Vitamines et minéraux : le point sur les apports des Français

Par Juliette Pouyat - Journaliste scientifique Publié le 12/12/2019 Mis à jour le 13/12/2019
Actualité

Une étude révèle que la population française ne présente pas de déficits alarmants en vitamines et minéraux mais que certains statuts (fer, folates, vitamine D) nécessitent néanmoins un peu de vigilance.

Pourquoi c’est important

Le volet nutritionnel de l'Étude de santé sur l'environnement, la biosurveillance, l'activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016) a pour objectif de décrire les consommations alimentaires, l'activité physique, la sédentarité et l'état nutritionnel de la population résidant en France métropolitaine. Ce volet fait suite à l’étude nationale Nutrition Santé réalisée en 2006-2007.

Ces enquêtes permettent d’adapter et de proposer des interventions visant à limiter les conséquences d’une mauvaise alimentation, de la sédentarité et d’un éventuel déficit en vitamines et minéraux sur la santé. Les vitamines et les minéraux sont essentiels au bon fonctionnement de notre organisme. Une alimentation équilibrée permet généralement de couvrir les besoins même s’il peut parfois être nécessaire de prendre une supplémentation. Un déficit en vitamines et minéraux augmente le risque de développer certaines pathologies comme les maladies liées au vieillissement, les maladies cardiovasculaires ou certains cancers.

Le nouveau volet de l’étude Esteban publié par Santé Publique France vient de rapporter les résultats des dosages des vitamines et minéraux effectués sur les participants.

L’étude

L’étude Esteban a été réalisée sur 794 enfants âgés de 6 à 17 ans et sur 2472 adultes âgés de 18 à 74 ans résidant en France. Les participants ont répondu à des questionnaires et ont été soumis à un examen médical avec prélèvements et dosages biologiques. Les chercheurs ont notamment évalué les statuts en vitamine D, folates, vitamine A, vitamine E et caroténoïdes des participants et les ont comparés aux dernières mesures réalisées en 2006-2007.

Voici les résultats obtenus :

Vitamine D : seulement un adulte sur quatre et trois enfants sur dix atteignent un seuil adéquat (>30 ng/ml) de vitamine D. La prévalence de la carence en vitamine D (concentration inférieure à 10 ng/ml) est de 6,5% chez les adultes, 4% chez les enfants et atteint 13% chez les adolescents. Cependant, un déficit modéré (10-20 ng/ml) touche 28% des adultes.

Les résultats montrent une amélioration du statut en vitamine D chez les femmes depuis l’étude de 2006 mais une augmentation de la carence en vitamine D chez les hommes âgés de 55-74 ans. Les femmes ont plus tendance à avoir recours à un complément alimentaire. En bref, 2/3 des adultes présentent un déficit modéré ou une insuffisance (20-30 ng/ml) en vitamine D.  

Fer : sur la population adulte, 2% des hommes et 5,1% des femmes présentent une anémie. 20% des femmes en âge de procréer présentent une déplétion totale des réserves en fer, 7% ont une anémie et 4% une anémie ferriprive. Les résultats ne montrent pas de changements depuis 2006. Chez les 6-17 ans, 0,6% des garçons et 13,9% des filles présentent une anémie et 0,1% des garçons et 10,4% des filles souffrent d’une anémie ferriprive. L’OMS estime que l’anémie devient un problème de santé publique lorsqu’elle touche plus de 5% d’une population. Il convient donc d’être vigilant notamment chez les femmes.

Folates (vitamine B9) : le dosage des folates a été réalisé chez les femmes en âge de procréer (15-49 ans). Chez les adolescentes (15-17 ans), le risque de déficit en folates (<3ng/ml) est presque nul. En revanche, il a presque doublé chez les femmes adultes en âge de procréer (18-49 ans) : 13,4% sont concernées par ce déficit en 2015 contre 7,2% des femmes  en 2006.

Vitamines A et E : aucun déficit de rétinol et de tocophérol n'a été établi et ce, quels que soient le sexe, l’âge ou le niveau d’études des participants.

Caroténoïdes : les caroténoïdes étant apportés essentiellement par les fruits et légumes, leur dosage est un bon indicateur de la consommation de cette catégorie d’aliments. La concentration sérique moyenne en caroténoïdes s'est révélée plus élevée chez les adultes les plus âgés et les plus diplômés. Entre 2006 et 2015, le taux de certains caroténoïdes a diminué dans plusieurs catégories de population, suggérant des apports insuffisants en fruits et légumes.

En pratique

Cette étude ne montre pas de résultats alarmants et les scientifiques concluent "qu'il n'existe pas de déficit important ou de carence à grande échelle au sein de la popualtion française".  Cependant, les résultats attirent l’attention sur l’importance de dépister et de traiter le déficit en fer et celui en folates chez les femmes en âge de procréer. Les femmes doivent également être mieux informées sur la nécessité d’être supplémentées en vitamine B9 avant la conception.

LaNutrition vous indique comment augmenter vos apports en aliments riches en vitamine B9 et en fer.

Les résultats obtenus pour la vitamine D ne sont pas surprenants et en ligne avec les études européennes. L’évaluation du statut en vitamine D devrait être effectué en routine à l'automne afin de déceler un déficit et prendre une supplémentation si nécessaire. Il y a certainement encore des efforts à faire pour informer la population des risques associés à un manque de vitamine D. LaNutrition conseille de prendre un supplément de vitamine D3 entre octobre et mars, sous forme de gouttes qui permettent une dose journalière (1000 UI en moyenne).

Pour être sûr que votre alimentation vous apporte suffisamment de vitamines et minéraux, suivez les recommandations de La meilleure façon de manger

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