Camille Dides : « Mangeons mieux, et nous ne pourrons en être que meilleurs ! »

Par Marie-Charlotte Rivet Bonjean - Diététicienne-nutritionniste Publié le 11/02/2019 Mis à jour le 11/02/2019
Point de vue

Mettre un sens et des valeurs dans son assiette, c’est ce que défend Camille Dides, la jeune chef végétarienne montpelliéraine et l’auteure de Joyeusement Veggie. Nous sommes allés à sa rencontre. 

LaNutrition : Depuis combien de temps êtes-vous végane ? 

Camille Dides : Je ne suis pas vraiment végane, je suis végétarienne et ceux depuis 5 ans. Cependant je consomme très peu de produits animaux, de temps en temps un peu de fromage, un œuf dans quelques recettes et un peu de miel pour sucrer les desserts. 

Au début mon restaurant était végétarien, mais les clients demandaient de plus en plus des recettes véganes, sans lactose et sans gluten, je me suis donc tournée vers ces options pour que tout le monde soit content. Mais si on le souhaite, on peut demander à ajouter un peu de fromage ou un œuf. 

Votre carte dénote un sens assez pointu de la nutrition. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous y intéresser ?

J’ai toujours eu un intérêt pour la cuisine et la nutrition. Au fil du temps, pour des raisons éthiques et écologiques, j’ai diminué petit à petit la viande. Puis, en faisant attention à ma santé et mon bien-être, j’ai effectué d’autres changements. Je le répète souvent, mais « s’il est vrai que nous sommes ce que nous mangeons, alors mangeons mieux, et nous ne pourrons en être que meilleurs!».

C’est aussi pour cela que j’ai arrêté d’aller au supermarché et d’acheter de la viande : je ne veux pas consommer des produits avec des antibiotiques ou des substances qui nuisent à mon corps. 

Que reprochez-vous aux supermarchés ?

J’ai pris un réel dégoût des supermarchés à cause de la surconsommation de viande. Un jour, au rayon des jambons, le déclic a eu lieu, je me suis dit que ce n’était plus possible. Dans les supermarchés, il y a une réelle coupure avec la réalité. Je ne veux plus manger des produits issus de ce système.

De toute façon, j’ai toujours préféré le fait maison, cuisiner, et au fil des années, j’ai préféré m’approvisionner plus proche de chez moi, avec des produits de qualité, et pour cela rien de mieux que des produits frais, locaux et de saison. 

Votre changement d’alimentation a-t-il été compliqué au début ? 

C’est sûr que le début c’est le plus compliqué, par exemple lors d’apéritifs chez des amis : on ne peut parfois presque rien manger, sauf les chips qui trainent. 
La pire anecdote c’est lorsque j’ai été invitée à un barbecue sans légumes avec du pain industriel et des steaks hachés congelés : je n’ai absolument rien mangé ce jour-là.

Mais, globalement lorsqu’on est totalement convaincu de sa démarche, ce n’est pas vraiment compliqué.

Vous parliez d’attention au bien-être et à la santé. Qu’est-ce que ce changement alimentaire vous a apporté ?

Je me suis vite rendu compte que manger des vrais aliments, peu raffinés, était beaucoup mieux pour le corps et il me l’a fait ressentir ! J’ai ressenti rapidement un gain d’énergie, et j’ai pu dire adieu aux coups de fatigue (surtout après les repas).

Par contre il peut aussi y avoir quelques côtés négatifs, car ce type d’alimentation demande un peu plus d’organisation et de temps : il faut planifier ses repas, faire une liste de courses, s’approvisionner dans différents endroits et ensuite cuisiner.

Pour ma part, j’aime cuisiner et je suis totalement convaincue du pourquoi de ma démarche, donc ces contraintes n’en sont pas vraiment, mais je comprends que cela puisse être un frein. 

Comment êtes-vous devenue une cheffe végane ? 

Avant d’ouvrir mon restaurant en juillet 2016, je faisais des ateliers de cuisine sans lactose, puis j’ai lancé un service de traiteur à domicile axé sur des buffets végétariens sans lactose et sans gluten. 
Puis dans un concepstore de Montpellier, j’ai été invitée à faire des brunchs les dimanches. Les gens ont adoré, à tel point que c’était complet 2, voire 3, semaines avant. Grâce aux retours et l’euphorie des clients vis-à-vis de cette nouvelle manière de manger et à mon instinct d’entrepreneuse, je me suis dit qu’il fallait que j’ouvre mon restaurant. 

Et je ne le regrette pas car depuis l’ouverture, mon restaurant marche très bien. La clientèle est très variée, on y retrouve des jeunes, des employés de bureau, des seniors ainsi que des jeunes mamans : tout le monde s’intéresse de plus en plus à la cuisine végétale et consciente. 

Grâce à ce restaurant, j’ai l’opportunité d’ouvrir mon deuxième restaurant lundi prochain*. Il sera dans le centre de Montpellier mais plus axé sur la vente à emporter, dans une démarche zéro déchet avec des boîtes en verre consignées ou les contenants apportés par les clients. La cuisine sera toujours sans gluten, locale et de saison, mais pas végétarienne. 

 

*11 février 2019

Propos recueillis par Marie-Charlotte RIVET BONJEAN 

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