Jeûner un jour sur deux pour vivre plus longtemps

Par Collectif LaNutrition.fr - Journalistes scientifiques et diététiciennes Publié le 11/03/2015 Mis à jour le 10/03/2017
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Le régime « banquet-famine » alternant un jour de restrictions et un jour copieux pourrait aider à rallonger l’espérance de vie.

Jeûner sur de longues périodes peut en rebuter plus d’un… Bonne nouvelle : d’après une recherche de l’université de Floride parue dans Rejuvenation Research, alterner un jour de restriction calorique et un jour passé à « festoyer » apporterait certains des bénéfices du jeûne.

Chez la souris, le jeûne rallonge l’espérance de vie et limite les maladies liées à l’âge. Au cours d’un jeûne, certaines protéines, les sirtuines, sont produites ; celles-ci jouent un rôle dans le rallongement de l’espérance de vie. Les sirtuines seraient activées par la présence des radicaux libres d’oxygène, et pourraient donc être inhibées par la présence d’anti-oxydants.

Lire : Les bienfaits du jeûne intermittent

Dans cet article, les chercheurs ont étudié l’effet d’un jeûne intermittent sur le stress oxydatif, les gènes liés au vieillissement et le métabolisme. Pendant 3 semaines, 24 personnes ont alterné 1 jour au cours duquell ils consommaient 25 % de leurs apports caloriques et 1 jour au cours duquel ils consommaient 175 % de leurs apports caloriques. Pour un homme, cela correspondait à 650 calories un jour, puis 4 550 calories le jour suivant. Pour tester l’effet de la complémentation en antioxydants, les participants devaient inclure de la vitamine C et de la vitamine E.

A la fin de la période de 3 semaines, les chercheurs ont trouvé que des sirtuines bénéfiques comme SIRT3 et SIRT1 tendaient à augmenter, comme l’explique un des auteurs de ces travaux, Michael Guo : « Nous avons trouvé qu’un jeûne intermittent a causé une légère augmentation de SIRT3, un gène bien connu qui favorise la longévité et est impliqué dans les réponses protectrices de la cellule. » 

En revanche, la complémentation en antioxydants pouvait limiter cette augmentation. D'autres travaux avaient aussi montré que les antioxydants peuvent contrebalancer les effets du jeûne ou de l’exercice.

Lire : Sports d'endurance :  pas d'excès de vitamines C et E

Des protéines comme SIRT3 sont activées par le stress oxydatif, lorsqu’il il y a plus de radicaux libres produits que l’organisme ne peut en neutraliser. Mais de faibles niveaux de radicaux libres peuvent être bénéfiques, par exemple quand l’organisme subit un stress, comme lors d’un jeûne : « L’hypothèse est que si l’organisme est exposé de manière intermittente à de faibles niveaux de stress oxydatif, il peut construire une meilleure réponse contre celui-ci », explique Martin Wegman, principal auteur de l’article.

Les chercheurs ont aussi trouvé que le jeûne intermittent diminuait les niveaux d’insuline plasmatique, ce qui signifie que ce régime pourrait avoir un effet protecteur contre le diabète. Par ailleurs, les participants ont bien adhéré à ce régime qui l’ont trouvé tout à fait tolérable : ils n'ont pas observé de changement de poids ou d’effet secondaire.

Par conséquent, alterner jeûne et repas copieux apporterait certains bénéfices du jeûne, mais l’ajout de compléments antioxydants pourrait contrebalancer ces bénéfices. Le jeûne partage de nombreux points communs biologiques avec le régime cétogène.

Lire : Régime cétogène et jeûne agissent comme un anti-inflammatoire

Source

Wegman MP, Guo M, Bennion DM, Shankar MN, Chrzanowski SM, Goldberg LA, Xu J, Williams TA, Lu X, Hsu SI, Anton SD, Leeuwenburgh C, Brantly ML. Practicality of Intermittent Fasting in Humans and its Effect on Oxidative Stress and Genes Related to Aging and Metabolism. Rejuvenation Res. 2014 Dec 29.

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