Aspartame : des chercheurs dénoncent des insuffisances dans l’évaluation des risques

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 26/07/2019 Mis à jour le 26/07/2019
Actualité

Des scientifiques anglais suspectent des conflits d’intérêts dans l’évaluation de l’innocuité de l’aspartame par les Autorités européennes de santé. Selon eux l’étude n’aurait pas été menée correctement. Détails.

Pourquoi c’est important

L’aspartame (E951) est un édulcorant artificiel présent dans de nombreux produits (boissons « light », confiseries, produits laitiers, produits amaigrissants et pour diabétiques, médicaments…). 
Son intérêt vient de son fort pouvoir sucrant (200 fois supérieur à celui du sucre), peu calorique, et mieux encore, n’influençant pas la glycémie. Ce produit « miracle » serait en plus sans danger selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) à des doses inférieures à 40 mg/kg de poids corporel/jour.

Cet édulcorant est toutefois décrié depuis plusieurs décennies par la communauté scientifique, comme étant la cause de nombreuses maladies. Malgré tout, en 2013 l’EFSA a confirmé à nouveau son innocuité en rejetant la proposition de certains experts visant à réduire la dose journalière acceptable (lire l’interview du Professeur Narbonne).
Des chercheurs de l’université du Sussex (Angleterre) demandent aujourd’hui la réévaluation de cette décision et la suspension de sa mise sur le marché selon le principe de précaution.

L’étude

Selon les chercheurs, l’EFSA aurait omis les résultats de 73 études prouvant le caractère nocif de l’aspartame. Tout en considérant que 84 % des études ne fournissaient de preuves fiables de risques potentiels.

Les chercheurs déclarent que « les scientifiques de l'EFSA n'ont pas reconnu de nombreuses insuffisances dans les études rassurantes, mais ils ont plutôt relevé de minuscules imperfections dans toutes les études prouvant que l'aspartame pouvait être dangereux ». Ils affirment ensuite que les conflits d’intérêts commerciaux ne sont pas à écarter dans cette évaluation, étant donné que toutes les réunions se sont déroulées à huis clos.

En pratique

Il existe désormais suffisamment d’études pour qu’on puisse considérer l’aspartame a minima comme « douteux ». Par ailleurs, comme les autres édulcorants, il participe à entretenir notre goût voire notre dépendance aux sucres. A ce titre, on ne peut donc recommander sa consommation, même s’il était inoffensif.

Il existe des alternatives naturelles aux édulcorants artificiels avec des indices glycémiques bas : Sucre de fleur de coco, sirop d’agave, rapadura. Même si eux aussi entretiennent notre goût pour le sucre et doivent être consommés avec modération, ils ont le mérite de ne pas duper notre organisme comme le font les édulcorants, dont certaines études soupçonnent d’avoir des effets plus négatifs encore que les glucides.

À lire aussi : Aspartame : des dangers confirmés ?

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