Dans cette vidéo, le cancérologue Laurent Schwartz explique pourquoi le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique et quels pourraient être ses nouveaux traitements.

Que manger pour prévenir le cancer du côlon ? Après une opération ? Et enfin pour éviter une récidive ? Toutes les réponses dans cet article.
Un polype est une excroissance ou tumeur bénigne qui se développe au niveau de la paroi du côlon. Il existe différents types de polypes, certains ont un risque élevé d'évoluer vers un cancer du côlon. C'est notamment le cas des polypes adénomateux qui sont d'ailleurs les plus fréquents. Les adénomes représentent environ 70 % des polypes et sont à l’origine de plus de 80 % des cancers colorectaux. L'ablation des polypes permet donc de réduire le risque de développer un cancer. Malheureusement, la présence de polypes ne donne le plus souvent pas de symptômes.
Les polypes sont généralement détectés lors d'un examen de dépistage qui consiste à rechercher la présence de sang dans les selles. Ce test de dépistage immunologique est proposé à tous les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans et doit être réalisé tous les deux ans. L'objectif est de détecter la présence de polypes avant qu'ils n'évoluent en cancer. En cas de présence de sang dans les selles, une coloscopie sera proposée.
L'âge, la prédisposition génétique, les antécédents familiaux et personnels augmentent le risque de polypes et de cancer du côlon. Mais le mode de vie joue également un rôle important : une consommation élevée de viande rouge, l'alcool, le tabac, la sédentarité sont des facteurs de risques.
La coloscopie est un examen -généralement pratiqué sous anesthésie générale- qui permet d'examiner la paroi du côlon grâce à l'introduction dans l'anus d'un tuyau souple muni d'une caméra. Cet examen permet de détecter la présence de polypes (éventuellement précancéreux), de réaliser des prélèvements pour biopsies et de procéder à l'ablation de polypes -appelée polypectomie- le cas échéant. Cet examen nécessite une préparation (alimentation sans résidus, ingestion d'un produit visant à éliminer les matières fécales…) de la part du patient afin que la paroi du côlon soit "propre".
Une étude de 2016 concluait que les personnes qui mangent un «régime de type occidental» qui comprend beaucoup de viande rouge et charcuterie, des céréales raffinées, du sucre et du sel en quantité importante, des aliments frits, des plats préparés et peu de fruits, de légumes avaient 3,5 fois plus de risques d'avoir une récidive de cancer du côlon. On sait aussi que l'alcool et les viandes transformés sont des facteurs de risque particulièrement aggravant pour ce type de cancer.
Que faut-il donc manger en prévention primaire, autrement dit, pour éviter ce cancer, mais aussi après une chirurgie pour ne pas brusquer son système digestif et enfin au long terme pour éviter d'éventuelles récidives ? Une étude très récente nous fait part des dernières avancées des sciences nutritionnelles.
Afin de prévenir le cancer colorectal, il est conseillé d'éviter l'excès de viande rouge et surtout la viande transformée ainsi que la consommation d'alcool excessive et/ou quotidienne.
À l'inverse, il faut privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, en poisson et en ail. L'apport en fibres (surtout), folates (vitamine B9, se trouvant principalement dans les légumes verts à feuilles tels que les épinards), calcium, vitamine D et B6 et magnésium doit être suffisant. Globalement, il faut tendre vers une alimentation anti-inflammatoire pour un effet protecteur sérieux. L'obésité est aussi un facteur de risque important : il faut donc éviter les excès, les aliments ultra-transformés et pratiquer une activité physique régulière.
Les végétariens, notamment ceux qui mangent un peu de poisson, ont un risque significativement réduit de développer un cancer colorectal.
Une étude suggère également qu'il faudrait favoriser la consommation d'aliments de couleur violette : raisins noirs, mûres, myrtilles, prunes, légumes rouges, violets ou noirs (aubergine, tomate noire, pomme de terre vitelotte…), châtaignes. Ils contiennent en effet des anthocyanes qui sont des pigments rouges à violets de la famille des polyphénols. Les anthocyanes ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes; ils stimulent les enzymes d'élimination des composés cancérogènes de l'alimentation, s'opposent à la prolifération des cellules tumorales, et à leur infiltration; ils favorisent aussi leur élimination. Expérimentalement ces pigments ralentissent la croissance du cancer.
Le régime sans résidu est destiné à donner au côlon le temps de guérir. Un régime sans résidu est souvent exactement l'inverse d'un régime qui préviendrait le cancer, notamment en ce qui concerne les fibres. Tous les aliments à faible teneur en fibres donnent en effet peu de résidus. Vous devrez peut-être prendre des compléments alimentaires pour éviter les déficits en micronutriments.
Un régime sans résidu peut inclure les aliments suivants :
Il vous faudra éviter :
Enfin limitez :
Intolérance au lactose
Après une chirurgie du côlon, votre capacité à digérer des produits laitiers peut être temporairement ou définitivement modifiée. Lait et yaourts peuvent provoquer gaz, crampes et diarrhée. Dans ce cas, évitez le lait ; vous pouvez introduire des yaourts auxquels du lait n’a pas été ajouté (lisez les étiquettes) et un peu de fromage.
Pour éviter une rechute, conserver de bons statuts en vitamine D (entre 75 et 250 nmol/l de sang) et consommer du café (jusqu'à 4 tasses moyennes par jour) peut être utile. Pour le reste, il semble qu'avoir une alimentation similaire à l'alimentation préventive (riche en fibres, pauvre en viandes, à index glycémique bas, etc.) soit le bon comportement à adopter lorsqu'on peut remanger normalement après la chirurgie.
Lire aussi : le régime cétogène contre le cancer (lire un extrait ICI >>)
Les meilleurs livres et compléments alimentaires sélectionnés pour vous par NUTRISTORE, la boutique de la nutrition.
Découvrir la boutiqueDans cette vidéo, le cancérologue Laurent Schwartz explique pourquoi le cancer peut être considéré comme une maladie métabolique et quels pourraient être ses nouveaux traitements.
Dans quels aliments le trouve-t-on ? Quels sont les risques ? Comment se protéger ?
Pour plusieurs chercheurs dont le Français Laurent Schwartz (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) et les Américains Thomas Seyfried (université de Yale) et Dominic d’Agostino (université de Floride du Sud), le cancer doit être considéré comme une maladie métabolique, à l’instar du diabète, et non comme une maladie du génome. Cette approche part des découvertes faites par l’Allemand Otto Warburg dans les années 1920 sur le métabolisme très particulier des cellules cancéreuses. Pour ces travaux, il se verra décerner le Prix Nobel en 1931.