Le syndrome métabolique : une forme d’intolérance aux glucides ?

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 20/08/2019 Mis à jour le 20/08/2019
Actualité

Une étude récente émet l’hypothèse que le syndrome métabolique est le résultat d’une intolérance aux glucides. Détails.

Pourquoi c’est important

Le syndrome métabolique est défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un ensemble de symptômes comprenant obésité, diabète de type 2, dyslipidémie (anomalies des taux de lipides sanguins, notamment les triglycérides) et hypertension (tension artérielle supérieure à 14/9).

La stratégie thérapeutique se concentre souvent sur un seul paramètre de ce syndrome, ce qui n’est généralement pas suffisant pour inverser l’ensemble des troubles métaboliques en jeu. L'obésité est en général considérée comme le facteur clé, sans tenir compte de ses origines métaboliques (l’obésité reste perçue comme le résultat d’un excès de calories). Or, pour beaucoup de chercheurs l’obésité serait liée à la quantité et à la qualité des glucides ingérés.

Une étude récente vient corroborer cette thèse en évaluant l’impact de la restriction glucidique sur l’ensemble des symptômes du syndrome métabolique et pas seulement sur la perte de poids.

L’étude

Des personnes obèses ont suivi durant 4 semaines soit un régime pauvre en glucides, soit une alimentation avec un apport en glucides modéré, soit un régime riche en glucides. L’apport en protéines est resté inchangé et les graisses ont donc servi de leviers pour atteindre le même nombre de calories en fonction de la teneur en glucides du régime. L’apport calorique est resté normal afin de pouvoir vraiment évaluer les effets des différents régimes, indépendamment d’une perte de poids.

Régime Protéines Lipides Glucides
Faible  20 %   74 % 6 %
Modéré  20 %  48 %  32 %
Riche   20 % 23 % 57 %

Résultats : un apport faible en glucides a permis une amélioration des taux de triglycérides et de cholestérol mais n’a pas eu d’impact sur le poids. Bien qu’il contienne 2,5 plus de graisses saturées que les autres, le régime pauvre en glucides a aussi provoqué une baisse des graisses saturées totales dans le sang et a amélioré la composition anormale des acides gras (caractéristique du syndrome métabolique).

Ces résultats indiquent que la proportion de glucides ingérés exerce un réel contrôle sur le métabolisme des lipides, et permet d’expliquer les échecs des régimes à faible teneur en gras et les améliorations considérables des marqueurs biologiques lipidiques dans le cas d’un régime pauvre en glucides. Les chercheurs évoquent une potentielle intolérance aux glucides pour expliquer ces résultats et comme cause des divers troubles métaboliques de ce syndrome.

En pratique

Outre son action sur les marqueurs biologiques (sans perte de poids), le régime low carb (pauvre en glucides) pourrait permettre une perte de poids rapide, avec une sensation de satiété plus importante. Ce régime n’est pas celui recommandé par les autorités sanitaires, mais de nombreuses études commencent à montrer qu’il pourrait représenter une solution efficace pour lutter contre les troubles cardiométaboliques.

À lire aussi : Le régime low Carb et Low carb, mode d’emploi : menu d’une journée 

Notez que le régime paléo a aussi montré des effets bénéfiques sur plusieurs paramètres du syndrome métabolique (pression artérielle, cholestérol total, triglycérides et HDL) sans induire de perte de poids significative.

À lire aussi : Le régime paléo améliore le syndrome métabolique et le régime paléo à la carte 
 

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