Mieux vaut choisir des glucides d'IG bas

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 22/11/2010 Mis à jour le 10/03/2017
Point de vue

Le Pr Jennie Brand-Miller (université de Sydney) est considérée comme la spécialiste mondiale de l’index glycémique, qui permet de distinguer la qualité des glucides alimentaires.

Quels sont les risques à long terme d’une alimentation à index glycémique élevé ?

Pr Brand-Miller : Les repas qui élèvent la glycémie augmentent la sensation de faim, le nombre de calories ingérées et le cholestérol total. Ils s’opposent aussi à la diminution des graisses corporelles. Les individus qui consomment des aliments raffinés riches en amidon accumulent plus de graisses corporelles que les autres. Un régime à IG élevé augmente le risque de diabète et de maladies cardiovasculaires. Chez les diabétiques, le taux moyen de glucose dans le sang est plus élevé, ce qui augmente le risque de complications. 

La France rejette l’idée d’utiliser l’index glycémique dans ses recommandations à la population. Les autorités sanitaires préfèrent utiliser les termes de sucres simples et de sucres complexes, l'argument étant "qu’il est difficile d’évaluer l’IG d’un repas".

Je ne suis pas d’accord. Je peux vous montrer de très nombreuses études dans lesquelles l’IG d’un aliment isolé prédit l’IG d’un repas.

Lire : 7 bonnes raisons d'adopter une alimentation à IG bas

La France assure aussi que la réponse glycémique (donc l'IG) varie d'un individu à l'autre

Les différences individuelles ne sont pas énormes au point de remettre en cause la valeur de l’IG. Les différentes valeurs individuelles tournent toutes autour de la moyenne du groupe, elles sont du même ordre de grandeur. Surtout et c’est ce qui est important, c’est que pour tous les individus, la hiérarchie des aliments est la même : l’IG des pommes de terre est supérieur à celui du pain qui est lui-même supérieur à celui des pâtes etc.

Dernier argument : "l'IG est une notion complexe, délicate à manier pour le grand public"

Là encore je ne suis pas d’accord. Si les non scientifiques ont pu comprendre dans le passé que les sucres étaient « rapides » et les amidons « lents », ils peuvent comprendre que les glucides à IG bas sont lents et les glucides à IG élevé sont rapides.

Etes-vous d’accord avec les autorités de santé qui conseillent un régime pauvre en graisses et riche en glucides pour rester mince et en bonne santé ?

Oui seulement si les glucides sont choisis avec attention. Je pense que les autorités de santé ne devraient pas recommander un seul type d’alimentation mais plusieurs afin que chacun puisse y trouver son compte. La diète méditerranéenne, les régimes indigènes comme ceux des Eskimos ou des Aborigènes d’Australie n’étaient pas des régimes pauvres en graisses et riches en glucides. Pourtant ces alimentations ont toutes montré qu’elles étaient saines. Je crois qu’un régime pauvre en graisse et riche en glucides n’a de sens que s’il est à base de glucides d’index glycémique bas.

Lire : Les meilleurs féculents à IG bas

Vous avez travaillé avec le Pr Loren Cordain. Pour lui, les céréales sont des aliments modernes auxquels nos gènes ne sont pas adaptés et qu’il faudrait éliminer de notre alimentation. Votre position est-elle aussi « radicale » ?

Lui et moi nous rejoignons sur bon nombre de sujets. Nous avons beaucoup travaillé tous deux sur les alimentations paléolithique et indigènes. Ce sont donc des sujets que nous connaissons bien. Je suis d’accord pour dire que les céréales sont à double tranchant. Je ne pense pas qu’il faille encourager la consommation de céréales raffinées. De là à dire que les céréales complètes sont une bonne chose ? C'est aller un peu vite

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