Tout savoir sur la sclérose en plaques

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Dans ce dossier, vous retrouverez tout ce qu'il y a à savoir sur la sclérose en plaques : symptômes, facteurs de risque, alimentation qui réduit la fatigue et les poussées, substances naturelles alliées.

Sommaire

1
Sclérose en plaques : causes et symptômes
2
Sclérose en plaques : les deux régimes les plus populaires
3
Sclérose en plaques : 5 régimes prometteurs
4
Sclérose en plaques : des suppléments d'oméga-3 et vitamine D améliorent les symptômes
5
Sclérose en plaques : des probiotiques pour réduire l’inflammation?
1 Sclérose en plaques : causes et symptômes

La sclérose en plaques est une maladie sans cause connue et sans traitement permettant une rémission totale. Voici ses facteurs de risque et ses symptômes.

Par Sarah Amiri Publié le 27/05/2019 Mis à jour le 29/05/2019

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurodégénérative qui touche 2,3 millions de malades dans le monde, en majorité des femmes. On recense 100 000 personnes atteintes en France et chaque année entre 2500 et 5000 nouveaux cas sont diagnostiqués.
La sclérose en plaques est considérée comme une maladie auto-immune attaquant le système nerveux central : le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière. Les cellules immunitaires détruisent la myéline, la gaine protectrice qui recouvre les neurones. Elle évolue par poussées inflammatoires provoquant une altération de l’influx nerveux, ce qui entraîne divers troubles moteurs, notamment des difficultés à effectuer certains mouvements.

Quelles sont ses causes possibles ?

A ce jour la cause de la sclérose en plaques est méconnue, mais certains facteurs de risques ont pu être mis en évidence sans pour autant expliquer comment ces mécanismes agissent dans le développement de la maladie :

  • L’âge : la SEP se déclare dans 70 % des cas entre 25 et 35 ans.
  • Sexe : elle touche environ deux fois plus les femmes que les hommes.
  • Antécédents familiaux : il existe un risque plus élevé de développer une SEP quand l’un des parents ou des frères/sœurs est atteint.
  • Virus : certaines catégories de virus ont montré un lien avec l’apparition de la maladie, notamment le virus d’Epstein-Barr ou herpès 4 (virus responsable de la mononucléose).
  • Climat : la maladie est plus fréquente dans les zones où le niveau d’ensoleillement est bas et où, par conséquent, les individus sont sujets à une carence en vitamine D.
  • Maladie auto-immune : les personnes présentant une maladie thyroïdienne, un diabète de type 1 ou une maladie inflammatoire de l'intestin sont plus à risque de SEP. De même la SEP est associée à un risque plus élevé de déclencher d’autres maladies auto-immunes (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…)
  • Tabac : après une première poussée, les fumeurs sont plus susceptibles que les non-fumeurs de développer un deuxième épisode qui confirmerait une forme cyclique de SEP.

Quels sont ses symptômes ?

Les symptômes peuvent être différents selon les personnes et le stade de la maladie, ils varient selon la zone du cerveau ou de la moelle épinière touchée. 
Il est très fréquent que le signe avant-coureur d’une sclérose en plaques soit l’apparition d’une névrite optique :

  • Perte partielle ou totale de la vision qui touche habituellement un œil à la fois, accompagnée de douleurs lors des mouvements oculaires
  • Céphalées
  • Vision trouble
  •  Vision double prolongée

Dans le même temps, ou par la suite, apparaissent les symptômes altérant les mouvements :

  • Engourdissement d’un ou de plusieurs membres qui affecte généralement un côté du corps à la fois
  • Décharges électriques qui se produisent lors de certains mouvements du cou
  • Tremblements
  • Trouble de l’équilibre
  • Ces manifestations sont accompagnées plus généralement de :
  • Fatigue
  • Trouble de l’élocution
  • Etourdissements
  • Picotements et douleurs diffuses
  • Troubles urinaires ou sexuels

Ces symptômes semblent être aggravés par la chaleur et améliorés par le froid.

Quelles sont les différentes formes de SEP ?

La forme récurrente rémittente : elle touche 85 % des malades. Elle se caractérise par des poussées aiguës après lesquelles la récupération est totale ou partielle. Entre les poussées, la maladie n’évolue pas. Avec le temps, les séquelles s’accumulent.
La forme secondaire progressive : c’est l’évolution de la forme récurrente rémittente, elle touche 40 % des malades au bout de 10 ans. Elle se caractérise par une évolution de la maladie même en dehors des poussées. Au décours des poussées, les rémissions partielles se font de plus en plus rares.
La forme primaire progressive : elle touche 10 % des malades. Elle est caractérisée par une progression constante de la maladie, sans perception du phénomène de poussées et quasiment sans plus aucune récupération au fil du temps.
La forme progressive récurrente : c’est la plus rare et la plus grave, elle touche 5 % des malades. Elle s’apparente à la forme primaire progressive mais avec des poussées nettement identifiables.

