Sclérose en plaques : du yoga pour améliorer les symptômes ?

Par Sarah Amiri - Diététicienne et journaliste scientifique Publié le 20/08/2019 Mis à jour le 20/08/2019
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De nombreuses thérapies complémentaires sont utilisées par les patients atteints de sclérose en plaques. Qu’en est-il du yoga ? Peut-il soulager certains symptômes ? Une revue indienne fait le point sur ses nombreux bénéfices.

De nombreuses études s’intéressent au yoga comme thérapie complémentaire pour lutter contre le stress, les douleurs en améliorant la forme physique et en agissant sur le cœur. Mais peut-il soulager aussi les symptômes des patients atteints de sclérose en plaques ?

Les mécanismes en jeu

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurodégénérative sans cause connue qui affecte 2,3 millions de personnes dans le monde. Elle touche le système nerveux central et plus particulièrement la myéline, la gaine protectrice qui recouvre les neurones, qui est détruite par le système immunitaire. 

Ainsi, la SEP est considérée comme une maladie auto-immune qui altère les fonctions physiques, émotionnelles et cognitives. La qualité de vie des patients est détériorée par de nombreux symptômes : fatigue, douleur chronique, incapacité de marcher, paralysie et faiblesse musculaire, épilepsie, troubles de la parole, asthénie, troubles sensoriels, dépression, déficience cognitive, dysfonction intestinale…

Le dossier complet ici : Tout savoir sur la sclérose en plaques 

Les bénéfices du yoga

Le yoga est une pratique indienne vieille de 5000 ans qui associe des exercices d’étirement et de respiration ayant déjà montré de nombreux bénéfices santé.

Selon une revue parue dans le Journal of Ayurveda and Integrative Medicine le yoga pourrait aussi réduire sensiblement certains symptômes physiques mais aussi psychologiques de la SEP.

À lire aussi : Les bénéfices méconnus du yoga pour votre santé 

Pour l’esprit

Le yoga Tadasana, Garudasane, et Trikonasana permettraient d'augmenter la sécrétion de l’hormone corticotrope (ACTH) tout en réduisant les niveaux de cortisol (« l’hormone du stress ») selon une étude menée sur 24 femmes ayant pratiqué ces formes de yoga pendant 8 semaines. Ces biomarqueurs ainsi que la sécrétion d’endorphines expliqueraient, selon les chercheurs, les bienfaits du yoga sur l’état général des patientes. 

Après leur avoir fait pratiquer pendant 3 semaines du yoga associé à d’autres méthodes, des chercheurs ont observé chez 11 patients des améliorations dans les temps de réaction visuels et auditifs. Ces améliorations seraient liées à une baisse de l’anxiété et des symptômes de dépression.

Une stratégie thérapeutique associant du yoga avec une thérapie de réduction de stress basée sur la pleine conscience (MBSR) pourrait aussi réduire la fatigue et améliorer la qualité de vie des patients. De même, la pratique d’une activité physique associée à du yoga lyengar pendant 6 mois aurait considérablement réduit les niveaux de fatigue de 57 patients.

Le hatha-yoga aurait un impact sur l’attention sélective, mais aucun résultat positif sur l’humeur, la fatigue, et la spasticité selon une étude menée en Slovénie. 

Pour le corps

En revanche, le Hatha-yoga a montré des bénéfices sur le tonus musculaire, la force, la confiance, l’endurance et le bien-être psychologique dans une autre étude menée sur des femmes durant 6 mois.

La SEP entraîne des lésions au niveaux des nerfs sensoriels et moteurs qui peuvent provoquer des troubles sexuels chez la femme. Des femmes ayant pratiqué le Hatha-yoga, le Pranayama et le Raja yoga ont rapporté des effets positifs sur leur satisfaction sexuelle et plus généralement sur leur activité physique.

Le Sukshma Vyayama et la relaxation profonde pourraient aussi améliorer les dysfonctionnements de la vessie liés à des lésions neurologiques. 

Certaines formes de yoga telles que l’Asanas, le Pranayama, le Nidra ont également permis d’améliorer l’équilibre postural de certains patients dans leur activité quotidienne.

Si les bénéfices du yoga ne sont pas spectaculaires, ils couvrent un large éventail de symptômes. La pratique du yoga peut donc être recommandée aux personnes souffrant de SEP, après avis médical bien sûr.

En pratique 

Pour les patients qui souhaiteraient se mettre au yoga, il convient de commencer à pratiquer avec un(e) enseignant(e) pour apprendre correctement les différentes postures. Par la suite il est possible avec un peu d’entraînement de devenir autonome dans sa pratique.

Il faut savoir que d’autres thérapies complémentaires s’avèrent aussi efficaces pour certains symptômes notamment la réflexologie et l’acupression qui pourraient aider à diminuer la fatigue. 

Pour en savoir plus : Vaincre la sclérose en plaques 
 

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