La testostérone en bref

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 02/07/2007 Mis à jour le 10/03/2017
Fiche pratique

Qu'est-ce que la testostérone? Pourquoi son taux varie-t-il? La réponse en bref.

Sur la base des valeurs considérées comme normales par la médecine conventionnelle, on estime que 7% des 40-60 ans, 22% des 60-80 ans et 36% des 80-100 ans manquent de testostérone.[1] La médecine anti-âge utilise, elle, des valeurs de référence supérieures et considère donc que la proportion d’hommes en insuffisance de testostérone est plus élevée encore : plus de 60% des hommes de 65 ans et plus seraient concernés par des taux de testostérone bas.

A la découverte de la testostérone

 

Chez l’homme, la production de testostérone est contrôlée par l’axe hypothalamus-hypophyse-gonades. La sécrétion de l’hormone GnRH (gonadotropin-releasing hormone) par l’hypothalamus conduit l’hypophyse à libérer une hormone dite lutéinisante, ou LH, qui agit sur des cellules spécialisées des testicules, les cellules de Leydig. Plus les niveaux de testostérone s’élèvent, plus la sécrétion de GnRH baisse, selon un mécanisme de rétro-contrôle.

Avec l’âge, la quantité totale de testostérone baisse et la production par le foie de SHBG augmente, si bien qu’il y a de moins en moins de testostérone active.

Chez la femme, les choses sont un peu plus complexes. La testostérone baisse immédiatement après la ménopause, mais ensuite elle augmente avec l’âge pour atteindre les niveaux d’avant la ménopause vers 70-79 ans. En revanche, les femmes qui ont subi une ablation des ovaires et de l’utérus ont des niveaux de testostérone 40 à 50% plus faibles que les femmes naturellement ménopausées.[2]

Quand la testostérone est trop basse

 

On estime que 20% des hommes âgés de 60 à 80 ans ont des niveaux de testostérone trop bas, et que plus de 95% ne sont pas traités. L’intérêt pour le traitement de remplacement de la testostérone ne cesse de monter depuis la fin des années 1990. Aux Etats-Unis, les ordonnances de testostérone ont augmenté de 170% entre 1999 et 2002. Entre 1998 et 2003, le montant des ventes de testostérone en pharmacie est passé de 18 à 400 millions de dollars dans ce pays. Indépendamment de l’âge, de nombreuses maladies peuvent conduire à un manque de testostérone. De leurs côtés, certains médicaments entraînent une baisse de la testostérone.

La testostérone et le mode de vie

 

Indépendamment de l’âge et de la prise de médicaments, le mode de vie peut influencer le niveau de testostérone. Chez l’homme, l’entraînement d’endurance entraîne une baisse de la testostérone. Le stress mental fait baisser le niveau de testostérone. Les personnes déprimées ont des taux de testostérone plus bas que les personnes en bonne santé mentale.

Quelques études ont trouvé que le statut social est associé au niveau de testostérone. La stimulation sexuelle entraîne une élévation du taux de testostérone, comme cela a été montré chez des hommes auxquels on a montré des films érotiques.

Des études ont comparé les effets de l’alimentation sur le niveau de testostérone. Les végétariens n’ont pas moins de testostérone totale que les omnivores, mais leur SHBG est plus élevé, ce qui conduit à un taux plus faible de testostérone biodisponible.

Les personnes qui vivent en altitude ont des taux de testostérone plus bas que celles qui vivent au niveau de la mer.

Contrairement à une idée répandue, les chauves n’ont ni plus ni moins de testostérone que ceux qui conservent leurs cheveux. L’alopécie androgénique est probablement liée au degré d’activité d’une enzyme appelée 5α-réductase qui transforme au niveau du cuir chevelu (et dans la peau) la testostérone en dihydrotestostérone (DHT). La DHT favorise la chute des cheveux.


Les symptômes du manque de testostérone

Les manifestations chez l’adulte sont assez subtiles, car il existe des mécanismes compensatoires, par exemple via les hormones androgènes fabriquées par les glandes surrénales comme la DHEA. En cas de déficit de production de testostérone par les testicules, l’organisme peut transformer un peu de DHEA en testostérone.

La première manifestation d’un hypogonadisme peut être des maux de tête, plus rarement une hémianopsie bitemporale (perte du champ visuel latéral dans les deux yeux), une baisse de la taille (ostéoporose), ou une anémie légère.

Le remplacement hormonal

 

La testostérone est administrée par voie intramusculaire, ou, et c’est de plus en plus le cas, par voie transdermique (gel ou patch).

Ce qu’on peut attendre d’un remplacement de testostérone chez l’homme

 

Chez les hommes qui ne produisent plus suffisamment de testostérone, la prise de cette hormone peut être bénéfique. Les bénéfices les mieux étayés cliniquement portent sur la masse musculaire, qui augmente au détriment de la masse grasse, l’humeur et le sommeil qui s’améliorent.

Les effets sur la libido et sur la capacité à atteindre et maintenir une érection sont plus discutés.

Les risques

 

En plus d’un dosage sanguin régulier pour ajuster la quantité de testostérone, le médecin doit surveiller chez l’homme la prostate et dans les deux sexes les niveaux d’hémoglobine et l’hématocrite.

Références

[1] Vermeulen A, Kaufman JM. Ageing of the hypothalamo-pituitary-testicular axis in men. Horm Res. 1995;43:25-28.

[2] Laughlin GA, Barrett-Connor E, Kritz-Silverstein D, and von Muhlen D. Hysterectomy, oophorectomy, and endogenous sex hormone levels in older women: the Rancho Bernardo Study. J Endocrinol Metab 85: 645–651, 2000

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