2 Sclérose en plaques : les deux régimes les plus populaires

Changer son mode de vie, et son alimentation en particulier, aide grandement à améliorer les symptômes et la qualité de vie des personnes souffrant de sclérose en plaques. Voici les différences entre les deux régimes les plus suivis, et ce qu'en dit la science.

Par Priscille Tremblais Publié le 29/05/2019 Mis à jour le 29/05/2019

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire s’attaque à la myéline, la gaine protectrice qui entoure les nerfs. Touchant environ 100 000 Français (dont 2/3 de femmes), cette maladie neurologique est progressive et invalidante. Ses traitements médicamenteux sont lourds et peu efficaces, ce qui conduit certains patients à changer d'alimentation pour aider à espacer les poussées et les rendre moins fortes.

S'il existe divers régimes prometteurs, deux d'entre eux sont testés depuis longtemps : un régime pauvre en graisses (régime Swank) et un régime paléo modifié (régime WahlsElim). Voici les principales différences entre ces deux régimes qui obtiennent des résultats à peu près similaires mais qui ont des compositions très différentes. 

Ce que disent les études

Le régime Swank et le régime WahlsElim ont tous deux été mis au point et popularisés par des médecins, le premier dès les années 1950 et le second au début du 21e siècle. 

Le Dr Roy Swank est parti du principe que la sclérose en plaques résultait d'une dysfonction vasculaire au niveau du système nerveux. Il a mis au point une alimentation particulière basée sur les études épidémiologiques disponibles en 1948 et conforme à celle qui était développée à la même époque contre les maladies cardiovasculaires : pauvre en graisses, et en particulier en graisses saturées. Il recommandait aussi la prise d'huile de foie de morue, la consommation de poisson trois fois par semaine et la prise d'un complément de multivitamines. Il encourageait aussi ses patients à se reposer à la mi-journée (sieste de 30 min à 2 h) et à bien gérer leur stress.

Le Dr Swank a suivi 150 patients atteints de sclérose en plaques rémittente entre 1953 et 2003. 47 d'entre eux seulement ont continué le régime Swank après deux ans. Résultats : ceux qui étaient les moins touchés au départ sont ceux qui ont le plus bénéficié du régime, qui leur a permis de réduire l'intensité et la fréquence des poussées ainsi que la fatigue. 13 des 15 patients toujours en vie 50 ans après le début de l'expérience étaient capables encore de se déplacer, de vivre chez eux et de prendre soin d'eux (à un âge compris entre 72 et 84 ans). Les études existantes sur ce régime sont majoritairement des études de cas et pilotes conduites par le Dr Swank et ses équipes et n'ont pas été contrôlées (c'est-à-dire qu'elles ne comportent pas de groupe témoin auquel comparer les résultats). Par ailleurs elles concernent un nombre réduit de patients. Ce qui limite leur portée.

Le régime paléo modifié a été conçu en 2008 par le Dr Terry Wahls, atteinte elle-même de la maladie. Initialement, il se concentrait sur le fait de fournir le plus de nutriments-clés possibles pour la santé neuronale, en se basant sur le régime paléo et les études scientifiques existantes. Puis dans un deuxième temps, en 2015, il a inclus aussi l'élimination de certains aliments suspectés d'augmenter la perméabilité intestinale et l'inflammation du système nerveux central (les aliments riches en lectines, des antinutriments, comme l'aubergine ou la tomate et certaines céréales). Ses patients étaient aussi encouragés à faire de l'exercice, à bénéficier de stimulations électriques au niveau des muscles, à méditer et à s'automasser. 

Les études menées sur ce régime sont là aussi essentiellement des études de cas, ou des essais cliniques non contrôlés. Leurs résultats sont encourageants : moins de fatigue, une marche plus rapide, une meilleure humeur après 3 à 12 mois. Mais là aussi le niveau de preuves n'est pas tout à fait suffisant pour conclure sur la réelle efficacité de ce régime.

