujourd’hui, la taille du noyau est liée à celle du fruit. Si cette corrélation existait à l’époque, les fruits du pliocène devaient mesurer de l’ordre de 5,2 cm de diamètre, ce qui est proche des petites pêches actuelles : «Si vous imaginez la plus petite pêche commerciale d’aujourd'hui, voilà ce à quoi celles-ci devaient ressembler ». Des pêches charnues, comestibles, qui devaient déjà être délicieuses.

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D’après les chercheurs, les pêchers anciens poussaient dans une région au climat plus chaud et plus humide qu’aujourd’hui. Des animaux frugivores comme des primates ont dû manger ces pêches et les disperser. C’est bien plus tard à l’arrivée de l’homme moderne que la pêche a été domestiquée et cultivée ; les humains ont créé de nouvelles variétés de plus grande taille et répandu le fruit dans le monde entier.

4 livres pour aller plus loin : Paléobiotique de Marion Kaplan (lire un extrait ICI >>) - Paléo Nutrition de Julien Venesson (lire un extrait ICI >>) - Simple comme paléo de Sylvie Eberena (lire un extrait ICI >>)- Je me mets au paléo de Aglaé Jacob (lire un extrait ICI >>)

Su T, Wilf P, Huang Y, Zhang S, Zhou Z. Peaches Preceded Humans: Fossil Evidence from SW China. Sci Rep. 2015 Nov 26;5:16794. doi: 10.1038/srep16794.

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