Ces deux régimes sont donc à la fois très suivis par les malades, avec des résultats globalement similaires. Un essai est en cours pour tenter de les départager puisqu'il vise à comparer leur efficacité l'un par rapport à l'autre. Ils sont très différents dans leur composition et en fonction des goûts de chacun, plus ou moins faciles à suivre. Voici maintenant des éléments pour vous aider à choisir celui qui vous conviendra le mieux. Et n'oubliez pas qu'il n'y a pas que les préférences gustatives qui comptent : le régime qui vous attire le moins pourrait aussi être le plus efficace pour réduire les symptômes de la SEP

Les deux régimes en un clin d’œil

Composants du régime Régime Swank Régime Wahls
Calories Ajustées aux besoins énergétiques Ajustées pour obtenir et maintenir un indice de masse corporel sain
Fruits et légumes 45-250 g de fruits par jour, frais de préférence ; 20-250 g de légumes par jour 60-420 g de légumes verts à feuilles par jour ; 40-765 g de légumes riches en soufre par jour; 40-765 g de fruits très colorés par jour ; fruits et légumes blancs limités ; légumes violet/noir et épices évitées
Aliments protéiques
- Bœuf, porc, volaille, gibier, poisson
- Abats
- Œufs
- Noix
- Légumineuses
Quantité et qualité adéquate ; boeuf, porc et volaille à chair foncée interdits la 1ère année ; volaille à chair blanche sans peau autorisée ;  50 g de poisson gras par jour ; abats interdits la 1ère année ; oeufs entiers : moins de 3 par semaine, pas de limitation pour les blancs d'oeuf ; noix autorisées en quantités limitées ; légumineuses autorisées si pauvres en graisses saturées 170-340 g de viande ou poisson par jour ; boeuf, porc et gibier autorisés sans limite de consommation ; 450 g de poissons gras par semaine ; les autres poissons et produits de la mer comme désirés ; 340 g d'abats par semaine encouragés ; oeufs interdits ; 115 g de noix par jour (trempées) : légumineuses interdites
Céréales 4 portions (1 portion = 1 tranche de pain ou 80 g de riz cuit) par jour, de céréales complètes de préférence Non autorisées
Produits laitiers 490 g de produits laitiers allégés en matières grasses par jour Produits issus de la vache, de la chèvre, de la jument ou du soja interdits
Graisses
- Saturées
- Insaturées
Moins de 15 g de graisses saturées par jour ; 20-50 g d'huile insaturée par jour Autant que désiré ou souhaité pour la satiété et le maintien du poids ; beurre clarifié, graisses animales, huile de coco, lait de coco autant que voulu ; beurre et graisses trans interdits ; huile d'avocat, huile d'olive vierge, huile de sésame, huile de tournesol autorisées sans limites ; huiles de lin, de noix et de chanvre limitées à 30 g/jour ; les autres graisses et huiles sont interdites
Edulcorants/Sucres Usage minimal pour le goût Miel, sirop d'érable, mélasse et sucre autorisés; édulcorants, alcools de sucre et produits riches en fructose interdits
Sel Non limité Non limité
Alcool 1 verre par jour 1 verre par jour max pour les femmes ; 2 verres par jour max pour les hommes
Caféine Moins de 3 tasses de boissons riches en caféine par jour Pas de restriction
Aliments transformés Produits contenant des graisses saturées ou des huiles hydrogénées interdits Produits contenant des graisses trans et autres ingrédient non approuvés interdits
Autres
- Algues
- Levure de bière
- Aliments fermentés
Ni interdits, ni encouragés 1,5 g d'algues en paillettes encouragés chaque jour ; 10 g de levure de bière/ jour encouragés; 80-120 g de légumes lacto-fermentés encouragés par jour
Compléments alimentaires 5 g d'huile de foie de morue ; 1 complément de multivitamines/minéraux ; 1000 mg de vitamine C ; 400 UI de vitamine E par jour 5 g d'huile de foie de morue ; 1 complément de multivitamines/minéraux pour les hommes de +50 ans ; 1000 mcg de méthylfolate ; 1000 mcg de B12 ; 5000 UI (125 mcg) de vitamine D3

On voit avec ce tableau que des deux régimes sont (étonnamment) très différents. Le régime Wahls encourage plus la consommation de fruits et légumes et de viande que son concurrent. En revanche, il fait une croix complète sur les céréales, les légumineuses et les produits laitiers, ce qui peut être difficile à vivre pour certains. Si le régime Swank est pauvre en graisses, l'autre n'impose aucune restriction pour cette catégorie d'aliments. Si le sel semble avoir une importance dans la sclérose en plaques, selon diverses études, aucun des régimes n'en tient compte. Et les deux alimentations nécessitent la prise de compléments alimentaires. 
A vous de choisir maintenant celle qui convient le mieux à votre nature.

Sachez aussi que le régime cétogène, plus proche en esprit du régime Wahls que de celui de Swank, s'avère un outsider intéressant avec des études de cas qui se multiplient et sont encourageantes même si les preuves manquent encore pour attester de son intérêt pour cette maladie. D'autres modes alimentaires pourraient aussi mieux vous convenir. Lisez Sclérose en plaques : 7 régimes prometteurs pour les découvrir et les tester.

Pour aller plus loin : Vaincre la sclérose en plaques

Source :

Wahls, T.L.; Chenard, C.A.; Snetselaar, L.G. Review of Two Popular Eating Plans within the Multiple Sclerosis Community: Low Saturated Fat and Modified Paleolithic. Nutrients 2019, 11, 352.

3 Sclérose en plaques : 5 régimes prometteurs

Cinq régimes ont fait l'objet d'études montrant à des degrés divers une amélioration des symptômes de patients souffrant de sclérose en plaques. Un espoir pour les malades.

Par Didier Souccar Publié le 06/09/2016 Mis à jour le 29/05/2019

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune dans laquelle le système immunitaire s’attaque à la myéline qui entoure les fibres nerveuses. Touchant environ 100 000 Français (dont 2/3 de femmes), avec 3000 à 5000 nouveaux cas chaque année, cette maladie neurologique progressive,...

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4 Sclérose en plaques : des suppléments d'oméga-3 et vitamine D améliorent les symptômes

Une supplémentation en acides gras oméga-3 et en vitamine D3 améliore les symptômes des patients atteints de sclérose en plaques et diminue inflammation et stress oxydant.

Par Julien Hernandez Publié le 16/07/2018 Mis à jour le 29/05/2019

Pourquoi c’est important

Plus de 2 millions de personnes sont touchées par la sclérose en plaques (SEP) dans le monde. Cette maladie auto-immune invalidante est encore mal comprise et traitée. Néanmoins, plusieurs études ont mis en évidence le rôle protecteur du mode de vie. Des modifications de l'alimentation et un programme d'exercice très spécifiques peuvent aider à réduire voire supprimer complètement les poussées de la maladie, comme les décrit Julien Venesson, études scientifiques et témoignages à l’appui, dans son livre Vaincre la sclérose en plaques

Plusieurs études se sont déjà intéressées au lien entre vitamine D et sclérose en plaques et montrent toute l'importance d'avoir un statut adéquat en vitamine D quand on est atteint. Selon une revue des études existantes (2018), la vitamine D est le seul complément alimentaire ayant fourni des preuves évidentes contre la SEP. Cependant, des études ont rapporté que des suppléments d'acides gras oméga-3 sous la forme d'huile de poisson permettent de réduire significativement l'inflammation chez les patients. D'où l'idée d'associer les deux supplémentations dans une étude contrôlée et randomisée.

Lire aussi : Sclérose en plaques : les bénéfices de la vitamine D

Ce que les chercheurs ont trouvé

Cette étude publiée récemment dans The Journal of Nutrition a donc évalué l’effet d’une supplémentation en oméga-3 et vitamine D sur 60 personnes souffrant de sclérose en plaques : 30 ont reçu l'association de suppléments et 30 ont pris un placebo pendant 12 semaines. 

Les doses étaient de :

  • 1000 mg d'oméga-3, dont 500 mg de l'acide gras DHA et 106 mg de l'acide gras EPA, deux fois par jour
  • 50000 UI de vitamine D3 (cholécalciférol), toutes les deux semaines


Lire aussi : Sclérose en plaques : 7 régimes prometteurs

Après 12 semaines, les chercheurs ont observé dans le groupe traité une baisse significative des symptômes chez les patients, mesurés sur l'échelle EDSS (Expanded Disability Status Scale), par rapport au groupe placebo. Mais ce n’est pas tout. Ils ont également remarqué des améliorations métaboliques considérables, à savoir :

  • Une baisse notable de la protéine C-réactive ou CRP (un marqueur de l’inflammation)
  • Une baisse notable du stress oxydant
  • Une meilleure sensibilité à l’insuline
  • Une augmentation du HDL (le « bon » cholestérol)

En pratique

Il s'agit d'une petite étude, dont les résultats demandent à être confirmés. Mais des suppléments d'oméga-3 et vitamine D quand on souffre de sclérose en plaques pourraient donc avoir leur place, d'autant que des effets indésirables n'ont pas été relevés. Pour atteindre et conserver un statut adéquat en vitamine D, il faut s’exposer au soleil au moins 20 à 30 minutes par jour d’avril à octobre (attention la peau ne doit pas rougir !) et l’hiver prendre un médicament ou un complément alimentaire de vitamine D3  (selon le statut). Côté oméga-3, il existe de nombreux suppléments, mais on peut aussi augmenter sa consommation d’oméga-3 végétaux (noix, graines de lin et de chia…) et animaux (poissons gras comme la sardine, le maquereau, le hareng, le saumon, œufs oméga-3…).

Pour aller plus loin : le livre de Julien et Emilie Venesson, Vaincre la sclérose en plaques. Lire un extrait ici.

5 Sclérose en plaques : des probiotiques pour réduire l’inflammation?

Des probiotiques modifient la flore intestinale de patients souffrant de sclérose en plaques et pourraient avoir un effet anti-inflammatoire.

Par Marie-Céline Ray Publié le 20/06/2018 Mis à jour le 29/05/2019

La flore intestinale comprend de nombreuses bactéries, dont certaines sont pro-inflammatoires. Un déséquilibre du microbiote intestinal peut activer de manière excessive le système immunitaire et favoriser des maladies auto-immunes.

Lire aussi : « Les maladies auto-immunes et les allergies sont liées aux dérèglements intestinaux »

Des études ont montré un lien entre la sclérose en plaques (SEP) et le microbiote intestinal : la composition de la flore intestinale des malades diffère de celle de personnes en bonne santé ; un effet qui pourrait être dû au sel consommé. Dans l’intestin des malades, certains lymphocytes, les Th17, sont plus fréquents, un phénomène qui serait lié à des altérations de la flore intestinale. Aussi on peut se demander si en agissant sur la flore intestinale des patients on pourrait améliorer leurs symptômes.

Ce que montre l’étude

Des chercheurs de Harvard publient dans Multiple Sclerosis Journal une petite étude sur l’utilisation de probiotiques chez des patients atteints de SEP, financée par la laboratoire Teva Neuroscience.

L’équipe a travaillé sur le VSL3 qui contient huit souches de bactéries : cinq souches de Lactobacillus, trois de Bifidobacterium et une Streptococcus thermophilus. Ce produit est commercialisé aux Etats-Unis sous la marque Visbiome et en Europe avec le nom de Vivomixx. Il est souvent préconisé pour le syndrome de l’intestin irritable et a fait l’objet de nombreuses études.

Cette petite étude pilote  a inclus 13 personnes en bonne santé (témoins) et 9 patients souffrant de sclérose en plaques. Les participants ont pris le complément par voie orale, deux fois par jour pendant deux mois. Ils ont été testés avant et après cette période, et trois mois après l’arrêt des probiotiques.

Les chercheurs ont observé une modification du microbiote intestinal lors de la prise du complément : un enrichissement en Lactobacillus, Bifidobacterium et Streptococcus chez les patients comme chez les témoins .

De plus, chez les patients comme chez les témoins, la prise de VSL3 diminuait la fréquence relative des lymphocytes Th17 et Th1. Il y avait aussi un effet sur d’autres cellules du système immunitaire. Stephanie Tankou, principale auteure de l’article, a expliqué qu’il est donc possible de changer la composition de la flore intestinale d'un patient atteint de SEP. La prise de probiotiques VSL3 par voie orale induirait une réaction anti-inflammatoire : « Les personnes ayant un niveau élevé de Lactobacillus dans l'intestin avaient moins de cellules pro-inflammatoires dans le sang. »

Cependant ces résultats doivent être confirmés dans une étude plus vaste, qui analyserait aussi l’aspect clinique (symptômes).

En pratique

Il n'y a rien à perdre et tout à gagner à essayer de rééquilibrer son microbiote quand on souffre de SEP. Cela passe par des interventions diététiques et, comme dans cette étude, par la prise de probiotiques.

Tous les compléments probiotiques ne se valent pas, il faut impérativement choisir un produit contenant des Lactobacilles et/ou bifidobactéries en quantité variable selon la souche utilisée, mais toujours supérieure à 1 milliard (109) d’UFC par jour par probiotique et jusqu’à 20 milliards pour la totalité des souches. La durée souhaitable de la prise est d’au moins 8 semaines.

Il faut aussi augmenter la part de prébiotiques (c'est-à-dire les aliments riches en fibres comme l'artichaut, le topinambour, l'asperge, les oignons...) dans son alimentation lorsqu'on prend des probiotiques, afin de nourrir les bonnes bactéries et favoriser leur implantation dans l'intestin.

Des livres pour aller plus loin : Vaincre la sclérose en plaques et Le nouveau guide des probiotiques

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